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Guinée: les points clés de la charte de la transition dévoilés par la junte "Aucun membre ne pourra se présenter aux prochaines élections"

La charte prévoit que toutes les personnes participant à la transition seront interdites de candidature aux prochaines élections nationales et locales, à commencer par le meneur des putschistes et actuel chef de l’État, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya. La charte prévoit que toutes les personnes participant à la transition seront interdites de candidature aux prochaines élections nationales et locales, à commencer par le meneur des putschistes et actuel chef de l’État, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya. 

La charte, qui s’appliquera jusqu’à l’instauration d’une nouvelle Constitution guinéenne, a été dévoilée lundi 27 septembre au soir. Elle détermine le cadre juridique de la période de transition, dont la durée n’a toujours pas été fixée. Mais on connaît désormais les organes qui seront mis en place et les règles qui les régissent. Le journal de la RTG, habituel relais des communiqués d’État, s’ouvre avec une heure et demie de retard ce lundi 27 septembre. La présentatrice, Adèle Camara, entame le JT par la lecture intégrale de la charte de la transition définie par la junte qui a renversé Alpha Condé le 5 septembre dernier.

Une fois les principes démocratiques de base énumérés, le texte dévoile les institutions qui accompagneront la transition, à savoir le Comité national du rassemblement et du développement (CNRD), son président, un gouvernement et un Conseil national de transition (CNT) qui fera office de Parlement. Ce dernier sera composé de 81 membres, allant des partis politiques aux forces vives de la nation, dont les organisations syndicales, patronales, de jeunesse et des forces de défense et sécurité.

Aucun membre ne pourra se présenter aux prochaines élections Après avoir précisé les missions et devoirs des différents organes, le document impose un minimum de 30% de femmes dans chaque groupe nommé dans ce CNT. Mais une mesure attire toute l’attention : toutes les personnes participant à la transition seront interdites de candidature aux prochaines élections nationales et locales, à commencer par le meneur des putschistes et actuel chef de l’État, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya. « Une disposition n’étant susceptible d’aucune révision », souligne le texte.

 Comme promis par le CNRD, les membres du gouvernement et les responsables d’institutions en vigueur sous le régime du président déchu Alpha Condé sont exclus de la transition dont la durée sera fixée par le CNT et les forces vives de la nation.

AFP - JOHN WESSELS Texte par : RFI Avec notre envoyé spécial à Conakry, Sidy Yansané le : 28/09/2021 - 06:44

  • Publié dans Afrique

Rupture avec Guillaume Soro/Alain Lobognon : "Nous n'avions plus la même vision" Alain Lobognon, un des proches de Guillaume Soro, ne veut plus collaborer avec ce dernier.

"Je vais être clair : pour aller au Rhdp, je n’ai pas besoin de la permission de quelqu’un. La décision n’incombe qu’à moi seul."

Ceux qui ne me connaissent pas diront que c’est Guillaume Soro qui m’a fait, bien que mon mentor politique s’appelle Djéni Kobina. Et qui parle de cette illustre personnalité, parle de Henriette Dagri Diabaté qui est l’un de mes mentors aussi. Je veux parler également de Ibrahima Cissé Bacongo, du ministre Ally Coulibaly, du ministre d’État Téné Ibrahima Ouattara qui ont guidé mes premiers pas en politique. J’ai connu toutes ces personnalités avant Guillaume Soro. Mon histoire politique commence en 1994 avec le Rassemblement des républicains (Rdr). Mon militantisme a débuté au sein de cette formation politique à Port-Bouët où j’étais militant au sein du Rassemblement des jeunes républicains (Rjr). Mon histoire politique, c’est en 1998 où j’ai été, à l’issue d’un consensus politique, désigné secrétaire général du Bureau national des jeunes du Rdr à Daloa avec Djéni Kobina, Mamadou Ben Soumahoro. Je relate tout cela pour dire que je n’ai pas attendu Guillaume Soro avant d’exister. C’est justement parce que j’existais qu’il a eu cette force de me solliciter pour le rejoindre en novembre 2002 à Bouaké, quelques semaines après le déclenchement de la crise politique et militaire du 19 septembre. Mon cheminement avec M. Soro date de novembre 2002. Avant cette période, j’existais politiquement au sein du cabinet du président du Rdr d’alors, Alassane Ouattara. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un novice en la matière. Ce n’est pas Guillaume Soro qui m’a fait, bien au contraire, nous avons cheminé ensemble sur certains points. Lui-même ne dira jamais qu’il m’a fait ou fabriqué.

Depuis votre sortie de prison, en juin dernier, on a l’impression que la réconciliation est devenue votre priorité Aujourd’hui, où en êtes-vous avec ce chantier ?

 Non, je ne suis pas responsable de la réconciliation en Côte d’Ivoire. Je suis un simple citoyen qui a estimé que les désaccords entre les Ivoiriens avaient créé un environnement délétère. En prison, je suis arrivé à la conclusion que c’est un déficit de communication entre le Président de la République, Alassane Ouattara et l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, qui avait conduit à notre arrestation. Je tiens à vous dire qu’en prison, j’ai appris beaucoup de choses. A mon procès, je n’ai pas manqué de dire que si j’avais été au cœur des informations qui circulaient entre un petit groupe à cette époque, personne parmi nous ne serait allé en prison. Parce que j’ai toujours été présent là où on parle d’apaisement. C’est ce qui a fait qu’à ma sortie de prison, prenant en compte les attentes de mes amis restés en détention, par le biais de mon porte-parole, Jean-Paul Beugrefoh, j’ai marqué ma disponibilité à mettre fin au désaccord entre le Président de la République et Guillaume Soro.

 Cette démarche vous a justement valu de vives critiques de la part de vos camarades du mouvement Générations et peuples solidaires (Gps). Ils vous accusent de trahison et de faire preuve d’opportunisme en voulant retourner au Rhdp à travers une telle initiative.

 C’est le problème avec ces derniers. Ceux qui me critiquent ne me connaissent pas en réalité. Le dénominateur commun entre eux et moi, c’était Guillaume Soro. Parler de trahison alors qu’il n’y a aucun pacte qui nous lie, il y a problème. C’est ce qui fait que je n’ai pas daigné leur répondre et je ne répondrai pas à ces personnes. Pour moi, elles ne peuvent rien apporter de plus à la Côte d’Ivoire si ce n’est de renforcer la situation de méfiance dans le pays, entre les fils et filles de cette nation. Quand bien même j’aurais été condamné par la justice, je suis libre. Et je suis libre de mes décisions. Je n’ai encore rien annoncé. Tout ce que j’ai dit, c’est que je vais mettre fin au désaccord entre Guillaume Soro et le Président Ouattara. Est-ce à dire que ce désaccord profite à ceux qui crient déjà au loup ? Certainement. Ils sont libres d’être opposés à un rapprochement entre les deux hommes d’État. Mais moi, j’y suis favorable. Et celui qui décidera, c’est Guillaume Soro.

 Ne trouvez-vous pas légitime cette sortie de vos ‘’ camarades’’, vous qui, à un moment donné, étiez le détracteur du pouvoir ? Certainement, ils comprennent difficilement votre nouvelle disposition d’esprit après votre sortie de prison.

Quand un opposant critique l’action d’un gouvernement, cela ne veut pas dire qu’il est dur. Ce qu’ils doivent se poser comme question est pourquoi Alain Lobognon critique les actions du groupement au pouvoir dont il est issu. Au contraire, ceux qui doivent dénoncer ma position sont les hommes et femmes de cette formation politique.

 Mais quand à cette époque, vous tanciez le pouvoir, vous étiez déjà parti du Rhdp pour devenir un partisan déclaré de Guillaume Soro.

 Non, je ne suis allé nulle part. J’ai été dur avec la question de la gouvernance ? J’ai été dur sur la question des droits de l’homme, de la réduction de la pauvreté, de l’école ? Il y a des sujets sur lesquels je me suis prononcé parce que j’étais député. J’ai formulé, le temps de ma présence à l’Hémicycle, des critiques que je trouvais justes pour la nation. Aujourd’hui, tout le monde applaudit le lancement des travaux de la côtière. Pourtant, on me reprochait, à l’époque, d’être très critique à l’endroit du gouvernement quand je disais que ce tronçon était impraticable. Imaginez-vous que pour aller dans mon village à Fresco,178 km, je mets aujourd’hui près de 5 heures 30 min pour y arriver. On peut dire que mes critiques ont donc porté. En tant qu’Ivoirien, c’est aussi mon rôle de plaider pour qu’il y ait une amélioration de la gouvernance. A un moment donné, j’ai demandé la libération des personnes en prison pour des raisons politiques, qu’on permette le retour des exilés politiques. Des efforts ont été faits dans ce sens par le Président Ouattara. Je salue ces efforts, ces actions positives du Président de la République. Ma conception de la politique, ce ne sont pas les injures gratuites, les rumeurs, la haine qu’on propage sur les réseaux sociaux. On pose des actions concrètes.

 Conformément à votre volonté de rapprocher MM. Ouattara et Soro, il semble que l’ancien président de l’Hémicycle a produit un communiqué pour signifier qu’il n’a mandaté personne pour mettre fin au désaccord existant entre lui et le Chef de l’État. N’est-ce pas là un désaveu pour vous ?

