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Pascal Boniface répond aux critiques émises à l'encontre de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (Iris), dont il est le directeur.

"La tribune publiée dimanche dernier par la députée européenne Nathalie Loiseau et la chercheuse Valérie Niquet (à lire ici) pose un problème fondamental : la faiblesse des thinks tanks géopolitiques français. Ceux-ci sont peu nombreux et sous-financés, au moment où la lutte dans le débat d'idées au niveau international fait rage.

Nous ne sommes que quelques-uns à pouvoir faire valoir un point de vue français dans les multiples enceintes où se forgent les opinions de l'expertise internationale. Et où toutes les autres puissances, quel que soit leur régime, sont fortement présentes.

Les think tanks français sont financés par l'Etat pour les recherches qu'ils font sur la base de contrats ou d'appel d'offres. Mais défendre un point de vue français - qui peut être différent du point de vue gouvernemental - se fait en réalité bénévolement, tout comme d'ailleurs le travail pédagogique auprès de nos concitoyens. 

Aucun chercheur de l'Iris n'a jamais vu sa liberté d'expression entravée pour ne pas froisser un partenaire 

Les think tanks français dépendent des contrats de l'Etat ou d'entreprises. Il faut savoir émettre des désaccords avec ces partenaires pour rester crédible. Aucun chercheur de l'Iris n'a jamais vu sa liberté d'expression entravée pour ne pas froisser un partenaire. 

Nathalie Loiseau et Valérie Niquet évoquent l'influence que des pays étrangers pourraient exercer via des partenariats avec des think tanks. Elles citent la Chine, mais c'est loin d'être le seul pays à avoir une stratégie d'influence, même si c'est le pays dont le système politique est le plus éloigné du nôtre le plus actif en la matière. ============ L'influence américaine est sans commune mesure, mais il s'agit d'un pays allié et cela passe mieux. Il faut distinguer les think tanks de rayonnement international des petites structures souvent uninominales malgré des titres ronflants qui sont bien plus manipulables par des intérêts étrangers. Il faudrait aussi évoquer le travail des agences de communication qui ont souvent des budgets colossaux pour modifier de façon positive l'image de certains pays. 

Les gouvernements successifs mettent en avant l'importance du débat d'idées et du soft power mais en réalité, ils ne font pas grand-chose pour aider les think tanks

Dans son rapport sur les influences chinoises publié à la mi-septembre, l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM) a mis en cause l'Iris pour avoir coorganisé avec l'ambassade de Chine trois colloques sur les routes de la soie en 2017, 2018 et 2019. En organisant ces colloques, aurions-nous été en quête désespérée de financement pour compenser l'absence de financements français? En aucun cas. Nous pensions que le thème était intéressant. L'ambassade de Chine a pris en charge les frais qui ont permis l'opération, mais pas asservi l'Iris. Contrairement à ce que l'IRSEM affirme dans son rapport, nous avons fait entendre une voix française critique. Nous n'avons pas renouvelé l'opération par la suite du fait du durcissement de ton de l'ambassade de Chine. D'autres think tanks français coopèrent avec les autorités chinoises, y compris après 2020, et l'IRSEM a admis en faire de même.

Pourquoi dès lors ne cibler que l'Iris? Serait-ce parce que ses positions, assez souvent en franc-tireur, peuvent agacer? 

Tout ceci ne nous a jamais empêchés de critiquer certaines positions chinoises, tout en refusant de participer à une croisade antichinoise dans laquelle veut nous entraîner la diplomatie américaine. Les gouvernements successifs mettent en avant l'importance du débat d'idées et du soft power mais en réalité, ils ne font pas grand-chose pour aider les think tanks, parce que ce n'est pas rentable électoralement, peu visible, et utile uniquement à long terme.

N'est-il pas le temps d'ouvrir un large débat sur ce sujet?" 

* Pascal Boniface vient de publier avec Hubert Védrine l'Atlas des crises et de conflits (Armand Colin, Fayard)

Par Redaction JDD Pascal Boniface, le directeur de l'Iris. Pascal Boniface, le directeur de l'Iris. (AFP)

  • Publié dans Monde

Afrique-France : à Montpellier, Emmanuel Macron prend une série d’engagements

Restitution d’œuvres, création d’une Maison des mondes africains, accent sur l’économie et la démocratie… Lors du sommet Afrique-France, le président français a fait de nombreuses annonces. Seront-elles à la hauteur des attentes ? 

Le 27e sommet Afrique-France, organisé le 8 octobre à Montpellier, a bien été fidèle à sa promesse de nouveauté. Emmanuel Macron l’avait annoncé haut et fort, il s’agissait cette fois de donner la parole à la jeunesse du continent, notamment à travers les sociétés civiles et les diasporas, invitées cette fois en lieu et place des chefs d’États.

L’ambiance, bien plus festive et surtout bien moins protocolaire que par le passé, confirmait un vrai changement de format, les matchs de basket et les concerts enflammés remplaçant les discussions feutrées entre présidents des éditions précédentes. 

