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Tiémoko Meyliet KONE : ‘’Notre Banque centrale est reconnue comme une institution moderne, efficace et crédible à l’échelle internationale ’’

 Aujourd'hui, notre Banque centrale est reconnue comme une institution moderne, efficace et crédible à l'échelle internationale et régionale

 C'est sans doute la dernière interview accordée à un média par Tiémoko Meyliet KONE en tant que gouverneur de la BCEAO. Prévu de longue date et réalisé début avril 2022 pour ce numéro, bien avant sa nomination en qualité de Vice-président de la Côte d'Ivoire, cet entretien a permis à cet économiste très respecté d'échanger sur le parcours de l'institution d'émission monétaire qui célèbre cette année son 60ème anniversaire. En fonction depuis 1975, il fait partie de la seconde génération d'Africains qui a pris en main la destinée d'une institution qui aura contribué à aider les économies de l'UEMOA à faire face à de nombreux défis, de la crise des années 1980 à la crise sanitaire de la Covid-19 et les tensions à l'Est de l'Europe, en passant par le tournant de la dévaluation du Franc CFA.

Tiémoko Meyliet KONE avait en outre entamé les réflexions sur l'avenir de la banque centrale qui doit nécessairement tenir compte des évolutions de son temps avec les problématiques du changement climatique, de la digitalisation des économies et de l'émergence des crypto-monnaies. De vastes chantiers qu'il partage ici et qu'il laisse en héritage à la relève.

Interview. 

En 60 ans, la BCEAO a fait du chemin, réussissant à construire une zone de stabilité monétaire.

Quels ont été les faits marquants de ces 6 dernières décennies ?

Parmi la multitude de moments forts qui ont jalonné l'histoire de la BCEAO au cours des dernières décennies, quatre me paraissent particulièrement marquants. Tout d'abord, il y a bien évidemment la création de l'UMOA et de la BCEAO en 1962 par des pays nouvellement indépendants qui voulaient se doter d'une monnaie stable et convertible, en vue de favoriser le développement de leurs économies, attirer les investisseurs et préserver le pouvoir d'achat de leurs populations à travers une certaine stabilité monétaire. Pour donner corps à cette vision, les pères fondateurs ont décidé de se mettre ensemble, dans un élan de solidarité, en créant l'Union Monétaire Ouest Africaine.

 Le deuxième fait marquant a été la première réforme institutionnelle de l'UMOA et de la BCEAO qui s'est traduite en 1973 par la signature d'un nouveau traité. C'était une réforme de souveraineté. Après une décennie de fonctionnement, les pays de l'UMOA ont voulu se réapproprier leur banque centrale et lui donner les moyens de mettre en œuvre une politique monétaire plus favorable au développement de leurs économies. C'est ainsi que le siège de la BCEAO a été transféré du 29 de la rue du Colisée à Paris vers un des pays de l'Union, et Dakar a été choisie pour l'abriter. Un signal fort qui matérialisait alors une étape importante de l'histoire de la Banque.

 Dans la même dynamique voulue par la réforme de 1973, le personnel a été africanisé, un nouveau gouverneur ressortissant de l'Union a été nommé. Il s'agissait de Monsieur Abdoulaye FADIGA, un éminent et ambitieux visionnaire. On lui doit d'ailleurs le Centre Ouest Africain de Formation et d'Etudes Bancaires (le COFEB), qui a été créé afin de promouvoir une élite africaine de qualité, formée suivant les meilleurs standards internationaux. C'est ainsi que plusieurs générations de cadres formés au COFEB ont pu disposer des compétences attendues pour relever les nombreux défis du secteur financier et monétaire.

(…) après plus d'une décennie de politiques d'ajustement structurel infructueuses, les pays de l'Union ont finalement décidé, en janvier 1994, de dévaluer le franc CFA de 50% … Sur le plan de la gestion monétaire justement, la BCEAO s'est vue dotée de nouveaux instruments de politique de la monnaie et du crédit, avec l'arrivée d'Alassane OUATTARA, qui a succédé à Abdoulaye FADIGA après son décès. Ces nouvelles dispositions ont alors permis une utilisation directe de la monnaie centrale pour le financement des économies, dans un cadre administratif de régulation monétaire. Les Etats membres avaient, en effet, affiché leur volonté de mettre en place une politique d'industrialisation, qui devait s'appuyer, entre autres, sur l'utilisation d'instruments de politique monétaire mieux adaptés et susceptibles d'accroître la participation des nationaux à la gestion de l'économie. Le troisième fait marquant est la dévaluation du franc CFA en 1994.  Charles Konan BANNY, est à ce moment, gouverneur de la BCEAO.

