Le « plan Ouattara » a permis à la Cote d’Ivoire de bénéficier immédiatement des tirages de prêts, alors que de leur côté́ les autorités françaises débloquaient de nouveaux fonds.
- Écrit par Adama
- Publié dans Infos Ivoiriennes
18 avril 1990. Alassane Ouattara est nommé président du Comité Interministériel de Coordination.
Le comité interministériel de coordination est composé de 7 ministres ( industrie, économie, agriculture, commerce, TP, fonction publique, mines) et de M. Charles Konan Banny, directeur national de la BCEAO qui en assure le secrétariat. La mission du Comité est d’élaborer et mettre en application le programme de stabilisation et de relance économique qui doit remplacer le plan « koumoué moise » . Le gouverneur Ouattara, président du comité interministériel de coordination connaît très bien le dossier de la dette ivoirienne.
À la fin de l’année 1987, c’est lui en tant que directeur du département Afrique au FMI, qui jouait les bons offices pour obtenir un règlement négocié du moratoire ivoirien. La mission du comité qu’il préside est scindée en trois phases. La phase de l’élaboration du programme, sa mise en œuvre et son suivi.
Dès le 23 avril, les négociations entre le comité interministériel, le FMI et la banque mondiale débute. Le 5 mai, les bailleurs de fonds signent le programme de stabilisation et de relance économique qui doit être approuvée par l’Assemblée nationale avant d’être appliqué.
Après un exposé du comité interministériel devant les membres de la commission des affaires économiques et financières de l’Assemblée nationale, le 29 mai, en séance plénière les députés ont adopté à l’unanimité les 10 projets de loi du programme de stabilisation et de relance économique appelé aussi « plan Ouattara ». Parmi les 10 projets de loi du « plan Ouattara » il y a entre autre : la taxe sur la valeur ajoutée aux ventes ou fournitures d’électricité, l’augmentation des taux de droit de timbre, l’instauration de la carte de séjour, etc .
En plus de ses 10 projets de loi, le comité interministériel mise sur un certain nombre de revenus issus de la douane, des impôts et de la fiscalité . Désormais, le bon citoyen sera celui qui paie ses impôts et ses droits de douane.
Le « plan Ouattara » réduit le train de vie de l’état avec un programme d’encouragement des départs volontaires à la retraite, la fermeture d’une dizaine d’ambassades, un recensement des effectifs de la fonction publique, la vente aux enchères de 4000 véhicules administratifs, l’audit de toutes les sociétés d’états et la réduction du budget des EPN. Les ministères n’ont droit qu’à 7 véhicules et le nombre des directions est réduit d’un tiers. Le 1er juin , le programme de stabilisation et de relance économique , « le plan Ouattara » entre en vigueur.
Le plan dit Ouattara est un programme à court terme, son application rigoureuse vise à réaliser un excédent budgétaire de 23 milliards en 1990 au lieu d’un déficit de 215 milliards comme en 1989. Si l’objectif est atteint , en novembre-décembre un programme à moyen terme sur 3 ans (1991/1993) sera mis en place.
Le « plan Ouattara » a permis à la Cote d’Ivoire de bénéficier immédiatement des tirages de prêts, alors que de leur côté́ les autorités françaises débloquaient de nouveaux fonds.
L’ audit de la caisse de stabilisation réalisé durant « le plan Ouattara » a permis l’intégration des comptes de cette dernière dans les écritures générales du Trésor public, ce qui correspond à une petite révolution dans le budget. En octobre, le comité interministériel annonce la privatisation de l’EECI, l’ONT, la SICTA et le Complexe d'exploitation industriel de bétail de Ferkessédougou.
Le dernier trimestre de l’année 1990 a été́ essentiellement consacré, au déroulement du cycle électoral qui s’achève par la reconduction du Président Houphouët-Boigny pour un 7e mandat. En novembre, alors que la mission du comité interministériel de coordination s’achevait avec la nomination de Allassane Ouattara comme premier ministre, on observait une relative amélioration des comptes de l‘État.
Ecrit par Fabien Habib Bosson pour Houphouetology.
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