Emmanuel Macron omniprésent De chef d’État, il n’y en avait donc qu’un seul, mais omniprésent dès le moment où il a posé le pied sur le sol de la vaste Arena-Sud-de-France qui accueillait l’événement. Comme si Emmanuel Macron profitait de l’absence de ses homologues pour bénéficier davantage de la lumière des projecteurs. 

Et pour cela, il n’a pas hésité à donner de sa personne. À peine arrivé, en fin de matinée, il saisit le micro pour participer à la table ronde sur la coopération muséale, puis va se faire tirer le portrait sur l’espace Tech4scale consacré aux start-ups africaines, avant d’aller taquiner le ballon de foot ou de basket avec la jeunesse locale sur le terrain installé pour l’occasion.

Mais le grand rendez-vous de la journée, pour le président français et pour les quelque 3 000 personnes présentes, était bien sûr la séance plénière de l’après-midi, durant laquelle Emmanuel Macron a ouvert le dialogue avec onze jeunes issus du continent autour des thèmes soulevés par Achille Mbembe dans le document qu’il a remis à l’Élysée trois jours plus tôt. L’intellectuel camerounais clôturait son rapport par treize propositions qui doivent permettre à terme une redéfinition des relations entre l’Afrique et la France, tel qu’Emmanuel Macron l’avait esquissé dans son discours de Ouagadougou en 2017.

À LIRE Afrique-France : Cheikh Fall, Arthur Banga… Ces jeunes qui débattront avec Macron à Montpellier

Achille Mbembe peut être satisfait, puisque ses deux premières recommandations connaitront une application immédiate. Un Fonds d’innovation pour la démocratie va bien voir le jour. Doté d’un budget de 30 millions d’euros sur trois ans, son rôle sera de soutenir « les acteurs du changement sur le continent africain ». Ses orientations seront décidées par un comité de personnalités issues des sociétés civiles de France et d’Afrique, pour mieux en garantir l’indépendance.

La création d’une « Maison des mondes africains et des diasporas » sera également à l’étude. Une mission de préfiguration doit permettre de dessiner les contours de cette future institution à dominante culturelle, mais qui doit également embrasser les thématiques du débat d’idées, de la recherche et de l’entrepreneuriat. Cette mission, dont la présidence honorifique sera confiée à Achille Mbembe, disposera de six mois pour rendre ses premières propositions.

Une AFD plus politique ? Les onze autres recommandations ne sont pas enterrées, mais seront portées au fur et à mesure par les administrations les plus concernées, à commencer par l’Agence française de développement (AFD), appelée à jouer un rôle plus politique dans le rapport Mbembe.

Parmi les autres annonces importantes de l’après-midi, la relance du projet Digital Africa a bien été confirmée, cette fois-ci au sein de Proparco, filiale de l’AFD dédié au secteur privé, ainsi que la restitution au Bénin « dès les prochaines semaines » de 26 œuvres d’art pillées au palais d’Abomey au XIXe siècle. 

À LIRE Afrique-France : ce qui va se jouer au sommet de Montpellier

Le ministère français de la culture doit également lancer un fonds de soutien pour l’accueil d’exposition et la circulation d’œuvres d’art africaines. D’un montant de 300 000 euros sur trois ans, ce fonds, à destination d’institutions muséales du continent, devra soutenir entre trois et cinq projets par an. 

Un séminaire, « Itinéraire culture » sera également proposé chaque année, dès 2022, aux professionnels des musées africains pour les accompagner dans l’organisation et la conception d’expositions temporaires, pendant qu’un programme d’échanges entre professionnels des patrimoines français et africains doit voir le jour « selon des modalités encore à définir ».

AU-DELÀ DES ÉLÉMENTS DE LANGAGE, LE CHANGEMENT TANT ANNONCÉ RISQUE DE PRENDRE ENCORE UN PEU DE TEMPS

Les industries culturelles et créatives étant particulièrement mises à l’honneur à Montpellier, les programme existants – « Accès culture », visant à financer des micro-projets, et « Afrique créative », incubateur d’entreprises culturelles – , verront leur couverture étendue et leurs budgets renforcés à hauteur de 2,5 millions d’euros supplémentaires chacun, abondés par l’AFD.

Enfin, concernant l’enseignement supérieur, un nouveau dispositif sera mis en place pour favoriser les mobilités croisées d’étudiants entre la France et l’Afrique, en s’appuyant sur les partenariats existants entre établissements français et africains. 

Pas sûr pour autant que ces initiatives soient suffisantes pour réellement refonder les relations futures entre la France et l’Afrique. Elles sont en tout cas bien loin de prendre en compte les attentes et les revendications avancées par les onze jeunes africains durant la plénière et auxquelles les annonces d’Emmanuel Macron n’ont pas vraiment répondu. Au-delà des éléments de langage, où les termes d’ « investissement solidaire » remplacent par exemple mot pour mot l’ « aide au développement », le changement tant annoncé à Montpellier risque de prendre encore un peu de temps.

8 octobre 2021 à 20:54 Par Olivier Caslin -

Envoyé spécial à Montpellier Mis à jour le 8 octobre 2021 à 22:48

Source J A / www.jeuneafrique.com

  • Publié dans Afrique

Emmanuel Macron: En ce qui concerne la Côte d'Ivoire...je ne suis pas membre du parti au pouvoir. On ne pouvait pas savoir que celui qui était désigné allait mourir..

