Le 25 décembre 1966, au Stade Félix Houphouët-Boigny, à Abidjan, l'équipe du Stade d’Abidjan remportait la Coupe d’Afrique des clubs champions doté du trophée du Président Kwame Nkrumah, Président du Ghana à l'époque.
Un beau cadeau de noël pour tout un peuple ! 53 ans plus tard, cet exploit est encore vivace dans les mémoires. Lorsqu'on parle du football ivoirien des années 1960, l'on ne peut s’empêcher d’évoquer les exploits de la grande équipe du Stade d’Abidjan de 1966.
Né en 1959 de la fusion des équipes de l’US-FA (Union Sportive des Fonctionnaires d’Abidjan), de l’OCA (Olympique Club d’Abidjan) et de la PIC (Planification Industrielle Christian), le Stade d’Abidjan ne tarda guère à faire parler de lui. Champion de Côte d'Ivoire en 1961 et 1962, sans connaître de défaite, le Stade perd la couronne nationale en 1963 au profit de l’Asec, avant de la reprendre et de la garder jusqu'en 1966. L’équipe de l'entraîneur Ignace Tax et du Président Antoine Konan Kangah, Maire d'Abidjan à l'époque. L'équipe comptait des joueurs de talent tels que : Ezan Emmanuel, gardien volant aux parades spectaculaires ; Henri Konan, défenseur central ; François Zadi, capitaine de l’équipe, Mathias Diagou, latéral international ; Guy Sissoko, milieu demi-offensif ; Joe Bleziri, ailier de charme ; Feu Déhi Maurice, avant-centre habile ; Peter, puncheur venu de Guinée et François Tahi, gaucher qui fait la différence. Mais il serait injuste d’oublier dans cette galerie de portraits les aînés qui ont eu leur part dans la renommée du Stade d'Abidjan, comme le redoutable buteur Joachim Diagou, Eugène Koffi, Edmond Cissoko et le légendaire Henri Ahibo, légendaire, car cet attaquant a réussi le 15 août 1966, au Kumasi Stadium, un superbe tir qui a terrassé l’Ashanti Kotoko et ouvert au Stade d’Abidjan la route de la finale de la Coupe d’Afrique des clubs champions. Le 11 décembre 1966, le Stade d'Abidjan présente à Bamako au Mali, devant le Réal de Bamako de Salif Keita dit « Domingo » sa formation type, riche de deux « exilés »: Bléziri (Bastia) et Guy Cissoko (Aix). Ils se retrouvent autour d’Henri Konan et ne laisse devant que le trio Bléziri-Déhi-Peter. Zempégué fauche l’ailier malien Toumani. Pénalty que transforme « Domingo ». Peter égalise : 1-1. « Nani » redonne l’avantage au Réal de Bamako et « Domingo » parachève la victoire du Réal : 3-1, au match Aller de la finale. Le 25 décembre 1966, 40.000 supporters fanatiques réclament la revanche au Stade Houphouët-Boigny. Les joueurs stadistes, déchaînés, comblent en douze minutes de jeu, leur retard par l'avant-centre Déhi. Guy Sissoko est omniprésent. Le Réal de Bamako se dégage en seconde mi-temps et reprend l’initiative malgré la blessure de son meneur de jeu, Ousmane Traoré, touché par Lamizana.
Bala, attaquant du Réal réduit la marque (1-2) pendant la prolongation. Le Réal espère, mais voilà que la tête d’Ahibo fait mouche : 3-1. Bléziri, d'un tir des 30 mètres, assure la victoire et la Coupe au Stade d'Abidjan : 4 à 2. Des milliers de torches s’allumèrent lorsque Zadi, le Capitaine du Stade d'Abidjan recevait le trophée du Président Kwame Nkrumah. Abidjan était en liesse. C'était le premier sacre continental d'un club ivoirien. Quelle aventure !
Coulibaly Moumoune Enseignant - Juriste Publié le : lundi 5 août 2019 Par: Moumoune Coulibaly | Source: Moumoune Coulibaly
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Le 25 décembre 1966, au stade Félix Houphouët-Boigny, à Abidjan, le Stade d’Abidjan remportait la coupe d’Afrique des clubs champions doté du trophée Nkrumah. Un beau cadeau de noël pour tout un peuple ! 48 ans plus tard, cet exploit est encore vivace dans les mémoires.