Je me suis déjà prononcé sur cette question. J’ai dit que je ne me sentais pas concerné par ce communiqué. Guillaume Soro me connaît. Si c’était moi qui étais visé par cette note informative, il aurait dit que je n’ai pas envoyé Alain Lobognon. Or, j’ai déjà dit qu’il ne m’a pas mandaté. C’est clair. Je n’ai jamais fait un communiqué pour dire que M. Soro m’a mandaté pour mettre fin au désaccord entre lui et M. Ouattara. Ce que j’ai dit, c’est que je me mets dans la posture d’un bon africain : deux personnes se battent, vous n’avez pas besoin de leurs avis pour mettre fin à leurs querelles. En sortant de prison, j’ai estimé que ce sont les désaccords entre Guillaume Soro et le Président Ouattara qui sont à la base de ces sanctions judiciaires. Le communiqué s’adressait à d’autres personnes. Je n’ai jamais fait de réunions publiques pour dire que Guillaume Soro m’a envoyé. Il ne peut pas m’envoyer. Il faut souligner cela. S’il avait eu l’intention de m’envoyer, il l’aurait fait lorsqu’il a commencé à avoir des bisbilles entre lui et le Chef de l’État parce qu’il est informé de mes relations avec le Président de la République. A ce niveau-là, rassurez-vous. Le communiqué s’adressait à des personnes de son propre cercle. Le communiqué produit, je le rappelle, n’a pas été signé par M. Soro. Ceux qui ont signé ledit communiqué avaient compris qu’il y avait désordre dans leur demeure.  J’ai été pendant longtemps étiqueté comme étant proche de Guillaume Soro. Mais ceux qui ont suivi un peu ma détention qui a duré 18 mois, mon procès, ont compris que j’ai été grossièrement attaqué alors que j’étais en prison. Un homme doit avoir une dignité, de l’honneur. Et moi, je n’ai pas apprécié le fait que je sois en détention, et qu’on m’accuse de tous les maux.

Considérez-vous comme faisant toujours partie du cercle de Guillaume Soro ?

Qu’est-ce que j’ai pu bien faire pour mériter cela. En janvier, en mars, en mai, en plein procès et à la fin de l’audience, on m’a vilipendé, attaqué ma famille. A un moment donné, il faut savoir prendre des décisions. Mon mentor auprès de qui j’ai fait mes premiers pas en politique, Djéni Kobina Georges, me disait que la confiance ne se décrète pas, mais se mérite. Je ne vais pas rester dans la posture où des gens qui ne connaissent pas mes rapports avec Guillaume Soro, passent tout leur temps à m’insulter, à m’attaquer, à manquer de respect à ma famille. Au regard de tout cela, depuis la prison, j’avais déjà commencé à envoyer des signaux à Guillaume Soro. Lorsque je suis sorti, je lui ai demandé publiquement de mettre fin aux attaques qui n’ont pas cessé. J’ai donc dit à M. Soro qu’il fallait mettre fin à notre collaboration politique. Cela lui a été notifié en août dernier parce qu’on estime qu’on peut rester des amis, des frères. Mais politiquement, nous n’avons plus cette vision commune qui consistait à faire la politique autrement. Si la politique autrement consiste à insulter les membres de sa famille, je pense qu’il faut tourner la page. En clair, je dis à M. Guillaume Soro que je mets fin à notre collaboration politique.

Depuis votre libération, l’avez-vous eu au téléphone ou avez-vous échangé par d’autres moyens de communication ?

 Nous nous sommes parlé au téléphone le 26 juin 2021. Nous avons échangé à deux ou trois reprises sur ma démarche visant à mettre fin au désaccord entre lui et le Président de la République. Cette initiative devait aboutir à la libération de nos amis encore en prison, au retour des exilés et à sa propre réhabilitation. Ce ne sont pas des sujets tabous. On les a abordés lui et moi. Il m’a encouragé. Il m’a donné sa position.

De nombreuses personnalités qui étaient autour de Guillaume Soro l’ont lâché aujourd’hui. Êtes-vous en contact avec certaines d’entre elles ? Je veux parler par exemple de Soro Kanigui, Meité Sindou, etc.

Je ne suis pas en contact avec ces personnalités, à l’exception de Meité Sindou que j’ai connu avant Guillaume Soro.

Et pourquoi cette rupture avec elles alors que vous étiez tous les soldats de Guillaume Soro ?

 Simplement parce que nous n’avons pas la même vision de la politique. Je ne fais pas la politique du mensonge, de la trahison, de la mesquinerie. Je suis franc dans mes relations avec l’homme. Donc toutes ces personnes qui auraient rompu avec Guillaume Soro que vous citez ne font pas partie de mon quotidien. Par contre, nous avons, Guillaume Soro et moi, à un moment donné, connu beaucoup de personnes. Je continue toujours d’entretenir des relations avec celles-ci. Certaines sont autour de lui. D’autres sont au Rhdp et même ailleurs.

Certains proches collaborateurs de l’ancien président de l’Assemblée nationale qui lui sont encore dévoués disent que c’est Guillaume Soro qui vous a fait. Ils ont du mal à accepter que vous vous éloignez de lui après tous les services qu’il vous a rendus. Pour eux, vous êtes un ingrat. Comment réagissez-vous ?

 Ceux qui ne me connaissent pas diront que c’est Guillaume Soro qui m’a fait, bien que mon mentor politique s’appelle Djéni Kobina. Et qui parle de cette illustre personnalité, parle de Henriette Dagri Diabaté qui est l’un de mes mentors aussi. Je veux parler également de Ibrahima Cissé Bacongo, du ministre Ally Coulibaly, du ministre d’État Téné Ibrahima Ouattara qui ont guidé mes premiers pas en politique. J’ai connu toutes ces personnalités avant Guillaume Soro. Mon histoire politique commence en 1994 avec le Rassemblement des républicains (Rdr). Mon militantisme a débuté au sein de cette formation politique à Port-Bouët où j’étais militant au sein du Rassemblement des jeunes républicains (Rjr). Mon histoire politique, c’est en 1998 où j’ai été, à l’issue d’un consensus politique, désigné secrétaire général du Bureau national des jeunes du Rdr à Daloa avec Djéni Kobina, Mamadou Ben Soumahoro. Je relate tout cela pour dire que je n’ai pas attendu Guillaume Soro avant d’exister. C’est justement parce que j’existais qu’il a eu cette force de me solliciter pour le rejoindre en novembre 2002 à Bouaké, quelques semaines après le déclenchement de la crise politique et militaire du 19 septembre. Mon cheminement avec M. Soro date de novembre 2002. Avant cette période, j’existais politiquement au sein du cabinet du président du Rdr d’alors, Alassane Ouattara. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un novice en la matière. Ce n’est pas Guillaume Soro qui m’a fait, bien au contraire, nous avons cheminé ensemble sur certains points. Lui-même ne dira jamais qu’il m’a fait ou fabriqué.

Avez-vous repris langue, depuis votre sortie de prison, avec certains de vos camarades du Rhdp ? Du moins, sont-ils venus vous saluer depuis votre libération comme cela se fait généralement ?

Je suis en contact avec des cadres et non des moindres de cette formation politique. Mais personne n’est venu me saluer depuis ma mise en liberté. Le 9 juillet, je suis allé à Fresco, chez moi. J’ai été accueilli par ma famille, mes parents. Mais aucun ancien camarade du Rhdp, ni des personnalités de Gps n’étaient à mes côtés. Toutefois, j’ai des parents dans ces différentes entités politiques qui étaient, ce jour, avec moi. Ma famille ne m’a jamais lâché. Mais sur le plan politique, personne n’était là.

 Au sein du cercle de Guillaume Soro, personne ne croit à la sincérité de votre démarche de vouloir rapprocher leur leader et le Président Ouattara. Pour eux, vous êtes guidé par l’opportunisme de repartir au Rhdp. Leur jugement est-il fondé ?

 Je vais être clair : pour aller au Rhdp, je n’ai pas besoin de la permission de quelqu’un. La décision n’incombe qu’à moi seul. Dire que la démarche n’est pas sincère, c’est du déjà entendu. Lorsqu’en 2017, je demandais qu’on libère les personnalités incarcérées à la suite des évènements politiques, qu’on aille à une réconciliation sincère, qu’on réhabilite les personnes qui ont tout perdu de fait de nos actions néfastes, on avait taxé mon initiative d’opportuniste. Moi, je suis sincère dans ma démarche. Ce qui gêne ces personnes est que l’initiative vienne de moi. Celles qui me critiquent ne sont pas au sein du Rhdp, ni du Pdci-Rda et du Fpi. C’est l’une des raisons de ma rupture politique avec Guillaume Soro. Je lui ai dit que ‘’frère’’ je me retire pour permettre à ces personnes qui sont autour de toi et qui pensent que je suis un obstacle à leur promotion politique et économique, de voir leur rêve se réaliser. A un moment donné, quand j’étais en prison, j’ai appris que ceux qui répandent les rumeurs, ces accusations, disent que je veux être le numéro deux de Gps. C’était avant la dissolution de ce mouvement politique. Je n’ai jamais nourri un tel rêve. Cette structure n’était même pas encore dotée de ses organes que je constituais une menace bien qu’étant incarcéré. Aujourd’hui en liberté, je demeure une menace pour ces derniers. Pour mettre fin à toute cette situation, j’ai préféré rompre. Je ne suis plus membre du Gps et on m’accuse de faire des appels de pied au Rhdp. Je tiens à préciser que pour rejoindre la formation politique des Houphouétistes, il me suffit de faire juste une déclaration officielle. Le moment n’est pas encore arrivé. Si je dois aller au Rhdp, j’irai au Rhdp sans tambour ni trompette. Je suis libre d’aller dans ce parti. Je l’ai déjà dit. Ceux qui m’accusent, au moment où j’avais rompu avec le Rhdp, y étaient. Quand vous leur demandez la date de leur rupture avec ce parti, ils vous disent que c’est en 2019. A cette période, moi j’étais en prison. Je n’étais pas dans l’aventure Rhdp. C’est avec la mise en place de ce groupement politique que ma colère a pris forme. On m’a posé la question de savoir pourquoi je m’étais engagé dans cette posture, j’ai dit que j’aurai l’occasion d’échanger avec le Président de la République sur la question. Mais je n’ai pas dit que j’aurai l’occasion d’échanger avec Guillaume Soro pour voir si je vais au Rhdp. Avec le Chef de l’État, si l’échange avait eu lieu, on aurait levé un certain nombre de malentendus, je lui aurait expliqué ma position. Et si j’étais satisfait, j’aurais donné ma position publiquement.