SOMMET FRANCE-AFRIQUE Arthur Banga : M. Le président, il faut que la France ait désormais une position claire contre ceux qui tripatouillent les constitutions en Afrique. Emmanuel Macron: En ce qui concerne la Côte d'Ivoire...je ne suis pas membre du parti au pouvoir. On ne pouvait pas savoir que celui qui était désigné allait mourir...on était dans un cas de force majeur. Tout va dans le bon sens dans ce pays actuellement.

  • Publié dans Vidéos

Côte d'Ivoire : Simone Gbagbo à Issiaka Diaby du collectif des victimes lors d'une causerie débat « Initché »

Des personnalités ont pris part ce jeudi 07 octobre 2021, à Abidjan, à une causerie débat autour du thème « Procès Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à la CPI : Quelles leçons apprises et quelle trajectoire pour la réconciliation nationale ? » 

Invitée lors de la rencontre, l’intervention de Simone Ehivet Gbagbo, était très attendue par l’assistance.

 L’ancienne première Dame de Côte d’Ivoire, s’est adressée à Issiaka Diaby qui se proclame Président du Collectif des Victimes de la crise postélectorale de 2010-211. 

 Bien avant, la future ex-épouse de Laurent Gbagbo a fustigé la Cour Pénale Internationale (CPI) et la communauté internationale dans la gestion du conflit ivoirien. 

« Le concept de la CPI, je suis dubitatif et je pense que le procès que nous avons connu me donne raison. Pour moi, rendre la justice, c’est appliqué les lois qui sont consensuelles. C’est tenir compte d’un environnement sociologique. C’est de mettre en action, les hommes qui non seulement connaissent le droit, mais qui connaissent le terrain, ont du courage et qui sont extrêmement intègres et ont le courage des décisions qui doivent être prises », a-t-elle souligné et d’affirmer que, cela n’a pas été le cas avec la CPI.

« Ce qu’on a vu, ce sont les décisions prises avant que le procès ne commence. Disons ce sont des décisions politiques auxquelles nous sommes habitués depuis la période coloniale. (...) sauf que, en Côte d’Ivoire, le combat qui a été mené démontre que cette méthode peut échouer, quand la population s’engage, soutient, combat, déclare, dénonce, c’est ce que nous avons compris. Heureusement, les juges ont fini par être habités par la sagesse et ont mis fin à ce procès. De mon point de vue, c’est un procès qui va entacher l’histoire de la communauté internationale. »

Face aux agissements de M. Issiaka Diaby d’ailleurs présent lors du débat et qui ne manque aucune occasion pour appeler à l’ouverture d’un nouveau procès à Abidjan, contre Laurent Gbagbo et Blé Goudé, parce que selon lui sont véritables auteurs de la crise de 2010, Simone Gbagbo croit savoir les raisons qui motivent ce dernier et de relever.

" Une rébellion ça se mate. Mais LAURENT GBAGBO s'est assis avec le chef rebelle pour signer des accords avec lui . Il a même fait sa promotion en le nommant premier ministre. Alors qu'ils ont tué des gendarmes et massacré des gens à l'Ouest . GBAGBO a oublié qu'un rebelle reste un rebelle. Et c'est le même qui est venu le combattre après . Heureusement que ALASSANE OUATTARA a compris. " 

« Mr Diaby dit, quand vous êtes au pouvoir et que vous avez un adversaire rebelle, vous devez le matraquer, le détruire, l’écraser, vous ne l’avez pas fait, donc vous êtes coupables et je suis d’accord », a dit Simone Gbagbo et de lancer envers lui : « Mr Diaby Initché (Ndrl : Merci en langue Malinké). 

Source / Koaci.com - jeudi 07 octobre 2021 - 18:16 Donatien Kautcha, Abidjan 

INVITÉ AFRIQUE *Achille Mbembe: «Il existe d'immenses possibilités de transformation» des relations Afrique-France

Nommé par Emmanuel Macron, l’historien camerounais a remis au président français un rapport regroupant 13 propositions pour «refonder» les rapports entre l'Afrique et la France.

Le sommet Afrique-France, s'est ouvert ce vendredi 8 octobre à Montpellier, dans le sud de la France. Entrepreneurs, représentants des sociétés civiles, acteurs de la culture, du sport… 2 500 à 3 000 personnes – dont 700 en provenance du continent – participent à l’événement. Petite révolution : aucun chef d’État africain n’a été convié pour l’occasion. Ce rendez-vous est « exclusivement consacré à la jeunesse et à la société civile », selon les mots de l’Élysée. Emmanuel Macron a échangé avec une douzaine de jeunes issus de différents pays du continent. Véritable cheville ouvrière de ce sommet, Achille Mbembe, rendra compte, lui, du travail qu’il a mené depuis le mois de janvier 2021.

Le philosophe et historien camerounais a lancé de mars à juillet plus d’une soixantaine de rencontres avec des jeunes et des représentants des sociétés civiles dans 12 pays du continent. Le fruit de ces « dialogues » a donné lieu à un rapport que l’intellectuel a remis mardi au président français. Rapport dans lequel il formule des propositions pour « refonder » la relation entre la France et le continent. Achille Mbembe est l’invité de Pierre Firtion.