Lorsque la dévaluation survient, elle est considérée comme l'épilogue de la grave crise économique, monétaire et financière à laquelle les pays de l'Union ont été confrontés à partir du début des années 1980. La détérioration des termes de l'échange, née de l'effondrement des cours des matières premières exportées, et la hausse des taux d'intérêt internationaux se sont traduits au sein des économies de l'UMOA par de profonds déséquilibres internes et externes et une dette publique insoutenable. De plus, et après plus d'une décennie de politiques d'ajustement structurel infructueuses, les pays de l'Union ont finalement décidé, en janvier 1994, de dévaluer le franc CFA de 50%, afin de rétablir les grands équilibres macroéconomiques. Parallèlement à cette dévaluation, il a été également décidé de la création de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), afin de conforter la base économique de la monnaie. Pour préparer et accompagner ces réformes, la Banque centrale avait décidé, dès 1989, de libéraliser les instruments de politique monétaire, avec un mode de régulation orienté vers les mécanismes de marché.

Aujourd'hui, notre Banque centrale est reconnue comme une institution moderne, efficace et crédible à l'échelle internationale et régionale.

Dans ce nouveau système, les taux d'intérêt débiteurs des banques ne sont plus déterminés administrativement, mais basés sur les règles du marché en vue de mieux préserver les équilibres internes et externes des économies.

Enfin, le quatrième fait majeur que je voudrais mentionner est la grande réforme institutionnelle intervenue en 2007. Autant la réforme de 1973 était une réforme de revendication de souveraineté, autant je pourrais qualifier celle de 2007 de réforme de maturité. Elle avait pour but de moderniser le cadre de gestion de l'UMOA et de mettre aux normes internationales l'ensemble des règles et opérations de la Banque centrale. C'est elle qui a assigné à la politique monétaire de la BCEAO, un objectif explicite et prioritaire de stabilité des prix, puis renforcé l'indépendance de ses organes dans la formulation de la politique monétaire et dans le choix des moyens nécessaires pour lui permettre de réaliser ledit objectif. Enfin, cette réforme a permis de moderniser et de mettre aux normes internationales le mode de fonctionnement, les règles et les procédures de la Banque Centrale. De vastes chantiers de modernisation ont été lancés pour faire évoluer les principales missions de la Banque Centrale, notamment la politique monétaire, la stabilité financière et la supervision bancaire, l'inclusion financière, et les systèmes de paiement.

 Cette longue marche, qui a permis à la BCEAO de garantir la stabilité de notre zone et de réaliser la vision des pères fondateurs, est le fruit du leadership de dirigeants qui se sont succédés à sa tête et en son sein. Aujourd'hui, notre Banque centrale est reconnue comme une institution moderne, efficace et crédible à l'échelle internationale et régionale.

La dévaluation du Franc CFA a été un tournant pour la région UEMOA alors plongée dans une grave crise économique. Pouvez-vous revenir sur le contexte et les raisons d'un tel choix ?

La dévaluation du FCFA est en effet intervenue en 1994, dans un contexte particulièrement difficile pour les pays. Elle a été la dernière séquence d'une série d'ajustements des économies de l'UEMOA, adoptés à partir des années 80, afin de permettre aux pays de la Zone franc de retrouver les grands équilibres macroéconomiques.

 Après les bonnes performances des décennies 60 et 70, les économies ont effectivement connu une période moins favorable. Comme déjà indiqué, elles ont souffert de la détérioration des termes de l'échange, avec l'effondrement des cours des principales matières premières. Ensuite ces économies ont dû endurer la mise en œuvre de politiques budgétaires qui avaient provoqué des déficits publics excessifs. Enfin, l'accroissement du service de la dette n'était pas pour arranger les choses, avec la hausse brutale des taux d'intérêts internationaux qui avaient atteint des niveaux records. Ces trois situations que je viens de décrire sont certainement à l'origine des déséquilibres macroéconomiques qui avaient plongé les économies de nos pays dans une crise profonde.