Laurent Gbagbo, rentré au pays après son acquittement total à la Haye, est allé voir le Président de la République. Ensemble, les deux hommes d’État ont convenu de poser des actions allant dans le sens de la décrispation de l’environnement socio-politique. Comment avez-vous vécu cette rencontre ?

Je l’avais dit le 9 juillet à Fresco devant mes parents que ces deux hommes doivent donner à la paix sa chance en Côte d’Ivoire. Je n’ai donc pas été surpris lorsque Laurent Gbagbo et le Président de la République Alassane Ouattara se sont rencontrés au Palais. Bien au contraire, pour moi, c’était un soulagement parce que ceux qui m’ont connu au sein gouvernement savent que depuis cette époque, j’avais milité pour un règlement politique des problèmes entre ces deux hommes d’État.

 Vous êtes ancien député. Des informations font état de l’introduction d’une disposition dans la Constitution afin que l’âge limite pour participer à l’élection présidentielle de 2025 soit fixé à 75 ans. Êtes-vous favorable à une telle limitation ?

Ce débat sur la limitation d’âge n’est pas nouveau. En dehors de l’ancien Président Henri Konan Bédié qui n’a jamais annoncé publiquement sa volonté de limiter l’âge des candidats à l’élection présidentielle, le Président Ouattara et l’ancien Chef de l’Etat Laurent Gbagbo se sont prononcés en faveur d’une telle modification. Avant la Constitution de la 2e République, ils étaient tous deux favorables à cette option. C’est même marqué dans les accords de Linas Marcoussis puisque la loi fondamentale d’août 2000 fixait la limitation de l’âge à 75 ans. A l’occasion donc de l’adoption de la Constitution de 2016, nous nous sommes prononcés contre. Nous étions contre le fait de faire sauter le verrou de la limitation d’âge. Maintenant, ceux qui trouvent judicieux de mener le combat aujourd’hui, on les observe. Mais toujours est-il que ma position est connue. J’estime qu’à un moment donné, il faut permettre à celui qui a exercé la fonction présidentielle de se retirer. Voyez-vous, ce sont des personnes dans l’entourage des Présidents qui sont responsables du désordre autour de nos institutions. Il faut qu’on ait le courage de dire au chef ce qu’on pense, à un moment donné.

Pour revenir à votre engagement en faveur de la réconciliation. Quelle recette proposez-vous relativement à ce vaste chantier ?

 En 2017, quand j’ai évoqué la question de la réconciliation, il y avait un contenu. Premièrement, il est bon de libérer les détenus politiques, de favoriser le retour des exilés. Mais le plus important, pour une réconciliation effective, c’est la réhabilitation non pas seulement des acteurs du moment, mais aussi ceux de 1959. Dans ma proposition, j’ai demandé qu’on remonte à cette époque avec les évènements du Sanwi. Entre 1963 et 1964, il y a eu les évènements de Yamoussoukro. Je veux parler des détenus d’Assabou, les faux complots comme on les appelait ; les évènements de 1970 avec le Guébié ; les évènements du multipartisme en 1990, mais surtout en 1995 avec le boycott actif. Il y a eu également les évènements de 1999 avec le coup d’État. Ceux du 19 septembre 2002 dont le prolongement a été la crise post-électorale de 2011. Pour moi, il faut qu’on s’entende sur la question de la mémoire nationale. Aujourd’hui, il faut une loi portant sur la mémoire de la République de Côte d’Ivoire. Je propose une disposition qui prendra en compte tous les évènements cités plus haut en commençant par l’année 1959. Il s’agira pour l’État de Côte d’Ivoire de reconnaître sa part de responsabilité dans la souffrance causée à toutes ces familles du fait des errements des politiques. Dans cette loi, il sera question de réhabiliter tous ces hommes d’État du temps du parti unique qui ont été embastillés car accusés de vouloir, à cette époque, renverser les institutions de la République. Même si certaines de ces personnalités qui ont été emprisonnées à tort ne vivent plus, il faut une révision de ces procès politiques qui avaient privé certains acteurs de l’époque de leur dignité, de leur humanité. Le Président Ouattara a cette chance de réviser ces procès, de réhabiliter ces hommes, de donner leurs noms à des rues, à des places, des bâtiments publics. S’il le fait, vous verrez qu’il entrera dans l’histoire comme celui qui a effectivement réconcilié les Ivoiriens.

   Par Mamadou KONATE Rupture avec Guillaume Soro/Alain Lobognon : (Photo : DR)

RENCONTRES PERIODIQUES DU COMMANDANT SUPERIEUR DE LA GENDARMERIE AVEC SES COLLABORATEURS

Gendarmerie Nationale de Côte d'Ivoire En vue de renforcer la dynamique de l’action d’ensemble, le Général de Corps d’Armée ALEXANDRE APALO TOURE, Commandant Supérieur de la Gendarmerie Nationale a rencontré les Commandants de Subdivisions et des écoles, les Commandants de Régions et de Légions, les Inspecteurs et les Chefs de Division, ainsi que ses Conseillers, pour une séance de travail à l’Ecole de Gendarmerie d’Abidjan, le mardi 21 septembre 2021. Dès l’entame de son propos, le Commandant Supérieur a exprimé sa profonde gratitude et celle de toute l’Institution à Son Excellence Monsieur le Président de la République Alassane OUATTARA, Chef Suprême des Armées, pour les énormes efforts consentis pour renforcer les capacités de la Gendarmerie Nationale afin de lui permettre d’exécuter ses missions régaliennes avec efficacité.

De même, il a traduit la reconnaissance infinie de la Gendarmerie Nationale à Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de la Défense, Téné Birahima OUATTARA, pour sa guidance efficace et son soutien de tous les instants à l’Institution

Au cours de cette rencontre qui fait suite à la récente réorganisation de l’Institution, le Général de Corps d’Armée ALEXANDRE APALO TOURE a redéfini à ses proches collaborateurs, les priorités de l’action de la Gendarmerie Nationale.

Il a tenu ensuite à féliciter ses hommes, avec à leur tête les Généraux de Brigade KOUASSI Kaunan René Stanislas, Commandant Supérieur en Second et ABE Séka Arsène, Inspecteur de la Gendarmerie Nationale, pour les résultats remarquables obtenus jusqu’ici, en les exhortant à redoubler d’ardeur pour parvenir à relever les nombreux défis sécuritaires auxquels la Côte d’Ivoire est confrontée, notamment le grand banditisme, l’orpaillage illégal et le terrorisme.

Aussi a-t-il précisé que c’est pour atteindre de meilleurs résultats dans le cadre de la sécurisation des personnes et des biens, ainsi que la protection des Institutions, que les récentes mutations d’officiers sont intervenues, en toute objectivité, en tenant compte des qualités et compétences des uns et des autres. Il a exhorté ses Officiers et l’ensemble de leurs personnels à demeurer professionnels tout en entretenant une franche collaboration avec les populations. 

En outre, en vue d’encourager les hommes à l’abnégation et à l’effort, le Commandant Supérieur a annoncé une cérémonie de décoration très prochainement pour récompenser tous ceux qui méritent la reconnaissance de la Nation, à travers diverses médailles dont celle de la Gendarmerie, récemment créée par décret.

Par ailleurs, le Général de Corps d’Armée ALEXANDRE APALO TOURE a invité ses collaborateurs à des réflexions sur l’organisation et le fonctionnement de la Gendarmerie Nationale, qui feront bientôt l’objet d’un séminaire. Un autre séminaire, à l’attention des Commandants de Brigades, aura lieu au cours du mois d’Octobre 2021, à l’image de celui des Commandants d’Unités qui s’est tenu deux mois plus tôt.

A la fin de son adresse, le Général de Corps d’Armée ALEXANDRE APALO TOURE, Commandant Supérieur de la Gendarmerie Nationale, a instruit les Chefs de Corps et Commandants d’unité à prendre les dispositions utiles pour permettre à tous leurs hommes de se faire vacciner contre la Covid 19, avant la fin du mois d’Octobre 2021.

Ces réunions périodiques organisées depuis la prise de commandement du Général de Corps d’Armée ALEXANDRE APALO TOURE, rencontrent l’adhésion totale des Chefs et Commandants d’Unités qui y trouvent un cadre adéquat pour échanger leurs idées sur le fonctionnement et les perspectives de la Gendarmerie nationale.

Un pot a mis fin à cette rencontre dans une très bonne ambiance entre frères d’armes. Il convient de souligner en définitive, que ces cadres de formation et de réflexions des différents échelons de commandement concourent indéniablement au renforcement de la cohésion et à une véritable professionnalisation des personnels de la Maréchaussée Ivoirienne pour la protection des institutions, des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire.

Pour la première fois depuis sa réélection, en octobre 2020, le chef de l’État ivoirien se confie. Pour « Jeune Afrique »,

Il revient sur les difficultés de l’année qui vient de s’écouler et insiste sur le nécessaire renouvellement de la classe politique.