RFI : Qu’est-il ressorti de ces dialogues que vous avez menés sur le continent avec ces jeunes et ces représentants des sociétés civiles ?

Achille Mbembe : Il y a plusieurs choses. Il faut dire d’abord que c’était un exercice délicat, cela n’avait jamais été fait. J’ai le sentiment, au sortir de ces sept mois, d’avoir été honnête et surtout d’être resté lucide. Une fois cela dit, évidemment, il faut garder à l’esprit la complexité des enjeux. Mais cela dit, il existe d’immenses possibilités réelles de transformation pourvu que, de part et d’autre, on sache s’y prendre.

Ces dialogues ont donné lieu à un rapport que vous avez remis mardi 5 octobre au président Macron. Vous formulez à la fin de ce document 13 propositions pour refonder la relation entre la France et le continent africain… 

Il n’en fallait pas plus, en tout cas de mon point de vue, parce qu’au fond, il y a beaucoup de choses qui se font d’ores et déjà. Et il y a eu en particulier depuis 2017 une foule d’initiatives qui ont été mises en route. Donc évidemment, l’impact ne se fera ressentir que petit à petit, parce que ce n’est pas en quatre ans qu’on change tout. Il n’y avait pas besoin de répéter ce qui se fait déjà. Il y avait besoin d’imaginer de nouveaux outils, une nouvelle génération d’outils, de mettre l’accent sur comment répondre aux trois grandes aspirations qui sont remontées des dialogues : la grande demande de mobilité et de droit à la circulation, à commencer par la mobilité et le droit à la circulation en Afrique même ; la grand demande de démocratie face effectivement à des régimes qui, pour l’essentiel, sont en train de détruire les moyens d’existence des gens ; et la grande demande également de dignité que l’on voit bien surgir à l’occasion de nombreux débats autour de la colonisation, du rapport asymétrique à la France.

Vous dîtes que beaucoup de choses ont été faites depuis quatre ans. Mais, on a le sentiment que les critiques envers la France ont pris de l’ampleur ces derniers temps ?

Il y a eu des inflexions, ça c’est manifeste. Évidemment, il y a des controverses autour des interventions militaires, du soutien présumé à des tyrans au mépris de l’ordre constitutionnel. Le cas tchadien a suscité une grande colère au sein de l’opinion africaine. Il y a tout ce qui a trait à ce que j’appelle dans le rapport la « conditionnalité migratoire », qui ne concerne pas d’ailleurs que la France, qui concerne l’Europe dans le sens où l’Europe a renforcé le contrôle de sa frontière Sud. Ce qui a abouti à faire de la Méditerranée une véritable fosse commune. Les choses pourraient s’arrêter là. Sauf qu'au fond, dans le cadre de cette politique, elle est parvenue à imposer aux États africains des pseudos conseils d’appui coercitif qui ont pour conséquence de rendre plus difficile encore la circulation des Africains à l’intérieur du continent. Et cela n’est pas acceptable. Tout comme il n’est pas acceptable de lier l’aide publique au développement à l’obligation de déporter les migrants africains. Donc, il y a là des motifs de très grande colère et de divergence qui demeurent.

Les divergences demeurent également en ce qui concerne la politique de restitution, parce qu'au fond, je dirais que la France en dépit de la volonté du président Macron ne dispose pas encore d’une véritable politique de restitution. Elle a mis en place une politique que j’appellerai de « dérogation ponctuelle et limitée ». Cela n’est pas suffisant. Donc, il y a un certain nombre de domaines comme cela où il y a des choses à faire.

Vos propositions sont-elles de nature à véritablement changer la relation entre la France et l’Afrique ? 

Dans les propositions stratégiques qui ont été formulées, certaines visent effectivement à transcender ces divergences et à aller de l’avant, à construire de solides bases pour aller très loin. Évidemment, il ne faut pas être naïf non plus : il y a un contexte, il y a d’autres forces qui ne regardent peut-être pas nécessairement dans la même direction. Il y a des arbitrages à effectuer, mais dès le départ, moi, ce qui me tenait à cœur, c’était de faire ce travail de la façon la plus honnête possible et la plus lucide possible. Et je crois pouvoir dire au point où on en est, que cet objectif a été atteint. 

GUILLEM SARTORIO / AFP Par : Pierre Firtion Publié le : 08/10/2021 - 07:23

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INVITÉ AFRIQUE Laurent Duarte (Tournons la Page): «La politique de la France au Sahel est dans une impasse»

Publié le : 04/10/2021 - 07:53 Emmanuel Macron, lors du Sommet de Pau, en janvier 2020, entouré du président nigérien Mahamadou Issoufou à droite et du président tchadien Idriss Déby à gauche. Emmanuel Macron, lors du Sommet de Pau, en janvier 2020, entouré du président nigérien Mahamadou Issoufou à droite et du président tchadien Idriss Déby à gauche. AP - Guillaume Horcajuelo Par : Claire Fages 

À quelques jours du sommet Afrique-France de Montpellier, un collectif d'ONG actives au Sahel demande une refondation de la politique sahélienne de la France et lance avec l'IRIS un cycle de débats sur le sujet. Parmi ces ONG, le collectif « Tournons la Page ». Son secrétaire exécutif Laurent Duarte est notre invité.