Pour résorber ces déséquilibres, les Etats ont dans un premier temps, adopté des mesures d'ajustement réel telles que la réduction des dépenses et la restructuration des entreprises publiques qui n'ont malheureusement pas donné les résultats escomptés, comme je l'ai déjà indiqué précédemment. Aussi, face à la persistance des déséquilibres, l'ajustement du taux de change était donc la dernière option susceptible de rétablir la compétitivité interne et externe des économies, de réduire les déficits publics et de relancer la croissance. Cet ajustement du taux de change fut effectif le 11 janvier 1994, par une dévaluation du franc CFA de 50%, décidée par les quatorze chefs d'État et de gouvernement des zones UEMOA et CEMAC. ====== Avec le train de mesures d'accompagnement ayant suivi la dévaluation, le bilan de l'ajustement monétaire ainsi décidé a été globalement positif. Les économies ont renoué par la suite avec la croissance et le changement de parité n'a pas créé la spirale inflationniste tant redoutée.

 Quel est votre regard sur l'évolution de l'agence UMOA-Titres, un organe essentiel dont vous êtes à l'origine, puisque sa création est le fruit d'une réflexion issue de la BCEAO ?

En effet, l'agence UMOA-Titres a été créée à l'initiative de la BCEAO en 2013 pour aider les Etats membres de l'UMOA à mobiliser sur les marchés financiers les ressources nécessaires pour la couverture de leurs besoins de financement, et surtout à des coûts modérés. Après neuf ans d'existence, je me réjouis que UMOA-Titres soit devenu un acteur majeur du marché régional de la dette publique. Au-delà des opérations de structuration et d'émissions de titres publics, UMOA-Titres apporte son assistance aux Etats en matière d'élaboration de Stratégie de Gestion de la Dette à Moyen terme, d'analyse de la viabilité de la dette, de gestion active du portefeuille de dette et de la trésorerie des Etats membres.

Depuis 2013, UMOA-Titres a donc permis aux Etats membres de l'UEMOA de lever des volumes substantiels de ressources sur le marché à des conditions favorables. Depuis 2013, UMOA-Titres a donc permis aux Etats membres de l'UEMOA de lever des volumes substantiels de ressources sur le marché à des conditions favorables. Le stock de la dette publique de marché est ainsi passé de 5 068,8 milliards en 2014 représentant 8% du PIB à 16 997,5 milliards en 2021, soit 17,1% du PIB. Au niveau du coût des émissions, les taux moyens pondérés des titres publics ont significativement baissé entre 2014 et 2021, passant respectivement de 5,2% à 3,1% pour les obligations du trésor et de 6,6% à 5,7% pour les bons du trésor. Enfin, la maturité des émissions s'est allongée. Ainsi, la maturité la plus élevée enregistrée sur les émissions est passée de 8 ans en 2014 à 15 ans en 2021. Ces évolutions, qui contribuent à préserver la viabilité de la dette publique des Etats membres, sont appelées à se renforcer au cours des prochaines années.

Enfin, il faut souligner que UMOA-Titres met à la disposition des acteurs du marché financier régional, acteurs internes comme externes à l'Union, une gamme d'informations utiles pour leurs prises de décisions. Globalement, depuis sa création, et ses résultats parlent d'eux-mêmes, cette agence a permis de développer sensiblement le marché financier régional.

 En 2020, Umoa-Titres lançait les bons sociaux Covid-19 sur le marché des titres publics, une initiative qui a permis de soulager les finances publiques des Etats confrontés à une forte hausse des dépenses. Quelle est l'histoire de cet instrument qui est une vraie innovation en matière d'appui aux économies en temps de crise ? La pandémie de la Covid-19 a entraîné une crise économique profonde au niveau mondial et nos pays n'ont pas été épargnés. Les Etats ont donc dû prendre des mesures pour, à la fois, lutter contre la pandémie et relancer les économies. Bien sûr, ces mesures nécessitaient un financement en urgence dans la mesure où elles n'étaient pas prévues dans les budgets ...

Retrouvez la suite de l'interview dans le dernier numéro du trimestriel Sika Finance à télécharger gratuitement via le lien ou en cliquant sur la une du magazine ci dessous.

Jean Mermoz Konandi Publié le 31/08/22 17:27

Tiémoko Meyliet KONE, Gouverneur de la BCEAO (2011-2021) et Vice-Président de la Côte d'Ivoire :

  • Publié dans Afrique

Le Président de la République travaille pour le retour des 49 soldats à Abidjan. La sagesse et la prudence doivent toujours commander les émotions.