La dernière interview qu’Alassane Ouattara (ADO) nous avait accordée, en mars 2020, semble remonter à une autre époque. C’était le temps où se forgeait l’après-ADO. Le chef de l’État, alors âgé de 78 ans, avait pris la décision de quitter le pouvoir et de transmettre le témoin à son « fils » et plus proche collaborateur depuis près de trente ans, Amadou Gon Coulibaly (AGC). Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), né quelques mois plus tôt, se mettait en ordre de bataille pour appuyer cette candidature. Hamed Bakayoko, autre poids lourd du parti et proche du président, avait accepté de se ranger derrière Gon Coulibaly et de mettre ses qualités et son réseau au service du « Lion de Korhogo », dont il était si complémentaire.

Ouattara : son troisième mandat, ses relations avec Gbagbo et Bédié, le RHDP, le cas Soro…

Entretien exclusif Par Marwane Ben Yahmed -interview JA Le président Alassane Ouattara dans son bureau du Plateau, à Abidjan, le 15 septembre 2021. Pour la première fois depuis sa réélection, en octobre 2020, le chef de l’État ivoirien se confie. Pour « Jeune Afrique », il revient sur les difficultés de l’année qui vient de s’écouler et insiste sur le nécessaire renouvellement de la classe politique. La dernière interview qu’Alassane Ouattara (ADO) nous avait accordée, en mars 2020, semble remonter à une autre époque. C’était le temps où se forgeait l’après-ADO. Le chef de l’État, alors âgé de 78 ans, avait pris la décision de quitter le pouvoir et de transmettre le témoin à son « fils » et plus proche collaborateur depuis près de trente ans, Amadou Gon Coulibaly (AGC). Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), né quelques mois plus tôt, se mettait en ordre de bataille pour appuyer cette candidature. Hamed Bakayoko, autre poids lourd du parti et proche du président, avait accepté de se ranger derrière Gon Coulibaly et de mettre ses qualités et son réseau au service du « Lion de Korhogo », dont il était si complémentaire. Apaisement Un an et demi plus tard, ce scénario censé porter sur les fonts baptismaux la Côte d’Ivoire de demain a des allures de relique. « AGC » et « Hambak », décédés respectivement en juillet 2020 et en mars 2021, laissent un vide immense. Alassane Ouattara s’est finalement résolu à briguer un troisième mandat, ce qui a mis le feu aux poudres : campagne électorale nauséabonde, scrutin sous haute tension, violences, appels de l’opposition à la déstabilisation, à la désobéissance civile ou au boycott (en fonction du niveau d’animosité à l’égard du chef de l’État)…

Une énième crise politique et son corollaire, la peur de l’embrasement. Les mânes de la période décembre 2010-avril 2011 hantaient toujours la lagune Ébrié. Depuis cette sinistre séquence, la raison a fini par prévaloir et l’heure est à l’apaisement. Ouattara a été réélu, Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI), est rentré en Côte d’Ivoire et Henri Konan Bédié a mis de l’eau dans son champagne. Le chef de l’État a même rencontré ses deux prédécesseurs et adversaires de toujours, et le trio se donne à nouveau du « mon frère » en s’embrassant comme du bon pain. Sur le fond, et sur ce que chacun pense des deux autres, cela ne change rien. Mais sur la forme, cela change tout. Patrick Achi a pris les rênes du gouvernement, Laurent Gbagbo a quitté le Front populaire ivoirien (FPI) pour créer une nouvelle formation et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) attend toujours de savoir si Bédié passera un jour la main. Quant à Guillaume Soro, l’ancien chef rebelle devenu président de l’Assemblée nationale désormais en rupture de ban, il poursuit son exil mystérieux. Sans doute s’interroge-t-il sur les vicissitudes du destin : s’il avait fait preuve de patience et était resté au RHDP, il aurait aujourd’hui un boulevard devant lui dans la course à la succession de Ouattara. Pour répondre à nos questions, notamment sur la manière dont il a vécu ces dix-huit derniers mois et sur sa vision de l’avenir, le chef de l’État nous a reçu le 15 septembre, en fin de matinée, dans son vaste bureau du palais présidentiel, au Plateau. Un entretien de plus d’une heure, le premier qu’il accorde depuis sa réélection.

Jeune Afrique : L’année écoulée a été particulièrement éprouvante, entre les décès de vos deux Premiers ministres, votre candidature à un troisième mandat contestée par l’opposition et une présidentielle tendue… Sans oublier la crise liée au Covid-19.

Comment l’avez-vous vécue et qu’en avez-vous retiré ?

Alassane Ouattara : Cette année a effectivement été très difficile. La disparition de deux de mes très proches collaborateurs, que je considérais comme des fils, Amadou Gon Coulibay et Hamed Bakayoko, représente une perte immense pour la Côte d’Ivoire tant le travail qu’ils ont accompli au service de la nation a été considérable. Et pour moi aussi, évidemment, compte tenu des liens personnels et affectifs que nous entretenions. Amadou avait été désigné candidat du RHDP à l’élection présidentielle, notamment pour incarner le renouvellement générationnel que j’appelais de mes vœux. Son décès brutal, quelques semaines seulement avant le dépôt des candidatures, m’a amené à revenir sur ma décision [de quitter le pouvoir], et je l’ai fait à la demande de mon parti. La Constitution, approuvée par les Ivoiriens à plus de 93 % en 2016, m’y autorisait. Je ne le souhaitais pas car j’avais fait le choix, en mon âme et conscience, de me retirer. Mais j’ai estimé que c’était nécessaire pour la stabilité du pays. Ce qui s’est passé par la suite m’a profondément choqué et me laisse un goût amer. L’élection a été entachée de graves incidents après que certains « responsables » de l’opposition ont appelé à la désobéissance civile et tenté de faire prospérer l’idée d’une transition qui n’aurait eu ni base légale ni légitimité.

EN CE QUI CONCERNE LES TROIS GRANDS LEADERS POLITIQUES DE CE PAYS, LES CHOSES SE PASSENT BIEN

Ces personnes savaient pertinemment que j’étais éligible à un nouveau mandat et que j’avais initialement décidé de me retirer. Cette malhonnêteté intellectuelle m’a profondément déçu. Comment de hauts responsables, dont certains ont géré la Côte d’Ivoire, peuvent-ils décider d’organiser le boycott des élections et appeler à des actions qui ont conduit à des violences et à des morts ? Une commission d’enquête a été mise en place. Les résultats seront rendus publics et des sanctions seront prises.

L’atmosphère est-elle plus apaisée aujourd’hui ?

Heureusement, oui. Nous sortons d’un cycle électoral complet, avec la présidentielle d’octobre 2020 et les législatives de mars 2021, auxquelles l’opposition a pris part. Nous avons désormais une Assemblée nationale plurielle, où sont représentés tous les partis significatifs de notre pays.

C’est la première fois depuis plus de vingt ans. L’heure serait donc enfin à la réconciliation ?

C’est en tout cas mon souhait et nous faisons tout pour y parvenir. Une loi d’amnistie a été adoptée en 2018, un ministère consacré à la réconciliation et à la cohésion nationale a été créé et, plus récemment, la quasi-totalité des civils incarcérés dans le contexte de ces crises politiques a été mis en liberté conditionnelle. Nous avons également instauré un cadre de dialogue entre le gouvernement et les partis. Enfin, j’ai rencontré les présidents Henri Konan Bédié, le 11 novembre 2020, et Laurent Gbagbo, le 27 juillet dernier.

Comment avez-vous vécu le retour de Laurent Gbagbo, en juin, et que vous êtes-vous dit un mois plus tard ?

Pour moi, c’était une évidence qu’après son procès à la CPI, Laurent Gbagbo devait rentrer en Côte d’Ivoire. Nous avons organisé son retour, les choses se sont bien passées et nous nous sommes rencontrés. C’était un entretien fraternel et amical. Laurent Gbagbo est un acteur majeur de la vie politique de notre pays mais aussi un ancien président. J’ai donc donné des instructions pour qu’il reçoive tous les avantages et toutes les considérations dus à son rang.

Le pensez-vous sincère quand il dit vouloir prendre part à la réconciliation nationale ?

 Le passif entre vous est lourd… Je ne veux pas le juger, ses actes parleront pour lui. Nous avons désormais de bonnes relations, des relations normales, et nous échangeons souvent au téléphone.

Et avec Henri Konan Bédié ?

C’est la même chose. Je l’ai eu récemment au téléphone, à l’occasion d’un deuil qui a frappé sa famille. Je considère qu’en ce qui concerne les trois grands leaders politiques de ce pays, comme les gens disent – et si je suis inclus dans ce trio –, les choses se passent bien. Nous devons d’ailleurs nous voir dans un avenir proche afin d’échanger sur les défis que la Côte d’Ivoire se doit de relever.

Que pensez-vous de leur alliance ?

C’est leur décision. Certains de vos proches la décrivent comme un jeu de dupes… Disons que c’est effectivement surprenant, car ils n’ont pas la même idéologie politique : Laurent Gbagbo est un socialiste et Henri Konan Bédié, un libéral centriste… Je peine à imaginer les contours du programme qu’ils pourraient proposer ensemble aux Ivoiriens !

Laurent Gbagbo a décidé de créer un nouveau parti, en dehors du Front populaire ivoirien (FPI), désormais dirigé par Pascal Affi N’Guessan. Cela vous dérange-t-il ?

Non, pas du tout. Nous avons une Constitution et des lois. Tout citoyen qui les respecte doit avoir cette possibilité [de créer un parti].