RFI : On vient d’assister à un clash entre le Premier ministre de transition du Mali, Choguel Maïga, et le président français, Emmanuel Macron. Qu’est-ce que cela nous dit de la politique sahélienne de la France ?

Laurent Duarte : On voit, avec cette montée des tensions, que la politique de la France est dans une impasse. Le Sahel est dans une crise multidimensionnelle, depuis maintenant de nombreuses années, et la France adopte un discours essentiellement sécuritaire et très peu à l’écoute des sociétés civiles du Sahel et des sociétés civiles françaises, qui ont aussi des propositions à faire. C’est pour cela que nous avons lancé un appel à la refondation de la politique de la France au Sahel et que nous souhaitons que ces tensions redescendent, par le dialogue et par la mise en place de solutions communes.

Est-ce qu’il y a des angles morts dans la façon dont le Sahel est regardé par la France, aujourd’hui ?

Oui, évidemment, il y a au moins trois gros angles morts que nous avons soulignés dans notre rappel. Le premier, c’est que la réponse est essentiellement sécuritaire et qu’elle s’attaque assez peu aux questions sociales des inégalités, ou à l’impact sur les populations civiles de la crise sécuritaire. Le deuxième angle mort, c’est une absence, aujourd’hui, de véritables discours, mais aussi d’actes sur la question des droits humains. Et puis il y a un autre sujet qui est également difficile, semble-t-il, à traiter par la France dans ses relations avec le Sahel : c’est un discours ferme sur la question des carences en matière de gouvernance économique et de gouvernance politique. On le voit bien aujourd’hui, avec un discours très ambivalent entre le Mali et le Tchad : au Mali, on critique un coup d’État, au Tchad, on est d’accord… Ce « deux poids, deux mesures » est vraiment un angle mort également de la position de la France au Sahel.

Vous soulignez l’échec du « tout sécuritaire au Sahel » et vous réclamez plus de développement. Mais on a déjà beaucoup de partenaires du développement dans le Sahel. Le développement fait aussi partie des attributions de la coalition pour le Sahel. Qu’est-ce qui ne marche pas, selon vous, dans cette aide au développement ?

D’abord, la question du développement ne se réduit pas seulement aux montants qui sont dépensés. Il faut d’abord avoir un développement qui soit basé sur les sociétés et pour les sociétés du Sahel. Souvent, on a tendance à imposer des modèles qui sont inadaptés aux contextes locaux. C’est un premier point. Le deuxième c’est que, bien sûr il y a eu une prise de conscience au sein de la diplomatie française, sur la nécessité de lutter aussi contre les causes du terrorisme et de l’insécurité. Mais pour l’instant, la Cour des comptes l’a très bien montré dans son dernier rapport, les investissements militaires sont bien plus importants que les investissements dans le développement. Surtout, les États sahéliens, qui devraient être les premiers à faire du développement de leur pays une priorité, sont aujourd’hui incapables de le faire, notamment parce que cette crise sécuritaire pèse lourdement sur le budget de l’État. Aujourd’hui, l’espace civique dans ces pays est très restreint. Les lois antiterroristes et les lois encadrant les manifestations ont restreint les capacités d’action des acteurs de la société civile. Et c’est aussi par ce biais-là, en soutenant ces acteurs -la France peut le faire, à travers ses divers instruments, l’Union européenne aussi- que l’on résoudra cette crise multidimensionnelle et complexe.

Justement, à la fin de la semaine se tient à Montpellier le premier sommet Afrique-France qui exclut délibérément les chefs d’État et de gouvernement pour laisser la place à cette société civile. Est-ce que vous pensez que ce changement de format peut apporter quelque chos ?

Il faut bien évidemment reconnaître qu’il y a une prise de conscience de la part d’Emmanuel Macron, de la diplomatie française, que ces grands raouts diplomatiques qui « drainaient » des chefs d’État souvent illégitimes, n’est plus tenable. Et aujourd’hui, d’organiser un sommet de ce type avec la société civile est une première étape. Mais on le voit bien, aujourd’hui c’est une seule journée. Pour l’instant il n’y a pas véritablement de programme disponible et les questions qui fâchent seront certainement difficiles à traiter dans ce genre de sommet. Néanmoins, on note un effort et on espère surtout que la diplomatie française et Emmanuel Macron vont comprendre qu’il faut respecter les sociétés sahéliennes et plus largement africaines dans leur complexité et surtout dans leur capacité à trouver des solutions par elles-mêmes. Et il faut accompagner ces solutions, accompagner ces demandes, plutôt que de critiquer, à chaque fois que la France est pointée du doigt pour l’inefficacité de sa politique au Sahel ou ailleurs.