 Face au cas de force majeure. Devant l’obstacle imprévisible. Aussi les gesticulations et propos à l’emporte-pièce sur l’affaire des 49 soldats ivoiriens au Mali, se révèlent être pour le moins ; dérisoires voire précipités. Une attitude à l’antipode de la réalité. Le silence observé par le Président Ouattara, sonne à la fois, comme de la réserve et de la maîtrise de soi. C’est-à-dire, avoir de la retenue là où (si ce n’est à cause de l’intérêt supérieur des pays frères concernés), il aurait suffi que l’on donnât de la voix, que l’on déclamât et se laissât emporter par la clameur et le chœur des lamantins. Non ! Lorsqu’on a des responsabilités d’Etat, on ne se laisse pas emporter par les réactions hérétiques ou épidermiques. Même si, elles sont, ou seraient au demeurant, de bon aloi.

La sagesse et la prudence doivent toujours commander les émotions. Aussi est-il regrettable que des comportements ‘’insufficients’’ n’en aient saisi l’importance de l’enjeu et n’en aient été habités par la sagesse.

En l’occurrence, l’affaire des 49 soldats au Mali en est une illustration grandeur nature.

 Malgré la crise, les casques bleu ivoiriens continuent leur déploiement au Mali. Dans « l’incompréhension » qui a opposé notre pays au Mali, du fait de l’affaire des 49 soldats retenus par le pays frère du Mali, l’opinion ivoirienne, s’en ait sans doute à raison, donné de la voix. Une attitude a priori normale ! Aussi a-t-on entendu toutes sortes de réprobations. Certes, pour autant ; on ne saurait se laisser aller à la polémique, aux affirmations péremptoires et autre panique. Car, dès lors qu’il s’agit de l’armée, cela devient quasi automatiquement, une question d’Etat. Cela induit, l’extrême prudence, la circonspection voire la mesure dans les prises de positions.

 Et pour l’occasion, l’on ne peut qu’être admiratif du Président Alassane Ouattara. Bien qu’il sût tout, en fils digne, ayant beaucoup reçu, appris et retenu du Président Houphouët, il use avec habileté et dans le langage et dans le comportement. Tout sauf la posture des cassandres. En homme d’Etat, il garde le silence et observe une démarche prudentielle. Et pourtant, il en sait suffisamment. Au surplus, il entend tous les murmures de ses concitoyens. Mais, lui, privilégie la démarche sacramentelle de la négociation que, depuis la nuit des temps, nos anciens s’autorisaient dans la résolution de tous conflits ou incompréhensions voire turpitudes, dans la marche de nos sociétés traditionnelles immémoriales. En l’espèce, le Président se comporte en grand Seigneur. En homme doté de sagesse. Car, savoir tout, entendre tout ou presque, mais rester digne ; n’est pas donné à tout le monde. Au reste, combien de chefs ; ici ou là, n’ont-ils échoué ; parce qu’ils n’ont su faire le bon choix entre se taire ou parler ? N’ont-ils su faire montre d’un stoïcisme autocentré même face à des situations de quadrature du cercle ? C’est-à-dire devant des situations cocasses, délicates et très sensibles.

Le Chef d'état-major est plus que confiant. En l’occurrence il s’agit moins de s’agiter, de disserter sur une question pour le moins délicate et sur laquelle le verbe se fait parcimonieux.

 En l’espèce et pour le coup, Ouattara fait la leçon. La leçon de sagesse ! En savoir beaucoup, mais travailler à la résolution du problème posé. User avec tact et discrétion à résoudre l’équation au calme ! Loin des clameurs des néo politico-influenceurs de pacotille.

 Au reste, faut-il s’en étonner ? C’est un secret de polichinelle d’affirmer que ; son modèle achevé, est et reste, le président Félix Houphouët Boigny, le mentor, le sage qui lui a communiqué les vertus ineffables de la sagesse, du don de soi, de l’amour incommensurable pour sa patrie. Ecce Homo : voici l’homme Ouattara, oint dans son magister par le père fondateur Houphouët qui était au crépuscule de sa vie. On comprend donc… Ouattara a puisé dans les enseignements légués par Houphouët pour y faire ses classes. Il en est fier et ne s’en est jamais caché puisque, cette initiation s’est faite à ciel ouvert ; devant la nation entière, alors qu’il était encore le premier (et unique) 1er ministre du Sage de Yamoussoukro.

Pour tout dire, Alassane Ouattara est un chef ! Dans la pure tradition ancestrale. Lui, mieux et plus que quiconque, sait : « qu’un chef, ne parle pas pour parler ». Le chef ne doit pas prononcer un mot de plus qu’un autre. C’est cette posture de dignité, qui dicte son comportement ainsi que ses agissements ! D’autant que, la matière considérée est délicate. Nous voulons saluer la médiation du président Faure Eyadema du Togo et de Macky Sall du Sénégal. Leurs efforts fraternels de conciliation et d’apaisement prônés, sont salutaires et font honneur à l’Afrique. C’est un bel exemple à promouvoir pour l’avenir.