Lorsque vous aviez annoncé que vous ne brigueriez pas de troisième mandat, le 5 mars 2020, vous aviez évoqué le nécessaire renouvellement de la classe politique. Pour l’instant, il ne semble guère engagé : les Ivoiriens demeurent focalisés sur Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié. Comment faire en sorte qu’il devienne enfin concret ?

Je n’ai pas seulement parlé du renouvellement générationnel – que j’avais acté, puisque ce jour-là à Yamoussoukro, devant le Parlement réuni en congrès, j’avais dit que j’avais décidé de ne pas être candidat. J’avais estimé qu’il était temps de passer la main. Des circonstances exceptionnelles m’ont amené à revenir sur cette décision, mais pour moi, sur le fond, cette affaire est réglée et c’est plus que jamais mon souhait.

POUR 2025, JE PRENDRAI LA DÉCISION APPROPRIÉE LE MOMENT VENU Regardez la composition du gouvernement : plus d’une dizaine de ministres ont été nommés à des postes clés et ont moins de 50 ans. Le secrétaire général de la présidence [Abdourahmane Cissé], qui est tout de même l’un des personnages les plus importants de l’exécutif, vient à peine d’avoir 40 ans. Enfin, ce rajeunissement est également perceptible dans l’administration et au sein du RHDP, où de nombreux jeunes cadres ont pris des responsabilités.

Et qu’envisagez-vous pour la présidentielle de 2025 ?

J’ai été réélu il y a moins d’un an. Ma préoccupation immédiate, c’est de travailler au service de mes compatriotes. Pour 2025, je prendrai la décision appropriée le moment venu. Cela dit, ma position est connue, puisque je l’avais exprimée en mars 2020…

Où en sont les enquêtes concernant Guillaume Soro ? Seriez-vous prêt, comme avec Gbagbo ou Bédié, à faire l’effort de renouer avec lui ?

Je n’ai rien à dire de particulier sur le cas de Guillaume Soro. Ce dossier n’est pas à mon niveau, mais entre les mains de la justice. Les faits qui lui sont reprochés sont d’une extrême gravité et il a été l’objet d’une condamnation à perpétuité, mais il peut évidemment rentrer et faire face à la justice.

Pensez-vous que la Côte d’Ivoire soit enfin vaccinée contre les violences liées aux crises politiques ?

Je pense que oui. D’ailleurs, nous avons fait face à une tentative de déstabilisation avant l’élection ; quelle aurait été la situation après le scrutin ? Nous mettons tout en œuvre pour que la démocratie se consolide, pour améliorer le bien-être de nos concitoyens. Et nous entretenons de bonnes relations avec les pays voisins. Ce travail est nécessaire pour nous prémunir contre les crises que nous avons vécues par le passé. Un député indépendant a fait savoir qu’il proposerait un texte visant à restaurer la limite d’âge de 75 ans pour les candidats à la présidentielle. Ce serait une manière de rendre inéluctable ce fameux renouvellement… Je n’ai rien contre. Je rappelle, une énième fois, que j’avais décidé de partir alors que j’avais 78 ans ! C’est un débat qui ne me gêne pas. Il appartiendra au Parlement d’approuver ou de refuser la proposition.

Une telle mesure vous empêcherait vous, ainsi qu’Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, de concourir en 2025. Et mettrait fin au conflit qui vous oppose depuis près de trois décennies… La Constitution doit être impersonnelle. La question, ce n’est pas Ouattara, Bédié ou Gbagbo. Certains voient dans l’ascension de votre frère, Téné Birahima, qui est aujourd’hui ministre de la Défense, une manière de le préparer à vous succéder. Est-ce le cas ?

Il fait du très bon travail et n’est pas intéressé par autre chose que les responsabilités que je lui confie. Il n’y a pas matière à débat.

Avez-vous déjà en tête le profil de celui que vous aimeriez voir vous succéder, le nouveau Amadou Gon Coulibaly ?

Avec Amadou, qui a travaillé avec moi pendant trente ans, c’était une évidence. Tout le monde sait que c’était quelqu’un de très compétent et d’intègre, qui avait un sens politique particulièrement aiguisé. Nous sommes dans une configuration nouvelle. La démocratie doit jouer pleinement son rôle au sein du RHDP, qui désignera son candidat.

Lors d’une primaire par exemple ?

Je ne sais pas. Le RHDP devra décider quelle est la meilleure manière de procéder, mais il faut que ce soit un choix démocratique, comme celui qui m’a amené à accepter d’être candidat.

Regrettez-vous cette décision ?

Non. Avec le recul, je suis plutôt soulagé aujourd’hui de l’avoir prise. Mon seul regret, et il est de taille, c’est la folie de quelques-uns, qui sont prêts à tout, même au pire, pour le pouvoir.

Êtes-vous satisfait du gouvernement dirigé par votre Premier ministre, Patrick Achi ?

Tout à fait. Patrick Achi est un très bon Premier ministre. Il a une excellente connaissance de l’administration et du secteur privé, une bonne formation, acquise en Côte d’Ivoire, en France et aux États-Unis. Le gouvernement a été rajeuni et il est véritablement inclusif, avec au moins deux ministres par district dans les quatorze que compte le pays. Le rythme des réformes s’accélère, je ne peux qu’être satisfait.

Quid du RHDP ?

Il a perdu deux figures majeures : Amadou Gon Coulibaly, qui était le président du directoire et autour duquel son organisation avait été pensée, et Hamed Bakayoko, qui avait en partie pris le relais… Je reconnais que la situation n’est plus la même. Comment pourrait-il en être autrement ? Fort heureusement, les élections sont derrière nous et nous traversons maintenant une période creuse. Nous avons besoin d’une véritable restructuration du RHDP. J’ai mis en place un comité présidé par le ministre d’État Gilbert Kafana Koné, qui doit nous faire des propositions avant la fin de l’année.

Parmi les défis majeurs, l’assimilation de toutes les composantes qui ont intégré le RHDP autour du Rassemblement des républicains (RDR). Estimez-vous que la mayonnaise a réellement pris ?

Soyons franc : pas totalement encore. Certains continuent de raisonner par rapport à leur formation d’origine. Le RHDP doit devenir une union de partis qui existe par elle-même et ne plus être un rassemblement d’anciens mouvements. Ceci étant dit, le RHDP est tout de même une formation forte, la plus grande de Côte d’Ivoire, avec 60 % des députés et trois quart des sénateurs. Elle est la seule qui soit implantée dans l’ensemble du territoire, dans toutes les régions, tous les départements, communes ou villages, et elle réunit des citoyens de tous bords.

Pourquoi n’avez-vous toujours pas désigné de nouveau vice-président pour remplacer Daniel Kablan Duncan ?

La priorité, après le renouvellement de l’Assemblée nationale, était de former une nouvelle équipe gouvernementale afin de poursuivre et accélérer le développement économique et social du pays. Le vice-président, lui, agit sur délégation du chef de l’État, qui le nomme. Il n’y a donc pas de vide juridique comme veulent le faire croire certaines personnes. Chaque chose en son temps.

Quels sont, selon vous, les principaux enjeux pour votre gouvernement ?

Nous devons poursuivre notre marche vers le développement en dépit des difficultés conjoncturelles et sécuritaires ou du contexte particulier lié à la pandémie de Covid-19. Cela signifie accroître le rythme de la transformation de notre pays et de l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens. C’est la base de notre programme – « La Côte d’Ivoire solidaire » –, qui a d’ailleurs été élaboré par Amadou Gon Coulibaly et Patrick Achi. À travers notre nouveau Plan national de développement (PND), qui mobilisera 110 milliards de dollars pour la période 2021-2025, dont les trois quarts viendront du secteur privé, nous allons accélérer l’accès des populations à l’éducation, à l’eau, à l’électricité et aux soins de santé. Mais aussi promouvoir l’émergence de champions nationaux – comme l’ont fait la Corée du Sud, le Vietnam et, plus près de nous, le Maroc – et le financement de projets afin de créer plus d’emplois pour les jeunes et les femmes, à travers l’industrialisation de notre pays et la transformation locale de nos matières premières. Il nous faut également multiplier nos actions en faveur du triptyque « paix, sécurité, justice » afin de renforcer la cohésion sociale, de consolider la paix et de contrer toute tentative d’attaque terroriste. Notre objectif est de réduire les disparités régionales et sociales, de doubler de nouveau le revenu par habitant, entre 2020 et 2030, et de réduire de moitié le taux de pauvreté afin que la Côte d’Ivoire intègre le cercle des pays émergents, dans la tranche supérieure.

N’est-ce pas trop ambitieux, compte tenu de l’impact de la crise du Covid ?

Absolument pas. Grâce à la mise en œuvre des plans de riposte sanitaire et économique, la Côte d’Ivoire a montré la résilience de son économie, avec un taux de croissance de 2 % en 2020, ce qui est rarissime dans le monde. En 2021, il se situera entre 6 % et 7 % et nous retrouverons ensuite le rythme qui était le nôtre entre 2012 et 2019, autour de 8 %. Cela nous permet de maintenir de bonnes perspectives, et donc nos ambitions. Parmi les autres préoccupations de vos concitoyens, il y a la lutte contre la corruption et, plus largement, la bonne gouvernance… J’en ai pleinement conscience. En témoignent l’accélération et le renforcement des actions de la Haute Autorité pour la bonne gouvernance, la création d’un ministère consacré à la lutte contre la corruption et le lancement de plusieurs audits de gestion dans différentes structures publiques. Nous portons en outre une attention particulière à la sensibilisation, au renforcement des capacités des institutions chargées de ces questions, ainsi qu’à la modernisation et à la numérisation des procédures de l’administration pour en finir avec ce fléau. Enfin, et c’est une évidence, il faut des sanctions. De ce point de vue, c’est tolérance zéro.