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Regards croisés sur la limitation d’âge à la présidentielle. Les avis divergent entre Assalé Tiemoko et Djè Bi Djè Olivier Vamy

Life TV « Monsieur Gbagbo a déclaré à plusieurs reprises que lorsqu’on a 75 ans on ne peut pas être candidat dans ce pays. » Regards croisés sur la limitation d’âge à la présidentielle. Les avis divergent entre Assalé Tiemoko et Djè Bi Djè Olivier Vamy Emission intégrale à retrouver 👉: https://www.youtube.com/watch?v=EhH0JxqH9N0 TNT N•6 | Canal+ 206 | LifePlay

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Tensions France-Algérie : "Cette crise va durer parce que le régime algérien n’a rien d’autre à proposer à son opinion publique"

Le président de la République française, Emmanuel Macron, a prôné ce mardi 5 octobre, « un apaisement » entre la France et l’Algérie, et dit avoir des relations cordiales avec son homologue Abdelmadjid Tebboune.

Depuis les propos du chef de l’Etat français rapportés par le journal Le Monde, accusant « le système politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle », les deux pays vivent à nouveau une grave crise diplomatique.

Cet appel à l’apaisement est-il réaliste ?

Pourquoi les propos du président Macron ont-ils fait un tel tollé en Algérie ?

Comment expliquer ces crises à répétition ?

Kader Abderrahim, maître de conférences à Sciences Po Paris et auteur de Géopolitique de l’Algérie, paru aux éditions Bibliomonde, répond à nos questions.

 TV5MONDE : Alors que la France et l’Algérie traversent une grave crise diplomatique, consécutive aux propos du président Emmanuel Macron, rapportés par le journal Le Monde, sur le « système politico-militaire » qui entretient une rente mémorielle concernant la guerre d’Algérie, le chef de l’Etat français appelle à l’apaisement. Est-ce réaliste en l’état actuel de la situation ?

Kader Abderrahim : Dans la position du président de la République, il est obligé de tenir compte d’un certain nombre de facteurs qui ne sont pas dans les préoccupations d’un chercheur ou d’un universitaire, qui a une parole plus libre, bien qu’elle doive de toute manière être responsable. Je pense que le président Macron a probablement dû être mis en garde sur les réactions diplomatiques, économiques, et même d’une certaine manière sécuritaires.

Dans un contexte de pré-campagne pour la présidentielle, on craint peut-être les réactions qu’il peut y avoir ou que les choses dérapent, ici dans la diaspora, mais aussi en Algérie. Il est obligé de tenir compte de tout cela. J’aurais voulu que ce soit pris en compte avant qu’il tienne ces propos jeudi dernier, lors de ce déjeuner avec les jeunes issus de l’immigration. Là, on a l’impression qu’il fait à tout le moins un pas de côté, et au pire, un pas en arrière.

(Re)voir : "Paris - Alger : rien ne va plus !" C’est un très mauvais signal qu’il envoie à la société algérienne, mais également aux caciques du régime, qui vont l’interpréter d’une manière positive. Ils peuvent se dire « on a encore gagné, on a fait plier le président Macron, donc d’une certaine façon, on a fait plier la France ». Et ce n’est pas bon pour ceux qui ont soif de démocratisation pour ce pays, et tous ceux qui tentent d’apporter un éclairage sur l’histoire de la guerre d’Algérie, ou l’histoire tellement entrelacée des deux pays. Pour moi, c’est une petite déception.

(Re)lire - Quand Emmanuel Macron rencontre les "petits-enfants" de la guerre d'Algérie et provoque la colère d'Alger Et on peut s’interroger sur le fait de savoir si tout cela a été préparé, ou si c’était un mouvement d’humeur de tenir des propos qu’on n’avait jamais entendus au préalable. Aucun président, aucun chef d’Etat français, n’avait parlé de régime militaro-politique, n’avait évoqué la restriction des visas pour les caciques du régime qui sont les premiers à passer des week-ends à Paris et ailleurs. Les conséquences en tout cas sont là. Je pense que cette crise va durer, parce que le régime algérien n’a rien d’autre à proposer à son opinion publique qu’une image dégradée de la France, à travers les propos de son président de la République.

TV5MONDE : Est-ce à dire que le tollé suscité par les propos du président Emmanuel Macron tient davantage au besoin des autorités algériennes de créer un contre-feu aux problèmes auxquels ils sont confrontés actuellement dans le pays, plus qu’aux questions mémorielles entre la France et l’Algérie ?

Kader Abderrahim : C’est tout cela à la fois ! Rien n’est réglé, tout simplement parce que rien n’est débattu, et que si les Algériens ont soif de démocratisation, qu’ils rêvent d’un véritable Etat de droit, pour sortir de l’arbitraire et de la précarité, ils ont aussi besoin de connaître une histoire qui serait débarrassée des interventions et des oripeaux interventionnistes de l’Etat.

(Re)voir : "L'Algérie rappelle son ambassadeur en France pour consultation"

Jusqu’à présent, la seule chose à laquelle on ait accès, je caricature à peine, c’est au mieux une histoire mythifiée, voire une histoire instrumentalisée, dans laquelle on a fait disparaître les véritables résistants, ceux qui ont voulu jouer un rôle à la fois politique et historique dans le retour à la souveraineté de l’Algérie. Et on voit que ça été usé jusqu’à la corde. 