A contrario, l’initiative peu amène de notre sœur Pulchérie Gbalet (bien que cela soit dans la tradition ivoirienne), n’a pas moins été à l’emporte-pièce et contraire aux usages diplomatiques consacrés en la matière. On ne va pas disserter sur l’abécédaire ès qualité. Il faut noter qu’elle a péché comme une néophyte, plus par ignorance que, sans doute, par volonté de jouer dans une cour dont l’accès se fait par codes ainsi que par des valeurs de secrets qui fondent les us et coutumes de la diplomatie secrète. Ce n’est donc pas une foire de société civile (?) ou de coterie politique. Elle ne pouvait être une interlocutrice sur un sujet d’Etat qui la dépasse !

 Les forces spéciales ont le moral au beau fixe. La société civile (?) (qui est loin d’être neutre en Afrique), n’est pas un passe-droit.

Hélas, elle semble s’être méprise sur cette réalité, la forme et le fond d’une matière par trop sensible : les questions militaires. Lorsque l’on observe les ballets diplomatiques des experts et autres spécialistes des questions stratégiques et militaires, on se pose la question de savoir, qu’est-ce qu’elle est allée y chercher. Pour quoi y faire, et quoi y espérer ? Et pourtant, à son retour de Bamako, l’épisode de la garde-à-vue puis de son passage devant les autorités judiciaires avant sa remise en liberté, aurait dû lui avoir servi de leçon. De choses à ne pas faire en pareilles circonstances. La société civile (?) (qui est loin d’être neutre en Afrique), n’est pas un passe-droit. Pas plus que sous son couvert factice et fictif, voudrait-on l’utiliser comme viatique pour accéder à certains cercles qui, pourtant ; ont leurs codes d’honneur et mots de passe.

L’Etat a autant d’hommes que de rouages de spécialités. De personnes ressources ès qualité, ainsi qu’une kyrielle de missi-dominici en interne, pour ne pas être en mesure d’apprécier déjà, quelle était la naure du problème posé qui, lui ; ne relève en définitive, que de la raison d’Etat. Personnellement, j’aurais été d’un bon conseil si, un seul instant ; j’avais subodoré ou senti d’une part, qu’elle s’en irait à Bamako sur les bords du fleuve Djoliba et, d’autre part, plutôt que d’avoir retenu la leçon, elle se répandrait sur un sujet d’Etat par trop sensible sur les réseaux sociaux. Pour la circonstance, la réaction d’autorité de quelque pays que ce soit, intervient toujours ipso facto. Il n’est donc pas surprenant que, les autorités aient réagi pour faire la leçon. Il faut espérer la mansuétude du Président de la République à son égard.

Le Président Alassane Ouattara a su faire montre de son sens élevé de la négociation et du dialogue

 Un citoyen quel qu’il soit, s’il n’en est mandaté, ne peut s’immiscer dans des affaires aussi sensibles que délicates comme celles de militaires. On n’a pas besoin d’un croquis pour le faire comprendre. Cela paraît si limpide.

Pour tout dire, Ouattara connaît ses compatriotes que nous sommes. Il sait que les Ivoiriens n’ont jamais été aussi unis et solidaires qu’en la circonstance. Pour la grandeur de la patrie. Pas un mot qui contrevienne ou qui ne serait pas à sa place. D’où la prudence qui doit habiter les uns et les autres sur cette question, qui n’est pas ; un air qui incline à danser le tango ou la valse.

Rien de ce qu’il entreprend n’est le fruit du hasard. Du reste, en maintes occasions, le Président Alassane Ouattara a su faire montre de son sens élevé de la négociation et du dialogue autant que de besoin, à l’exemple du père Houphouët. Il en a pris de la graine…

C’est un homme d’honneur qui a le sens du devoir et du patriotisme. Rien de ce qu’il entreprend n’est le fruit du hasard. C’est un homme sage ! Le pouvoir d’Etat l’en a conforté. En l’espèce, à l’instar des sages comme lui, rien n’est fait dans la précipitation. Pas un mot de plus qu’il n’en faut. Ou, une attitude de plus qui ne se justifierait.