Bonne nouvelle pour la Côte d’Ivoire, l’annonce par le gouvernement d’une importante découverte pétrolière. On évoque des réserves dix fois supérieures à celles qui existent aujourd’hui. Est-ce vrai ?

Tout à fait. Il s’agit d’une découverte majeure – la première depuis vingt ans – de pétrole brut et de gaz, réalisée avec le groupe italien Eni. Pour le pétrole, les estimations préliminaires se situent entre 1,5 et 2 milliards de barils, alors que nos réserves actuelles sont de 160 millions. Concernant le gaz, on parle de 1 800 à 2 400 milliards de pieds cubes, soit deux fois le niveau actuel. Nous visons une mise en production effective en 2024 ou 2025. Mais malgré cette excellente nouvelle pour notre pays et la manne que cela représente, nous ne changerons rien à la politique de diversification de l’économie dont nous avons parlé précédemment.

La situation sécuritaire au Sahel ne laisse pas d’inquiéter. Or la Côte d’Ivoire a été la cible d’attaques jihadistes, notamment à sa frontière avec le Burkina. Que faites-vous pour contrer cette menace ?

C’est un défi majeur. Des changements profonds ont été opérés au sein de l’armée ivoirienne, qui est plus professionnelle, plus disciplinée, mieux formée et mieux équipée grâce à d’importants investissements engagés depuis 2013. La formation des militaires se poursuivra dans le cadre de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme de Jacqueville. Nous allons également augmenter les effectifs en recrutant 10 000 nouveaux soldats [on compte près de 18 000 militaires aujourd’hui] en trois ans, dont environ 3 000 à 4 000 dès cette année. Cela permettra en outre d’harmoniser les pyramides des âges et des grades. Cette stratégie va bien sûr de pair avec une collaboration accrue avec les pays voisins, notamment le Burkina et le Mali, mais aussi d’autres pays côtiers comme le Togo, le Ghana ou le Bénin.

Compte tenu de ce qui s’est passé au Mali, et plus récemment en Guinée, avez-vous pleinement confiance en votre armée et en ses chefs ?

Entièrement. La Côte d’Ivoire dispose d’une excellente armée, républicaine et dotée d’officiers bien formés et légalistes.

Justement, comment analysez-vous ces coups d’État ?

Êtes-vous préoccupé par ce qui ressemble tout de même à un net recul démocratique au sein de la Cedeao ?

Je les condamne fermement, que ce soit au Mali ou en Guinée. C’est inacceptable. Tous les chefs d’État de la sous-région l’ont dit lors du sommet de la Cedeao, qui a d’ailleurs pris des sanctions. Nous sommes préoccupés par l’intégrité physique et la santé du président Alpha Condé, et nous l’avons dit aux autorités militaires guinéennes lors de notre mission, qui était conduite par le chef de l’État ghanéen, Nana Akufo-Addo, à Conakry le 17 septembre. Le président [Mamady Doumbouya] du CNRD [Comité national du rassemblement et du développement] nous a donné des assurances à ce sujet.

CEUX QUI SONT AU POUVOIR DOIVENT MIEUX TENIR COMPTE DE LA RÉALITÉ, DE L’ÉVOLUTION DES PAYS

Il est indispensable d’accompagner les Guinéens afin de minimiser l’impact de la transition sur les populations. Il faut revenir à l’ordre constitutionnel le plus tôt possible. Cela ne doit pas nous empêcher de procéder à une autocritique de la gouvernance dans nos différents pays. Car évidemment, une mauvaise gouvernance peut amener des militaires à intervenir dans le jeu politique, ce qui n’est pas souhaitable. Ceux qui sont au pouvoir doivent mieux tenir compte de la réalité, de l’évolution de leur pays et de toutes les couches sociales, notamment de la jeunesse, ainsi que du développement équilibré de l’ensemble du territoire national.

Votre ami et ancien homologue burkinabè, Blaise Compaoré, doit comparaître, à partir du 11 octobre, devant un tribunal militaire à Ouagadougou dans le cadre du procès sur l’assassinat de Thomas Sankara. Certains estiment que vous le protégez en l’accueillant ici en Côte d’Ivoire et qu’il doit répondre à la justice de son pays.

 Que leur répondez-vous ?

C’est un problème entre l’ancien président Blaise Compaoré et son pays. Il est en Côte d’Ivoire pour des raisons bien connues. Son épouse est ivoirienne et la Côte d’Ivoire a toujours été une terre d’hospitalité. Je n’entends pas me mêler d’une affaire qui est devant la justice du Burkina Faso.

Comment ont évolué vos relations avec le président français, Emmanuel Macron, depuis votre réélection ?

Elles sont excellentes, comme d’ailleurs celles de la Côte d’Ivoire avec la France, qui est un partenaire privilégié depuis plusieurs décennies. Nous nous parlons souvent, de la situation en Côte d’Ivoire comme de la situation à l’échelle continentale et internationale et nous nous voyons quand je suis de passage à Paris.

: Peut être une image de 1 personne, position debout et costume Consultez le Centre d’information sur le COVID-19 pour des ressources sur les vaccins.

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Ce dimanche 26 septembre 2021, des éléments du secteur 3 Cocody, de retour de leur patrouille, ont découvert "trois engins explosifs à l'extérieur" de la caserne.

Abidjan (Côte d'Ivoire) -

Trois engins explosifs découverts dimanche à l'entrée d'une brigade, une unité de gendarmerie, à Cocody, dans l'Est d'Abidjan, des "balisés", selon une source sécuritaire. Selon cette source, ce dimanche 26 septembre 2021, des éléments du secteur 3 Cocody, de retour de leur patrouille, ont découvert "trois engins explosifs à l'extérieur" de la caserne. La découverte a été faite "à l'entrée de la brigade", poursuit la même source, mentionnant que les engins ont été balisés et une expertise des unités spécialisées a été demandée. Une "enquête en cours" devrait permettre de déterminer les auteurs de cet acte, de situer leurs mobiles et d'engager des actions subséquentes.

Source AP/ls

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METTRE FIN À LA CORRUPTION / Pour mettre fin à la corruption, nous encourageons la transparence, la responsabilité et l'intégrité à tous les niveaux et dans tous les secteurs de la société, C’est une affaire de tous.

Zoro Epiphane Ballo · "Au-delà des discours et de la sensibilisation, je peux vous assurer que la volonté de la part du Chef de l'Etat, du Chef du Gouvernement et de l'ensemble du Gouvernement de réduire le phénomène du racket et d'adopter la politique de la tolérance zéro en matière de corruption est réelle"

Relativement à tous ces faits, ne pensez-vous pas que toutes les initiatives qui seront engagées pour endiguer la corruption seront vaines ?

C’est un combat de longue haleine. Il y a des réformes qui sont en cours. La lutte contre la corruption n’est pas l’affaire de mon seul ministère. Aujourd’hui, le gouvernement a pour mission principale aussi de proposer des mesures qui renforcent la gouvernance et des actions de détection des faits de corruption. C’est une affaire de tous. Il y a certains ministères dont ceux de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration, de l’Intérieur et de la Sécurité, de la Défense, de la Justice et des Droits de l’homme, chacun a sa partition à jouer. Au titre des mesures de prévention, il faut développer des actions en vue de minimiser les risques de corruption. 

Ce n’est pas un combat vain que de vouloir endiguer la corruption. Mais ce qu’il faut admettre, c’est que c’est un combat de longue haleine qui appelle l’adhésion de toutes les composantes de notre société.Les pays qui y sont arrivés ont mis du temps pour atteindre le résultat escompté. Ils ont principalement mis l’accent sur la réduction des risques de corruption à travers la digitalisation des services, mais aussi sur la formation et la sensibilisation depuis l’éducation de base.

 La lutte contre la corruption induit un changement de comportement, de mentalité afin d’être plus intègre.

 Et lorsque nous serons de plus en plus intègres, quelle que soient les conditions dans lesquelles nous sommes, et lorsqu’on aura des citoyens davantage intègres, comme ce que le Chef de l’État a appelé, en 2015, l’Ivoirien nouveau, qui sait que pour bénéficier d’un service, pour avoir un travail, un emploi, il faut le mériter, l’enrichissement doit être licite ; nous aurons posé un pas décisif dans la lutte contre la corruption.

C’est l’ensemble des valeurs suscitées que nous devons posséder et pour les avoir, je dirai que c’est un combat de longue haleine.

Lutte contre la corruption: Épiphane Zoro Bi Ballo : ‘‘ L’une des solutions, c’est la digitalisation ’’La Côte d’Ivoire doit faire davantage en matière de lutte contre ce fléau

Le pays doit faire davantage parce que l’ambition du Président de la République, exprimée à travers la vision « Côte d’Ivoire solidaire pour 2030 », est une nation développée avec une classe moyenne croissante et les fruits de la croissance équitablement partagés. Mais pour cela, il y a des conditions, des pré-requis : il faut des hommes intègres avec une administration performante et aussi intègre.

INTERVIEW RÉALISÉE PARÉTIENNE ABOUA ETKANATÉ MAMADOU Source : Publié le lundi 20 septembre 2021 | Fraternité Matin 

 Le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, du Renforcement des capacités et de la Lutte contre la corruption parle du combat engagé par le gouvernement pour endiguer le fléau de la corruption. Ces derniers temps, le gouvernement, par l’entremise de votre ministère, a durci la lutte contre la corruption sous toutes ses formes.

Cette décision du gouvernement n’est-elle pas la preuve que la Côte d’Ivoire est devenue un pays trop corrompu ?

