Cette CAN a montré au monde entier les efforts considérables consentis depuis 13 ans par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara sur l’aspect sportif, nous avons traversé des moments d’émotions intense
- Écrit par Adama
- Publié dans Infos Ivoiriennes
Grande interview de Diomandé Adama, Président de l'Association pour la Défense de la Démocratie et des Libertés, se prononçant sur la CAN 2023 et la libération des 51 prisonniers la candidature du président Alassane Ouatera en 2025, l'intervention du district d'Abidjan, de la CEDEAO et d'autres sujets. Entretien.
Entretien. La Côte d’Ivoire vient de remporter la CAN 2023 de fort belle manière, après avoir fait vivre toutes les émotions à leurs supporters. Comment avez-vous vécu ce moment de pur bonheur pour les Ivoiriens ?
J’ai vécu des moments d’émotions intenses, et en même temps, ça nous a rapprochés. Je pense qu’il faut consolider cette cohésion et il faut que nous arrivions à la préserver. Cette CAN a montré au monde entier les efforts considérables consentis depuis 13 ans par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara. C’était une surprise agréable pour les visiteurs, même les voisins, qui ne connaissaient pas notre pays et qui ne savaient donc pas à quel niveau de progrès on était. Ils sont venus constater, de visu et in situ, l’évolution de ce pays qu’ils critiquaient sur les réseaux sociaux. Sur l’aspect sportif, nous avons traversé des moments d’émotions intenses. On en a visité toute la palette. De la joie aux pleurs, à la rage en passant par le doute, l’incertitude et tout. On a tout connu au cours de ce tournoi. Mais encore… Oui, surtout, ce fut l’occasion de démontrer notre patriotisme. On a vu la Côte d’Ivoire telle que la rêvait le père de la nation, le président Felix Houphouët-Boigny. C’est-à-dire, que la sélection nationale nous a réunis dans nos différences, de sorte qu’il n’y avait ni Bété, ni Baoulé, ni Senoufo, ni Koyaka, ni Attié, ni Dioula, il y avait les Ivoiriens soutenant leur équipe nationale dans la ferveur et l’enthousiasme.
« Alassane Ouattara est la meilleure garantie de la consolidation de la paix dans notre pays »
Et ça, je pense que la classe politique a intérêt à le préserver. Et cette compétition nous a aussi démontré que nos voisins ne sont pas nos amis. On ne doit pas l’oublier. Entre autres, le match Côte d’Ivoire-Mali est révélateur des rivalités entre certains voisins et nous. Il est vrai que les rencontres entre voisins au football sont toujours électriques, ce sont des derbies, mais là ça a pris une tonalité particulière qui peut inquiéter. On est tombé dans la politique. On a entendu des politiciens maliens ou burkinabè faire des déclarations incendiaires. Cela nous a surpris, puisque nous étions focalisés sur l’aspect foot. Le Mali et le Burkina se sont négativement illustrés, je voudrais le dénoncer. Parce que le voisinage induit les bons rapports et le bon ton, ce qui vaut pour les hommes vaut aussi pour les pays. Je félicite les Ivoiriens qui ne se sont pas laissés entrainer par les agissements de nos voisins et qui ont montré à la face de l’Afrique et du monde que l’hospitalité ivoirienne n’est pas un mythe. D’ailleurs, cette CAN porte bien son nom, puisqu’on l’a baptisée, la CAN de l’hospitalité. Aucun visiteur ne peut dire qu’il n’a pas été bien accueilli. C’est une fierté pour nous tous.
Dans le sillage de la CAN, ont été libérées 51 personnes. Votre sentiment ?
Nous avons dit plus haut que c’était la CAN de la cohésion et de l’hospitalité. Dans cette dynamique, il fallait un acte politique fort pour marquer les esprits. Et je pense que le président Alassane Ouattara, qui écoute le murmure de son peuple, a parfaitement compris ce qui lui restait à faire pour parfaire le tableau dressé par cette CAN. C’est le sens de ces libérations qui ont apaisé les familles des prisonniers élargis. Il faut saluer l’acte et louer le geste. Il s’agit d’aller à la vraie réconciliation. Dieu merci, les victimes n’ont pas été oubliées, mais 10 ans après, je pense que le moment est arrivé de tourner la page.
La question de la candidature du président Alassane Ouattara refait surfait à l’approche de 2025.On a entendu le ministre Mamadou Touré dire qu’il est le candidat naturel du RHDP, avant qu’il ne tempère ses propos pour soutenir que le dernier mot revenait à l’intéressé. Quel commentaire pouvez-vous faire à ce sujet ?