Pour les Latins ’’Cautus esto mater salutis’’ c’est-à-dire ‘’La prudence est mère de sûreté’’. Qui va piano va sano : « il vaut mieux partir lentement et atteindre son but, plutôt que de se précipiter et prendre le risque d'aller tout droit à l'échec ».

Tôt ou tard, la fraternité triomphera !

Par ;  Bamba Alex Souleymane Journaliste professionnel Expert consultant en Stratégies Et en Relations internationales

Le trafic de drogues sur une grande échelle peut poser d’importantes menaces à la sécurité d’un État

L’évasion du dealer Franco-sénégalais de trafic international de drogue, TAMBEDOU Mohamed, détenu depuis 2019 à la maison d’Arrêt et Correction d’Abidjan (MACA), relance la problématique du trafic de drogues et ses aléas dans notre pays. Il faut noter que depuis le 2 juin 2022, plusieurs personnes ont été inculpées et écrouées à la MACA pour délit de trafic international de cocaïne relatif à une enquête sur la saisie de plus de deux tonnes de cocaïne à Abidjan et San-Pedro en fin Avril 2022.

Trafic de drogue: Les narcotraficants veulent enfouir la trompe de l’éléphant dans la farine La lutte contre les drogues constitue une priorité de l’action publique, afin de protéger nos concitoyens, en particulier les plus jeunes. Problématique sociétale complexe, elle concerne directement la sécurité des citoyens et constitue un sujet du débat public. Elle engage de nombreux secteurs d’activité dans des champs d’action divers et dont les objectifs nécessitent d’être mis en cohérence. La responsabilité de cette lutte engage inéluctablement les pouvoirs publics. Notre pays se trouve actuellement confronté à une situation très préoccupante en matière de drogues qui présente une face hideuse de notre pays. Ainsi, malgré les efforts constants des pouvoirs publics pour endiguer la progression du trafic, l’usage de drogue reste aujourd’hui un problème majeur de santé et de sécurité, qui touche directement ou indirectement l’ensemble de la population ivoirienne.

 En effet, aux dommages sanitaires et sociaux, s’ajoutent des dommages de violence, délinquance, insécurité, économie souterraine. La question de la drogue reste aujourd’hui un sujet de société complexe pour notre pays. Tout le monde devrait être concerné par ce fléau qui progresse de jour en jour. Dans ce contexte, la politique publique menée dans le domaine des drogues doit être plus ambitieuse et plus claire avec pour seul objectif de réussir à faire baisser durablement le nombre d’usagers et de trafiquants. Par ailleurs, l’émergence de la contrebande de drogues en Afrique de l’Ouest, contribue aux économies illicites, à la mauvaise gouvernance et à la pénétration profonde du trafic de drogue et d’autres économies illicites dans la vie politique et économique de nos pays.

Ce trafic est devenu le crédo économique des terroristes qui alimentent ou financent leurs funestes desseins par l’achat des armes avec cet argent sale. Par ailleurs, le contexte post-conflit de plusieurs États de la CEDEAO, la prégnance de la corruption à de nombreux échelons des forces de sécurité, de la justice et du monde politique de plusieurs pays, la faible rentabilité des activités économiques légales, dans un contexte de crise et la diminution de l’aide au développement, sont d’autres facteurs ayant favorisé l’émergence et le développement du trafic des stupéfiants dans cette partie du continent.

 Le trafic de drogues sur une grande échelle peut poser d’importantes menaces à la sécurité d’un État Il faut noter que dans les pays où les institutions garantes de l’état de droit sont faibles, le commerce de drogues pourrait menacer l’État en offrant une filière aux organisations criminelles et corrompre des hommes politiques pour entrer dans l’arène politique, ce qui pourrait compromettre le processus démocratique, et même la stabilité du pays.

 Et le problème se perpétue. En effet, le succès d’hommes politiques financés par l’argent illicite en incite d’autres à participer aux économies illicites, ce qui entraîne une corruption endémique et le dysfonctionnement des institutions à la fois aux niveaux sous régional et national. Un commerce de drogues important avec des trafiquants puissants a aussi des effets pernicieux sur la police et la justice du pays. Alors que l’économie illicite se développe, la capacité de faire respecter la loi et de conduire les procédures judiciaires diminue. L’impunité pour l’activité criminelle augmente aussi, compromettant la crédibilité et la dissuasion du système de justice. De plus, les trafiquants puissants ont souvent recours à la violence pour dissuader et éviter les poursuites judiciaires, tuant ou soudoyant les procureurs, les juges ainsi que les témoins.