Au cours des 10 années de crise que la Côte d’Ivoire a connues, depuis 2000, nous étions dans une situation de non-droit. Le phénomène de la corruption, de la gabegie, de détournement de deniers publics, de l’effondrement des valeurs morales au niveau de notre société de façon générale avait atteint des seuils intolérables. Lorsque le Président de la République SEM Alassane Ouattara accède au pouvoir, en 2011, il prend le taureau par les cornes.

Des réformes ont été immédiatement initiées pour renforcer l’intégrité de l’action publique. Dès 2012-2013, la Côte d’Ivoire a honoré ses engagements internationaux en ratifiant la convention des Nations unies de prévention et de répression de la corruption ainsi que la convention de l’Union africaine (Ua). Le Chef de l’État a signé l’ordonnance 2013-660 du 20 septembre 2013 relative à la prévention et la lutte contre la corruption qui pose le cadre juridique et institutionnel de la lutte contre la corruption. Nous avons vu également la mise en place de la Haute autorité de la bonne gouvernance.Cela a permis à ce pays de faire un bon avant dans le classement des États engagés dans la lutte contre la corruption entre 2011 et 2020. Avec tous les efforts que notre pays a faits, nous avons gagné neuf points sur l’indice de perception de la corruption de l’Ong Transparency international. Avec ces neuf points, nous sommes aujourd’hui à 36/100 sur l’indice de perception de la corruption de cette entité. C’est pour vous dire que des efforts ont été faits et que nous sommes quasiment à l’approche de la moyenne qui est 50/100. La Côte d’Ivoire doit faire davantage en matière de lutte contre ce fléau. Le pays doit faire davantage parce que l’ambition du Président de la République, exprimée à travers la vision « Côte d’Ivoire solidaire pour 2030 », est une nation développée avec une classe moyenne croissante et les fruits de la croissance équitablement partagés. Mais pour cela, il y a des conditions, des pré-requis : il faut des hommes intègres avec une administration performante et aussi intègre. En un mot, il faut endiguer le phénomène de la corruption pour que les institutions ivoiriennes inspirent confiance aux partenaires au développement et à la population. C’est au regard de ces ambitions que le gouvernement a renforcé le dispositif de lutte contre la corruption. Ce qui a expliqué la mise en place de ce ministère qui vient compléter les actions que mènent déjà les institutions mises en place en 2013.Dans la perception générale, la Côte d’Ivoire est perçue comme un pays corrompu.Au point qu’il faut soudoyer pour pouvoir se faire établir un document administratif.

Relativement à tous ces faits, ne pensez-vous pas que toutes les initiatives qui seront engagées pour endiguer la corruption seront vaines ? 

C’est un combat de longue haleine. Il y a des réformes qui sont en cours. La lutte contre la corruption n’est pas l’affaire de mon seul ministère. Aujourd’hui, le gouvernement a pour mission principale aussi de proposer des mesures qui renforcent la gouvernance et des actions de détection des faits de corruption. C’est une affaire de tous. Il y a certains ministères dont ceux de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration, de l’Intérieur et de la Sécurité, de la Défense, de la Justice et des Droits de l’homme, chacun a sa partition à jouer. Au titre des mesures de prévention, il faut développer des actions en vue de minimiser les risques de corruption. 

Vous avez évoqué la question de délivrance des services publics (actes de naissance, certificats de nationalité, permis de conduire, de construire, etc.).

L’expérience qui a marché ailleurs, la Côte d’Ivoire essaie de s’en inspirer pour l’implémenter chez nous afin de réduire le risque de corruption. Partout où il y a des transactions, les contacts humains sont des facteurs favorisant la corruption. C’est pour cela que l’une des solutions de prévention est la digitalisation des services. Pour cela, le ministère de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration, en lien avec celui de l’Economie numérique sont en train de développer un ambitieux programme en vue de digitaliser notre administration. Cela pourrait réduire les facteurs de corruption. Mais comme nous l’avons dit, c’est un combat que toute la population doit pouvoir mener ; un combat de longue haleine parce que c’est toute une culture qu’il faut changer. C’est pour cela que dans notre approche, un accent particulier devra être mis sur l’éducation, la formation et la sensibilisation. Le 14 septembre dernier, au cours d’un point presse, vous avez dévoilé les noms des structures et des secteurs gangrénés par ce fléau. 

Quelles sont les actions prévues contre les acteurs ou personnalités épinglés au terme des investigations menées par votre ministère ?

 Il faut bien faire la part des choses. Au cours de notre point-presse, nous avons annoncé le lancement de ‘’ l’Opération coup de poing‘’. Nous en avons profité pour présenter les secteurs préoccupants, qui ont un très fort potentiel de corruption où la perception de corruption est extrêmement élevée. Des études diagnostics ont été menées. Je veux citer celles conduites par l’Institut national des statistiques (Ins) de 2018 qui a fait une cartographie des secteurs à forts potentiels de corruption ; une cartographie des secteurs où les perceptions de la corruption étaient particulièrement préoccupantes ; perception du milieu d’affaires, perception des organisations de la société civile et la perception des acteurs publics. Au titre de ces secteurs, il y a ceux de la justice, des marchés publics, de la construction, de l’éducation, de la santé, de la défense et de la sécurité. Ce sont donc ces secteurs qui ont été identifiés dans le cadre de la cartographie et notre opération nous conduira à mener des vérifications dans ces secteurs. Les études de l’Ins sont confortées par tous les rapports que nous recevons des organismes actifs dans le domaine de la bonne gouvernance comme la Fondation Mo Ibrahim et l’organisation Transparency international. Ces secteurs ont été désignés comme étant les secteurs où le niveau de perception de la corruption est des plus préoccupants. Dans détection des actes de corruption, que nous avons à dessein dénommée ‘’Opération coup de poing’’, ce sont ces secteurs qui seront visités de façon prioritaire.

On parle souvent de corrompus. Qu’en est-il du corrupteur ? 

La corruption suppose évidemment au moins deux acteurs : le corrompu et le corrupteur. Après, il y a certainement des complices. Ces deux acteurs encourent la même peine. C’est pour cela que quand on voit au cours des contrôles, les usagers de la route, des services publics qui offrent de l’argent en compensation d’un service qu’ils sont en droit d’attendre de l’administration, ils tombent sous le coup de la loi pénale au même titre que l’agent public tel que le fonctionnaire, le policier, le gendarme, etc.

Quelle peine ces acteurs encourent-ils ? 

Au niveau de la corruption au sens strict, lorsqu’un acteur public reçoit de l’argent, des avantages, un don de quelque nature qu’il soit en contrepartie d’un service qu’il doit accomplir, l’article 28 de l’ordonnance de 2013-660 prévoit un emprisonnement de 5 à 10 ans. Il y a également d’autres formes de corruption : le trafic d’influence qui va de 1 à 5 ans d’emprisonnement. Il y a toute une série d’actes relevant de la corruption et d’infractions assimilés. On a la corruption à proprement parler, l’abus de fonction, le trafic d’influence, le détournement de deniers publics. Il faut préciser que dans le cadre de détournement de deniers publics, c’est-à-dire l’agent public qui a un fond à gérer qui est affecté au service public ou à la réalisation d’un bien public, détourne celui-ci à des fins personnelles, la loi nous dit qu’il encourt une peine allant de 5 à 10 ans d’emprisonnement. Il y a également les entraves au bon fonctionnement des services publics, notamment la question des faux témoignages. En effet, le fait de rendre un faux témoignage devant la justice, un agent assermenté est également considéré comme un acte de corruption. Il y a les infractions assimilées à la corruption.Au nombre de celles-ci, nous pouvons citer la question des cadeaux. Ici, on n’est pas dans une position où c’est l’agent qui l’exige, mais plutôt l’usager qui lui donne un présent en nature ou en espèce, est vu comme de la corruption. C’est dire que la question de la corruption et celle de la prévention de la lutte contre ce phénomène suppose que nous puissions revisiter nos habitudes, nos pratiques qu’il faut remettre en cause. Ce qui suppose beaucoup de pédagogie. Notre ministère va s’engager dans cette voie en vue d’expliquer, rencontrer toutes les parties prenantes : secteurs publics, privés, société civile, associations pour qu’on comprenne en quoi consiste la corruption, ses enjeux, le danger que ce fléau représente pour notre société. 

Quel est le mode opératoire de votre initiative ‘’Opération coup de poing’’ ?

Dans le cadre de notre attribution, le gouvernement nous a demandé de mettre en place un système de détection des actes de corruption. En effet, l’une des faiblesses de notre dispositif est comment détecter la corruption. Cette pratique suppose deux acteurs : le corrupteur et le corrompu. Tant que ces deux voudront garder le silence sur leurs actes, on ne saura jamais ce qui s’est passé. Il faut donc mettre en place un mécanisme de détection. Cela fait partie de l’un des premiers chantiers importants que nous sommes en train de construire. Nous avons baptisé cette action ‘’ Opération coup de poing’’ pour frapper l’imaginaire et créer dans le jargon de la répression, ce qu’on appelle ‘’créer un climat de stress’’ dans l’environnement pour dire aux Ivoiriens que les temps ont changé. Je ne peux pas vous expliquer le mode opératoire. Mais à terme, nous allons mettre en place un système de détection qui est une plateforme électronique. Mais également avec un numéro vert, une structuration de sorte que ladite plateforme ait des correspondants dans chacun des services publics et soit diffusée suffisamment afin que quiconque : témoin ou victime de corruption, ait la possibilité de signaler, de nous saisir ou de saisir les autorités compétentes en la matière. Le slogan qui accompagne ‘’l’Opération coup de poing’’, c’est ‘’ l’État vous voit’’. Nous développons des dispositifs pour que les actes de corruption ne soient plus des actes qui se déroulent entre deux individus, et faire en sorte qu’un système d’alerte soit mis en place. Pour cela, nous avons besoin de la collaboration de tous les citoyens, fonctionnaires, travailleurs du secteur privé ou organisations de la société civile.

