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Au Mali détention des 46-soldats ivoiriens la médiation de la dernière chance .

Spécial Au Mali détention des 46-soldats ivoiriens la médiation de la dernière chance .

Assimi Goïta est désormais sur une pente raide La patience a des limites. Les chefs d'Etat de la Cedeao vont mener l'ultime médiation au Mali. Ce jeudi 22 septembre 2022, les chefs d'Etat de la sous-région ont, à l'unanimité, condamné la détention des 46 soldats ivoiriens au Mali. Ils ont relevé "un chantage" de la junte militaire malienne, qu'ils ont invitée à libérer sans délai les 46 soldats ivoiriens. Bien avant cette conférence extraordinaire, tour à tour, les présidents Sénégal, du Niger et de la Guinée-Bissau ont rappelé l'illégalité des arrestations, avant d'appeler les autorités maliennes à libérer les soldats. Le ministre des affaires étrangères du Nigeria, qui a été dépêché au Mali, vendredi 9 septembre 2022, par son président, Muhammadu Buhari, a clairement expliqué qu'il était porteur d'un message clair à Assimi Goïta, chef de la junte malienne. Pour lui, plus question de maintenir en détention les soldats maliens. "L'extradition des opposants maliens en en échange des soldats ivoiriens sont deux choses différentes", a-t-il dit en substance au micro des journalistes de RFI et France 24.

Mardi prochain, ce sera la mission de la dernière chance au Mali avant l'entrée dans un conflit dur où la Côte d'lvoire ne fera plus de cadeaux à son voisin"

 Le président ivoirien Alassane Ouattara a appelé, mercredi 21 septembre dernier, à la tribune des Nations unies, le Mali à libérer sans délai les soldats ivoiriens. La mission de Haut niveau est considérée, dans les chancelleries de la sous-région, comme la dernière. Selon de bonnes sources, Abidjan a préparé une série d'actions contre Bamako qui pourrait subir plusieurs mesures de rétorsion. Abidjan a étudié, depuis plusieurs semaines, les mesures susceptibles de faire plier le Mali. "Un membre de la délégation ivoirienne glissait à Rfi que le Mali ne doit pas oublier que la Côte d'lvoire fournit 20% de son électricité alors qu'il nous doit quelque 40 milliards de francs CFA de factures ď'électricité impayés. Mardi prochain, ce sera la mission de la dernière chance au Mali avant l'entrée dans un conflit dur où la Côte d'lvoire ne fera plus de cadeaux à son voisin", note Radio France internationale (Rfi).

Parce que le Mali dépend de la Côte d’Ivoire sur plusieurs plans : utilisation du port autonome d'Abidjan pour ses produits d'importation et d'exportation, fourniture en électricité, présence d'hommes d'affaires maliens avec de gros marchés. En tout cas, la Côte d'Ivoire est prête à activer des mesures coercitives. Dans la sous-région, les chefs d'Etat pourraient accompagner Abidjan dans sa réaction, puisque la quasi totalité des pays sont agacés par l'attitude de la junte militaire malienne.

Au Mali, la situation sécuritaire et sanitaire ne cesse de se dégrader, et le pouvoir d'achat des Maliens a considérablement baissé. Les prix des produits de première nécessité ont pris l'ascenseur et l'inflation galopante a largement entamé la qualité de vie des populations. Si au départ, Alassane Ouattara semblait réticent à des sanctions au regard de la situation générale du Mali, il est décidé, selon de bonnes sources, à réagir à la mesure de la provocation.

Les premières sanctions de la Cedeao ont été dures pour le Mali. De nouvelles sanctions, venant surtout de la Côte d’Ivoire mettront le Mali à terre.

Au sein de la junte malienne, des voix discordantes se font entendre. Parmi les colonels qui ont fait le putsch, il y en a qui ne partagent plus l'idée de la détention prolongée des soldats ivoiriens. Assimi Goïta aurait envisagé une libération enrobée de décision de justice. Vrai ou faux ? Difficile, pour l'instant, de le confirmer. Au sein des populations, en revanche, les guides religieux et une bonne brochette d'artistes maliens ont interpellé, en vain, Assimi Goïta sur les risques d'un conflit ouvert avec le voisin ivoirien. La junte malienne a donc le pistolet sur la tempe et un faux mouvement pourrait lui coûter chère. "Les premières sanctions de la Cedeao ont été dures pour le Mali. De nouvelles sanctions, venant surtout de la Côte d’Ivoire, mettront le Mali à terre. Le Sénégal, la Mauritanie, le Togo, le Burkina vers lesquels le Mali peut se tourner sont aujourd'hui humiliés par la junte, qui refuse de faire aboutir la médiation. Même le Nigeria est déçu ", confie un diplomate à lavenir.ci. Les jours à venir seront décisifs et la junte malienne est désormais dans l'œil du cyclone.

Publié le 24 Sep 2022 à 00:07 Yacouba DOUMBIA

Source  </phttps://www.lavenir.ci/politique/3437

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Dernière modification lesamedi, 24 septembre 2022 13:27