 Sous ses formes les plus pernicieuses, le trafic de drogues sur une grande échelle peut poser d’importantes menaces à la sécurité d’un État. Dans certains cas, le crime organisé, peut devenir violent au point d’empêcher un pays à faire respecter l’ordre, ce qui représentera alors une menace pour la sécurité nationale. Par conséquent, il faut élaborer une réponse efficace pour faire face aux problèmes que pose ce trafic ignoble dans l’édification de l’Etat. Cependant, la mise en place de moyens drastiques et téméraires notamment des peines sévères d’emprisonnement pour les usagers et trafiquants, le déploiement massif des forces de l’ordre, le retrait des troupes des agents corrompus et mal formés. In fine, il ne faut pas uniquement s’attaquer aux symptômes de ce fléau, il faut aussi s’attaquer aux causes profondes.

Une contribution de Idriss DAGNOGO

𝟐𝟐𝐞̀𝐦𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐧𝐞́𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐢𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐞́𝐟𝐮𝐠𝐢𝐞́𝐬 : 𝐥𝐚 𝐂𝐨̂𝐭𝐞 𝐝'𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐥𝐚𝐦𝐞 𝐨𝐟𝐟𝐢𝐜𝐢𝐞𝐥𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐟𝐢𝐧 𝐝𝐮 𝐬𝐭𝐚𝐭𝐮𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞́𝐟𝐮𝐠𝐢𝐞́ 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐢𝐞𝐧𝐬

Abidjan, le 20 juin 2022 - Le Vice-Président de la République, Tiémoko Meyliet Koné, a proclamé officiellement la cessation du statut de réfugié pour les Ivoiriens qui prend effet à partir du 30 juin 2022.

L'annonce a été faite à l'occasion de la 22ème édition de la journée mondiale des réfugiés, le lundi 20 juin 2022, en présence du Président Alassane Ouattara. " L'organisation à Abidjan de la 22ème édition de la journée mondiale des réfugiés revêt une symbolique importante pour notre pays. Elle marque la proclamation officielle de la fin du statut de réfugié pour les Ivoiriens. La clause de cessation avait été annoncée à Genève, lors de la 72ème session du comité exécutif du HCR en octobre 2021", a déclaré Tiémoko Meyliet Koné.

Le processus de rapatriement des réfugiés a été rendu possible grâce à de multiples facteurs, notamment, le rétablissement de la paix et de la stabilité, le développement économique. Tout comme les efforts de réconciliation mise en œuvre par les autorités ivoiriennes, traduits par la prise de plusieurs mesures en vue d’encourager les exilés à regagner leurs pays. A savoir, la signature d’un accord tripartite avec le HCR et les pays d’accueil pour le rapatriement des réfugiés, la prise d’une ordonnance portant amnistie en faveur des personnes poursuivies pour des infractions en lien avec la crise post-électorale, etc.

Le Haut-Commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a félicité le gouvernement ivoirien qui a permis de favoriser le retour des exilés. Estimant que ces personnes doivent rentrer chez elles pour participer au développement de la Côte d’Ivoire non sans saluer les pays d’accueil pour leur rôle humanitaire.

Il a indiqué que pour ceux qui ne veulent pas rentrer, des mesures de régulation sont prévues à cet effet. C’est ainsi qu’environ 187 réfugiés ivoiriens qui ont opté pour la résidence au Togo se sont vus délivrer des passeports par le gouvernement ivoirien. Depuis 2011, plus de 310 000 réfugiés ivoiriens ont été rapatriés en Côte d'Ivoire, soit 96% des exilés.

Hommage à Amadou Soumahoro : Adama Bictogo et Le Pr. Maurice Kakou Guikahué

Tchomba à Bictogo « Adama, tu iras à l’Assemblée parce que tu devras surveiller mon tabouret. Je parle à mon jeune frère. Je ne parle pas au secrétaire exécutif ».

Adama Bictogo, "Conscient que l’on ne peut vivre sans heurter son semblable" Le Pr. Maurice Kakou Guikahué,"Nous avons vécu des moments intenses de complicité" Adieu cher ami.

Adama Bictogo, conscient que l’on ne peut vivre sans heurter son semblable, s’est excusé auprès d'Amadou Soumahoro pour des paroles proférées ou actes posés qui auraient contrarié le défunt président de l’Assemblée nationale. Devant le grand monde rassemblé, il a crié haut et fort, la voix larmoyante : « Si par mon engagement, l’homme de mission que je suis, par le caractère que j’ai, lié à mon engagement, je t’ai offensé, Tchomba, devant les parents, je te demande pardon ; pardon, au nom de tous ceux qui t’ont offensé. Et à toi aussi, pardonne-nous parce que ici sur la terre, dans la vie des hommes, il arrive de nous tromper », s’est-il excusé.