Lorsque l'on parle du football ivoirien de l’indépendance, l'on ne peut s’empêcher d’évoquer les exploits du Stade d’Abidjan. Né en 1959 de la fusion de l’Us-Fa (Union sportive des fonctionnaires d’Abidjan), de l’Oca (Olympique club d’Abidjan) et de la Pic (Planification industrielle Christian), le Stade d’Abidjan ne tardait guère à faire parler de lui.
Récupérant des joueurs de valeurs tels Lawson, Modevi, Athanase Boni, Dompé Yapi, Jean Kouassi, Georges Zadi…, il se structure, parvient à terminer la saison 1960-1961 à la 13e place du championnat, puis résiste à l’Africa des Robert Zouh, Henri Konan et Paul Roua en finale de la coupe.
Champion en 1961-1962 sans connaître de défaite, le Stade perd la couronne nationale en 1963 au profit de l’Asec, avant de la reprendre et de la garder trois années de suite. Homogénéité, maîtrise technique et régularité. L’équipe que dirigeait Ignace Tax et que présidait le maire d’Abidjan, Konan Kangah, vaut aussi par une organisation de jeu au point, ce qui faisait défaut à la plupart de ses rivaux.
Mais il ne fallait non plus minimiser l’apport des individualités. Celles-ci étaient de valeur :
-Emmanuel Ezan, un gardien volant aux parades spectaculaires ;
-Henri Konan, le meilleur défenseur central ivoirien ; François Zadi, le capitaine de l’équipe, sérieux, sobre et dévoué ;
-Mathias Diagou, le latéral international ;
Guy Sissoko, un demi qui couvre du champ et joue utile ;
-Joe Bleziri, l’ailier de charme ;
-Feu Déhi Maurice, un avant-centre habile et « collectif » ;
-Peter, le puncheur venu de Guinée ;
-François Tahi, le gaucher qui fait la différence…
Mais il serait injuste d’oublier dans cette galerie de portraits les aînés qui ont eu leur part dans la renommée du Stade, comme le redoutable buteur Joachim Diagou, Eugène Koffi, Edmond Cissoko et le légendaire Henri Ahibo…
Légendaire, car cet attaquant a réussi le 15 août 1966, au Kumasi Stadium, un superbe tir qui a terrassé l’Ashanti Kotoko et ouvert au Stade d’Abidjan la route de la finale de la 2ème coupe d’Afrique des clubs champions. Avant Kotoko, le club ivoirien avait écarté l’Etoile Filante de Ouagadougou (4-1 et 0-2).
Le 11 décembre 1966, le Stade présente à Bamako devant le Réal de Salif Keita dit « Domingo » sa formation type, riche de deux « exilés »: Bléziri (Bastia) et Guy Cissoko (Aix). Ils se retrouvent autour d’Henri Konan et ne laisse devant que le trio Bléziri-Déhi-Peter. Zempégué fauche l’ailier malien Toumani. Pénalty que transforme « Domingo ». Peter égalise: 1-1. « Nani » redonne l’avantage au Réal et « Domingo » parachève la victoire des siens: 3-1.
Le 25 décembre 1966, 40.000 supporters fanatiques réclament la revanche au Stade Houphouët-Boigny. Les locaux, déchaînés, comblent en douze minutes leur retard par Déhi. Guy Sissoko est omniprésent. Le Réal se dégage en seconde mi-temps et reprend l’initiative malgré la blessure de son meneur de jeu, Ousmane Traoré, touché par Lamizana.
Bala réduit la marque (1-2) pendant la prolongation. Le Réal espère, mais voilà que la tête d’Ahibo fait mouche: 3-1. Bléziri, des 30 mètres, assure la victoire et la coupe 4 à 2. Des milliers de torches s’allumèrent lorsque Zadi recevait le trophée Nkrumah. Abidjan était en liesse.
Alain Zama
Correspondant communal