Par Venance KONAN PDCI, on dit quoi ? "C’est chaud au Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA)".
- Écrit par Adama
- Publié dans Infos Ivoiriennes
Déjà avant le décès du président Henri Konan Bédié, ils étaient quelques-uns à lorgner son fauteuil de président de leur parti. Il y avait notamment Jean-Louis Billon, et Akossi Bendjo. Ce dernier avait élégamment proposé au Sphinx de Daoukro de devenir le Mandela ivoirien, c’est-à-dire, en clair, de dégager et d’aller s’occuper de ses petits-enfants. Et pour le remplacer à la tête du parti, Bendjo ne voyait que…Bendjo bien entendu. Au lendemain de cette déclaration, il avait été sèchement recardé par un dignitaire du vieux parti qui ne pouvait pas supporter que l’on parle de la succession du grand chef de son vivant. Le grand chef n’est plus. Il a été rappelé à son créateur.
En principe cela devrait être du pain béni pour ceux qui aspiraient à lui succéder. Le boulevard est ouvert. Mais voilà ! Nous sommes dans le troisième mois après son décès et personne ne sait quand il sera inhumé. Peut-on engager une course à sa succession dans ces conditions ?
Durant le premier mois tout le monde est resté coi. Mais le temps passe et ils sont quelques-uns à ne plus pouvoir contenir leur impétuosité. Jean Louis Billon a rappelé récemment qu’il avait déjà clairement annoncé sa candidature. Donc il est toujours là, au cas où certains auraient cru qu’il aurait renoncé. Il y aussi Tidjane Thiam qui ne dit rien, mais qui a beaucoup de personnes pour parler pour lui. Ainsi un certain Eugène Kouassi affirme que le PDCI n’a pas à aller chercher l’homme providentiel parce qu’il est déjà là. Et cet homme providentiel n’est autre que… Tidjane Thiam. Mais Bendjo n’est absolument pas d’accord. Il dit qu’il ne croit pas du tout en l’homme providentiel.
Tant que ce n’est pas lui. Et surtout s’il s’agit de quelqu’un qui a plus d’argent que lui : « il faut absolument que nous fonctionnions en équipe. Que chacun prenne son espace. Tout le monde ne peut pas avoir de l’argent. Mais celui qui n’a pas l’argent (c’est-à-dire lui), il a l’intelligence, la finesse, la capacité à parler (son portrait craché). Moi je ne crois pas aux hommes providentiels. Il n’y pas d’homme providentiel. Je lis par-ci, par-là, que c’est celui-là qui peut faire ceci, ou celui-ci qui peut faire ceci. Les présidents Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié sont décédés, nous autres, nous sommes les hommes ordinaires. Il faut que nous sachions que chaque militant et chaque militante doit travailler dans son village, dans son quartier, dans sa maison. Et c’est la somme de ce travail qui rendra le parti fort. Le PSG est allé chercher Messi et Neymar, ils n’ont rien gagné.
C’est-à-dire, ce ne sont pas les modèles qui font gagner, mais ce sont les équipes. » (Nouveau Réveil du 9 octobre.) traduction : si vous allez chercher votre Thiam et si vous me laissez, vous ne gagnerez rien. La réplique est venue aussitôt d’un certain Jacques Roger, dans le Nouveau Réveil du lendemain. Il a expliqué que « si le recrutement de talents ne garantit pas automatiquement la victoire, Chicago a connu ses plus grands succès avec Michael Jordan, le Real Madrid avec Cristiano Ronaldo et Manchester City avec Erling Haaland. » et donc, « dans cet esprit, Tidjane Thiam émerge comme un candidat exceptionnel pour le PDCI. Il combine le leadership, la crédibilité internationale et la capacité financière. » Le mot est lâché. Celui qu’on cherche en réalité à la tête du PDCI, c’est quelqu’un qui a de l’argent et qui est prêt à le dépenser. Comme Bédié. Et dans ce registre, ceux qui semblent en avoir le plus sont Tidjane Thiam et Jean Louis Billon.
Mais sont-ils prêts à le dépenser comme Bédié, pour faire vivre le parti et entretenir tous les parasites ?
C’est une autre histoire. Il n’est pas impossible qu’il y ait de cruelles désillusions à ce niveau. Ne serait-il pas plus simple pour le PDCI de publier cette annonce : « parti politique cherche repreneur riche et surtout généreux, capable de payer pour les enterrements de ses membres et de leurs familles » ?
Gnamien Yao, une des grandes gueules du PDCI qui, lui, n’a aucune chance de diriger le vieux parti, mais qui n’a aucune envie de se faire oublier a déclaré pour sa part, toujours dans le Nouveau Réveil du 9 octobre : « plusieurs sons, plusieurs courants de pensée traversent le PDCI-RDA. Certains de nos militants sont inquiets pour cela, à telle enseigne qu’ils se demandent si les chocs des ambitions et des aspirations dont on entend parler çà et là ne vont pas ruiner l’ensemble de l’édifice PDCI-RDA. » Mais non, mais non. Un de ceux qui ont l’argent finira par s’imposer et tout ira très bien.
Par Venance Konan
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