Quelles formes de corruption retrouve-t-on fréquemment en Côte d’Ivoire ?

Il faut citer le racket qui se pratique sur nos routes, dans nos marchés, dans nos administrations. Il y a l’extorsion de fonds, les détournements de fonds et de deniers publics. Ce sont là les principales formes de corruption pour lesquelles l’État doit prendre des mesures. 

Quels sont les dangers de la corruption ?

La corruption est un crime. Elle induit une déperdition des fonds publics. D’importantes sommes d’argent évaluables à plusieurs milliards de FCfa qui auraient pu servir à développer, à doter le pays d’infrastructures de base comme les écoles, les centres de santé, à faire des routes ; sont utilisées au profit de quelques individus et au détriment de l’intérêt général. On peut se plaindre de la pauvreté, du manque d’écoles, de centres de santé, de routes, d’eau potable, parce que quelque part les fonds destinés à réaliser ces ouvrages au profit des populations sont détournés et enrichissent quelques individus au détriment de la collectivité. La corruption est également un facteur de rupture de l’égalité entre les populations d’un même pays. Nous avons tous le même droit. Mais parce qu’un tel connaît telle personne au sein de telle administration, il a des avantages parce qu’ils appartiennent au même parti politique, sont du même village, ou parce que tel a de l’argent, donc peut payer le service. Il a donc des avantages qu’une autre partie de la population n’a pas. La corruption est une source d’instabilité sociale. N’engagez-vous pas un combat perdu d’avance surtout lorsqu’on sait que de nombreuses personnes ont accepté de vivre avec la corruption.

C’est souvent elles qui proposent des dessous de table pour voir leur dossier avancer rapidement ?

Ce n’est pas un combat vain que de vouloir endiguer la corruption. Mais ce qu’il faut admettre, c’est que c’est un combat de longue haleine qui appelle l’adhésion de toutes les composantes de notre société.Les pays qui y sont arrivés ont mis du temps pour atteindre le résultat escompté. Ils ont principalement mis l’accent sur la réduction des risques de corruption à travers la digitalisation des services, mais aussi sur la formation et la sensibilisation depuis l’éducation de base. La lutte contre la corruption induit un changement de comportement, de mentalité afin d’être plus intègre.Et lorsque nous serons de plus en plus intègres, quelle que soient les conditions dans lesquelles nous sommes, et lorsqu’on aura des citoyens davantage intègres, comme ce que le Chef de l’État a appelé, en 2015, l’Ivoirien nouveau, qui sait que pour bénéficier d’un service, pour avoir un travail, un emploi, il faut le mériter, l’enrichissement doit être licite ; nous aurons posé un pas décisif dans la lutte contre la corruption.C’est l’ensemble des valeurs suscitées que nous devons posséder et pour les avoir, je dirai que c’est un combat de longue haleine. 

Quelle collaboration existe t- il entre votre ministère, la Haute autorité pour la bonne gouvernance et le pôle pénal économique et financier ?

Le pôle économique et financier, c’est un organe de poursuite mis en place par l’ordonnance de 2013. La Haute autorité pour la bonne gouvernance a été également mise en place par une ordonnance de 2013 qui indique que c’est une institution comme la gardienne de la mise en oeuvre de cette ordonnance. Mais à côté de la Haute autorité pour la bonne gouvernance, il y a d’autres acteurs qui rentrent en ligne de compte y compris le ministère qui a reçu ses attributions, après sa création, le 6 avril 2021.

Ce sont des rapports de collaboration comme vous l’avez bien indiqué. Le champ est vaste.Le défi est énorme. La Haute autorité pour la bonne gouvernance a des attributions spécifiques, des domaines d’intervention exclusifs sur lesquels le ministère n’intervient pas, notamment en ce qui concerne les questions de déclaration de patrimoine, la question de l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Sur la base de cette stratégie, nous nous occupons de la politique et l’approche du gouvernement en nous inspirant de tous les diagnostics qu’a pu faire cette institution. Nous avons une compétence en matière d’assistance de l’administration publique dans le cadre du renforcement des principes de bonne gouvernance, de transparence. Le gouvernement nous a aussi demandé d’agir sur les questions de la détection. Mais bien entendu, ces actions, nous les menons en étroite collaboration, non seulement avec la Haute autorité pour la bonne gouvernance, mais également avec les différents acteurs qui interviennent dans le cadre de la lutte contre la corruption. Il y a le parquet militaire qui est un acteur central, la cellule nationale de traitement des informations financières, l’Inspection générale d’État, l’Inspection générale des finances. L’un des défis qui s’impose à la Côte d’Ivoire, dans le cadre de la lutte contre la corruption, est de mettre en place une plateforme de collaboration. Cela fait partie des initiatives que nous sommes en train de prendre. Ces initiatives sont déjà contenues dans le plan national de gouvernance en cours d’élaboration. Ledit plan demande la mise en place d’un organe de concertation des acteurs de gouvernance et de lutte contre la corruption pour un meilleur partage des données et une meilleure synergie dans les interventions. 

Quel est votre message en direction des fonctionnaires et agents de l’État ainsi que les usagers qui continuent à s’adonner à cette pratique en dépit de toutes les mesures prises et actions mises en avant pour combattre ce fléau ? 

Nous avons tous pour ambition de léguer à nos enfants, à notre postérité, un pays développé, stable, riche où il fait bon vivre. Un État dans lequel la classe moyenne devient de plus en plus importante. Tout cela a une condition. Il faut que nous développions la culture de l’intégrité, de la transparence. Il faut que nous disions non à la corruption. Cela sera profitable à tous. La lutte contre la corruption est une affaire de tous.Cela suppose une bonne collaboration.C’est à ce seul prix que nous allons tous y arriver pour faire de la Côte d’Ivoire un pays à revenu intermédiaire et solidaire à l’horizon 2030

INTERVIEW RÉALISÉE PARÉTIENNE ABOUA ETKANATÉ MAMADOU Source : Publié le lundi 20 septembre 2021 | Fraternité Matin 

**C'EST UNE MISSION D'ADO** POUR LA SALUBRITE FINANCIÈRE ET ECONOMIQUE DE NOTRE CHÈRE CÔTE D'IVOIRE (VIDEO)

LES SERVICES DE L'ETAT SONT À LA DISPOSITION DE TOUS LES CITOYENS, CEUX QUI SONT PAYÉS PAR L'ETAT POUR NOUS SERVIR N'EN SONT PROPRIÉTAIRES.

J'apporte mon soutien indéfectible au Ministre de la Bonne Gouvernance de lutte contre la Corruption et des renforcements des capacités Epiphane ZORO BALLO. C'est un combat NATIONAL, contre les racketteurs dans nos forces de l'ordre et les voleurs à cols blancs dans l'administration sans oublier aussi dans les secteurs des entreprises d'ÉTAT à utilité PUBLIQUE.

Dalein au colonel Doumbouya : ‘’lorsqu’on a le pouvoir en Guinée, il y a trop de sirènes et de pressions’’

L’ancien Premier ministre affirme que la Guinée était dans un régime d’exception. Cellou Dalein Diallo estime qu’Alpha Condé exerçait un troisième mandat illégal et illégitime avant d’être chassé au pouvoir par la junte militaire. ‘’Nous avons justifié ce coup de force.

Nous nous sommes exprimés pour dire que ce n’est pas un coup d’Etat. On était déjà dans un régime d’exception puisqu’Alpha Condé exerçait un pouvoir illégitime et illégal arraché dans le sang et dans la douleur à l’issue du double scrutin du 22 mars et du hold-up électoral du 18 octobre’’, dit-il à qui veut l’entendre. 

‘’En mettant fin à ce régime illégal et illégitime à cette période d’exception, nous avons dit que c’est un pas vers le retour à l’ordre constitutionnel. Il n’est certes pas suffisant mais en se référant aux discours qu’il a tenus et aux actes qu’il a posés, nous pensons que nous allons vers le retour à l’ordre constitutionnel par la mise en place d’institutions démocratiques, crédibles et légitimes issus d’élections inclusives, transparentes et crédibles’’, assure Cellou Dalein Diallo.

L’ancien Premier ministre encourage le colonel Mamady Doumbouya à aller dans ‘’cette direction et à résister aux pressions.

Parce que les pressions ne manquent jamais lorsqu’on a le pouvoir’’.

Il se demande ‘’si Alpha Condé était animé dès le départ par des mauvaises intentions ou bien c’est avec la folie du pouvoir et les pressions qu’il s’est mis en dictateur intraitable ?’’ 

‘’Il faut que nous encouragions le colonel Mamady Doumbouya à résister. Parce que lorsqu’on a le pouvoir en Guinée, il y a toute sorte de sirènes et de pressions. Comme il l’a dit, qu’il mette le peuple de Guinée en avant et qu’il restitue au peuple la souveraineté de choisir ses dirigeants au niveau local, législatif et exécutif. Qu’il fasse confiance à la maturité du peuple’’, recommande-t-il. 

Il se dit plus que jamais convaincu que ‘’s’il fait preuve de courage comme il l’a déjà fait et qu’il résiste à toutes les sirènes, le peuple va aller enfin vers la démocratie et la réconciliation’’

Source +in Politique 18 septembre 2021 Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info 00224 666 90 54 16/Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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