Mon avis est également tranché là-dessus, parce qu’aujourd’hui, ce qui est important, c’est la consolidation des acquis. Il ne vous aura pas échappé que la sous-région est en situation d’instabilité avec des putschistes au pouvoir. Alassane Ouattara est la meilleure garantie de la consolidation de la paix dans notre pays. Même s’il lui revient de refuser ou d’accepter, il ne faut pas oublier qu’il a dit qu’il se sacrifierait pour ce pays. Je pense qu’il a prouvé qu’il est un homme capable de tenir le gouvernail. En 2025, sa candidature sera donc celle de la consolidation des acquis. Un mot sur le RHDP… Le RHDP doit se bonifier. Parce qu’on sent l’habitude du pouvoir. D’où un certain ramollissement. On doit se réveiller. En 2025, la Présidentielle sera ouverte et l’opposition qui a enregistré de nouvelles figures est en train de se réorganiser. Nous devons nous réveiller. Pour être plus dynamiques. Il ne faut surtout pas oublier les militants. La solidarité doit être une réalité, conformément au vœu du président de la République. On va parler de l’opération de déguerpissement initiée par le district autonome d’Abidjan et qui suscite des réactions diverses.
Qu’en pensez-vous ?
Nous sommes des êtres humains et voir des dizaines des milliers d’êtres humains sans abris, il faut dire que cela ne peut laisser quiconque indifférent. On a un pincement au cœur, il faut le reconnaitre. Cependant, on ne gouverne pas un pays avec les émotions. Je précise qu’il y a deux quartiers concernés par cette opération, qui avaient un problème sécuritaire, c’est une réalité. Je vous apprends que les voisins qui nous haïssent avaient beaucoup de leurs ressortissants qui avaient infiltré ces quartiers, l’objectif étant de perturber la CAN. Hormis cela, il n’y a pas si longtemps, Abidjan a subi des catastrophes naturelles avec les pluies diluviennes qui ont endeuillé de nombreuses familles. Il y a eu des inondations, des éboulements qui ont causé d’énormes dégâts.
« À un certain moment, un gouvernement responsable doit prendre la mesure du danger que représentent ces zones à risques »
A un certain moment, un gouvernement responsable doit prendre la mesure du danger que représentent ces zones à risques. Il faut donc les assainir. C’est une question de responsabilité. Ce n’est pas de la méchanceté. Je souhaite cependant que ceux qui ont été impactés bénéficient de mesures d’accompagnement pouvant leur permettre de faire face à la situation qu’ils connaissent. Il s’agit d’apaiser leurs souffrances. Néanmoins, il ne faut pas occulter le cas des marchands de sommeil qui ont déjà été indemnisés mais qui refusent de quitter les lieux et continuent à louer leurs maisons à des personnes qui sont dans le besoin. C’est une réalité. Il y a donc beaucoup de mauvaise foi. Je souhaite que ces personnes indélicates soient poursuivies par la justice. Je résume, un accompagnement humain de la part du gouvernement ou des municipalités où sont localisés ces sites précaires, des sites de recasement pour les élèves impactés. Parce qu’ils sont l’avenir du pays. Je dénonce aussi l’hypocrisie de certains hommes politiques qui veulent faire de la récupération. Mais les Ivoiriens ne sont pas dupes. Ils savent où est la vérité.
Que pensez-vous de la sortie du Mali, du Burkina et du Niger de la CEDEAO ?
Je pense que les Etats du Sahel sont dirigés par des putschistes adeptes de la démagogie et du populisme. La CEDEAO est plus âgée que ces chefs d’Etat. Pour moi, c’est une évidence, ils n’ont pas mesuré la gravité de la situation qu’ils imposent à leurs populations. D’ailleurs, la preuve la plus éloquente de ce que je dis, c’est qu’ils viennent de pondre un communiqué pour dire qu’ils se retirent de la Commission, mais ils entendent garder leurs engagements vis-à-vis de cette structure. C’est d’une telle incohérence que je n’ai pas de mots pour qualifier ça. On ne peut pas vouloir continuer à bénéficier des avantages d’une organisation dont on a décidé de se retirer et qu’on diabolise. Ils doivent savoir ce qu’ils veulent. Je plains leurs peuples.
Entrtien réalisé par Ambroise TIÉTIÉ
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