L’abus de la légitimité historique a fini par mettre hors-jeu les dirigeants algériens, qui n’ont pas compris que dans les sociétés modernes, la seule légitimité qui vaille aux yeux des peuples, c’est celle issue des urnes, et non pas celle fournie par l’histoire. Ça ne fonctionne pas. On est au 21e siècle, il est temps de se réveiller, de concevoir un nouveau contrat social entre l’Etat et la société algérienne ; et d’imaginer un autre projet collectif autour de valeurs communes largement partagées. Là, on est malheureusement loin du compte et de cet objectif.

TV5MONDE : En évoquant pour la première fois le « système politico-militaire », le président Emmanuel Macron n’a-t-il pas essayé de contraindre les autorités algériennes à sortir justement de leurs ambiguïtés ? 

Kader Abderrahim : Bien sûr, c’est l’une des lectures que l’on peut avoir des propos du président Emmanuel Macron. Encore une fois, je regrette que cela n’ait pas été recontextualisé, et mis en perspective dans le cadre du rapport Stora qui proposait de manière très concrète, un travail commun d’historiens entre l’Algérie et la France, afin de regarder ensemble cette histoire. 

La question aujourd’hui c’est pourquoi est-ce que ça n’est pas possible ? Pourquoi les Algériens ne saisissent pas toutes les mains tendues depuis 15 ans ? Depuis le président Jacques Chirac, jusqu’à Emmanuel Macron, tous les chefs d’Etat français ont fait des gestes, tenu des propos, des paroles fortes, symboliques, que ce soit ici à Paris, ou lors de voyages d’Etat en Algérie. Qu’est-ce qu’on cherche ? Encore une fois, la légitimité de ce régime politique est aujourd’hui contestée par les Algériens. Pendant deux ans et demi, le Hirak est descendu massivement dans les rues de toutes les villes d’Algérie. Ce qui est quand même un phénomène nouveau.

Je pense que le président Emmanuel Macron est sincère lorsqu’il parle de relations cordiales avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. 

Kader Abderrahim, chercheur.

Malheureusement, ils n’ont pas reçu le soutien attendu de l’extérieur, si ce n’est de la diaspora algérienne, notamment celle de France mais pas seulement ; et donc c’était très insuffisant pour faire plier le régime à Alger, qui use de cette ficelle patriotique, nationaliste, et qui continue aujourd’hui encore à instrumentaliser l’histoire. Moi je partage les propos du président Macron parce que on se dit ouf, on dit enfin les choses. Rappelons-nous ce que disait Camus, qui était aussi Algérien : « mal nommer les choses, c’est ajouter à la tragédie du monde. »

TV5MONDE : Comment expliquer les crises à répétition entre Paris et Alger, alors que le président Emmanuel Macron affirme par ailleurs qu’il entretient des relations cordiales avec son homologue Abdelmadjid Tebboune ?

Kader Abderrahim : Je pense que le président Emmanuel Macron est sincère lorsqu’il parle de relations cordiales avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Je crois qu’il a besoin et qu’il cherche un interlocuteur. Malgré tout ce qu’il peut penser de la nature du régime politique en Algérie, il ne peut pas passer au-dessus de ce qui existe comme institution.

Mais dans le même temps, il a compris que le président Tebboune n’a pas les coudées franches, qu’il n’a pas l’autorité, probablement pas le charisme non plus. Il est encadré par une armée, par des généraux, qui décident en fonction d’intérêts particuliers. Ils n’ont pas une vision de ce qu’est le bien public en Algérie. Je crois que la déception d’Emmanuel Macron est là, et qu’elle a été pour beaucoup dans sa prise de parole jeudi dernier au cours de ce déjeuner.

Il est un peu tôt pour faire un bilan, mais on verra où les choses en sont dans quelques semaines. Il est à noter cependant que ces propos du président Macron arrivent dans un contexte très compliqué en Algérie, très difficile sur le plan économique et social pour les Algériens, et marqué par son isolement diplomatique. Et comme le régime est sur la défensive, il n’est pas prêt à saisir les mains qu’on lui tend. Il va donc probablement chercher une échappatoire sur les plans économiques et commerciaux. C’est en tout cas la menace qui a été brandie. Il va y avoir une réévaluation des rapports avec la France. 

Comme la Chine est déjà, depuis plus de 15 ans, le premier fournisseur de l’Algérie, leurs relations vont probablement se renforcer. Sur le plan sécuritaire, l’armée algérienne est équipée à près de 80% de matériel militaire russe. Et il y a un autre acteur qui émerge dans cette région du monde, en Méditerranée, au Maghreb, au Sahel… c’est la Turquie. Elle va probablement jouer un rôle plus idéologisé, mais elle essaiera aussi de tirer son épingle du jeu sur le plan commercial. Voilà les registres sur lesquels les dirigeants algériens vont tenter de jouer, pour « faire la nique » à la France et au président Macron, et lui faire comprendre qu’on est là, on est assis sur le trône, et il n’est pas question de discuter ou de négocier notre sortie.

TV5MONDE : Une fin du cycle de crises entre la France et l’Algérie n’est donc pas envisageable pour le moment ?

Kader Abderrahim : Absolument ! Rien n’est réglé, loin de là. Les problèmes sont aujourd’hui formulés, connus, mais jamais négociés, jamais discutés. Il n’y a donc pas de compromis. Et on retombera sur les mêmes problèmes, avec les mêmes maux. Et moi je fais le pari qu’on se reparlera dans quatre mois, dans six mois, pour une énième crise sur le plan diplomatique. On n’arrivera pas à sortir de ce cercle vicieux tant qu’on n’abordera pas clairement les choses. Peut-être faut il le faire sur la durée. Peut-être y aura-t-il encore des claquements de portes, ou des éclats de voix.

(Re)voir : "Alger ferme son espace aérien aux avions de Barkhane"

Mais c’est aujourd’hui indispensable et nécessaire, parce que là on va tous dans le mur. La recomposition géopolitique en méditerranée, au Maghreb et au Sahel, doit nous conduire impérativement à imaginer des formules, des compromis, des sorties de crise avec les partenaires du sud qui sont concernés au premier chef, et qui sont en train de nous entraîner dans leur propre crise. Il faut aussi être attentif à ce que les questions internes à l’Algérie ne rejaillissent pas sur un pays comme la France, qui compte une diaspora issue de l’immigration algérienne extrêmement importante. 

Emmanuel Macron quelques mois après son élection, en décembre 2017, en visite à Alger.

© AP Photo/Anis Belghoul, File 05 OCT 2021 Mise à jour 05.10.2021 à 18:25 par Christian Eboulé

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Guinée : Mohamed Béavogui nommé Premier Ministre Chef du Gouvernement & Amara Camara, Ministre Secrétaire Général à la Présidence : «je reste très engagé…»

Guinée : Mohamed Béavogui nommé Premier Ministre Chef du Gouvernement A travers un décret lu à la Télévision nationale ce Mercredi 06 octobre 2021, le président de la Transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, a nommé Mohamed Béavogui à la tête de la Primature. 

Ce diplomate de carrière est né à Porédaka, son père Koma Béavogui, ancien diplomate et sa mère feue Hadja Laila est la sœur aînée feu Diallo Telli. Mohamed a fait l’école primaire à Coléah 3 puis le secondaire au CER (Centre d’Enseignment Révolutionnaire) (actuel lycée Donka) avant d’être orienté à l’Institut Polytechnique Gamal Abdel Nasser en 1972.

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Amara Camara, Ministre Secrétaire Général à la Présidence : «je reste très engagé…»

 Quelques heures seulement après sa nomination au poste de Ministre Secrétaire général à la présidence de la République, ce mercredi 06 octobre 2021, Amara Camara s’est exprimé. Perçu jusque-là comme le porte-parole du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), ce Colonel a avant tout remercié le président de la transition pour la confiance placée en lui. Par ailleurs, il se dit déterminé à accompagner le Col. Doumbouya dans sa mission.

«Je veux à ces instants rendre grâce à Dieu, pour la santé et également remercier le président Colonel Mamadi Doumbouya pour sa confiance pour appartenir à l’équipe de filles et de fils du pays qui vont mener cette mission de transition. Je reste très engagé et très déterminé à mettre toute ma volonté et mon énergie à l’aider pour combler les aspirations légitimes du peuple de Guinée»

 

Source et Mis en ligne par Mamadou Oury Diallo 6 octobre 2021 à 20:35

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Les Etats-Unis ont appelé lundi 4 octobre le chef de la junte au pouvoir en Guinée à établir un calendrier électoral, après sa prestation de serment vendredi comme président par intérim.

Le colonel Mamady Doumbouya avait lors de la cérémonie juré de «consolider les acquis démocratiques» après avoir assuré que la junte rendrait le pouvoir aux civils après des élections organisées à la fin d’une période de transition, dont la durée n’a jamais été précisée depuis le coup d’Etat du 5 septembre.

«Les Etats-Unis appellent la junte militaire en Guinée à nommer un civil à la tête du gouvernement de transition et à s’engager sur un calendrier pour des élections libres et équitables et un retour du pays à la loi civile, la démocratie et l’ordre constitutionnel», a déclaré une porte-parole du département d’Etat. La population civile, dont les dirigeants de l’opposition, les femmes et les groupes marginalisés devront avoir «un rôle central» dans cette transition, a-t-elle ajouté. Le coup d’Etat a été condamné par une bonne partie de la communauté internationale.

La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), inquiète de l’instabilité et d’un effet de contagion, a réclamé des élections présidentielle et législatives sous six mois et la libération du président déchu Alpha Condé. A la tête des forces spéciales guinéennes, le colonel Doumbouya a conduit le troisième putsch en un an en Afrique de l’Ouest en renversant Alpha Condé, 83 ans, réélu en octobre 2020 pour un troisième mandat controversé.

Les forces spéciales disaient vouloir mettre fin à «la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique» dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Le coup d’Etat a fait un nombre indéterminé de vies humaines, les médias faisant état d’une dizaine à une vingtaine de morts.

Source / Le Figaro avec AFP

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