 Le secrétaire exécutif du Rhdp, poursuivant son témoignage émouvant, qui a fait pleurer presque toute l’assistance, a soutenu qu’en dépit de ce qui se raconte, Amadou Soumahoro et lui ont été complices, partageant ensemble des moments inoubliables, parfois passionnants et difficiles, dans la lutte pour l’accession au pouvoir de leur parti. En guise d’exemple, il a confié qu’au soir de sa vie, presque affaibli par la maladie, Amadou Soumahoro l’a invité à deux reprises chez lui à son domicile pour parler avec lui. Cette première rencontre, selon Adama Bictogo, a porté essentiellement sur le souvenir de la lutte glorieuse et des moments de braise dans la vie du Rdr.

 Lors de la seconde entrevue, le secrétaire exécutif des Houphouétistes a laissé entendre que ce jour-là, c’est un Amadou Soumahoro luttant vainement avec la maladie qui s’est adressé à lui : « Bictogo, je suis fatigué. C’était la première fois, dans son combat contre la maladie, que Tchomba me recevait seul pour me dire Bictogo, je suis fatigué. J’ai commencé à couler des larmes. Je lui ai dit : Tchomba, repose-toi, laisse nous faire. Il a répondu, je vais me reposer », a-t-il révélé. Puis de confesser : « Je suis parti de chez lui et j’ai dit au Président que je viens de prendre un coup. Et que n’eut été la mission que vous me confiez, je n’ai plus la force, parce que ce que je viens de vivre est difficile à supporter ».

Fort de ces confidences, Adama Bictogo a affirmé qu’il était dans l’intimité du fils de Séguéla qui avait confiance en lui et en ses capacités de meneur d’hommes, au point qu’il l’avait chargé de veiller sur son fauteuil à l’Assemblée nationale. Et il a repris mot pour mot ce que le Tchomba lui a demandé à cette occasion : « Adama, tu iras à l’Assemblée parce que tu devras surveiller mon tabouret. Je parle à mon jeune frère. Je ne parle pas au secrétaire exécutif ». Bictogo a argué que le disparu était un homme fort de caractère qui ne laissait personne indifférent. Ce qui le rendait atypique. Il a salué l’ancien secrétaire général par intérim du Rdr. Il a pris l’engagement de veiller sur sa famille. Avant de prier le Ciel de faciliter son passage de la terre vers le paradis.

 Par Mamadou Kanate Source / fratmat.info

A lire aussi : Hommage du SGE du PDCI à Amadaou Soumahoro: "Nous avons vécu des moments intenses de complicité"

Le Pr. Maurice Kakou Guikahué, Député de Dougroupalegnoa, Doukouyo, Gnagbodougnoa Commune et S/ P et Gagnoa S/P a rendu un hommage, le 12 mai 2022 à feu Amadou Soumahoro. L’intégralité de cette oraison funèbre.

Après la brillante oraison funèbre faite par le Président de la Cour des comptes et l’intervention du vice- président Basile FREGBO, lors de la cérémonie d’hommage à Amadou SOUMAHORO, le mardi 10 mai 2022, au Palais de l’Assemblée nationale.

 Après les divers témoignages et les interventions de personnalités outillées qui vont succéder à la mienne, je vais témoigner de ma fraternité avec Amadou SOUMAHORO et faire quelques réflexions sur la fraternité, l’amitié et la politique.

 Né le 31 octobre 1953, à Séguéla, ancien Maire de la ville de Séguéla de 1996 à 2013 et Député de Bobi-Diarabana, Séguéla commune et Sous- préfecture depuis 2011, l’honorable Amadou SOUMAHORO, Président de l’Assemblée nationale n’est plus.

Depuis le samedi 7 mai 2022, Amadou SOUMAHORO, notre Président, mon frère, mon ami nous a quittés.

En ces moments de tristesse et de recueillement, le silence est d’or mais le devoir m’appelle et je vais m’acquitter, au nom de mes pairs, de ce devoir; parler de Amadou SOUMAHORO, en ma qualité de Député de Dougroupalegnoa, Doukouyo, Gnagbodougnoa Com et S/P et Gagnoa S/P.

 Mesdames et Messieurs

Il est de notoriété publique que l’occasion d’une oraison funèbre est un moment particulièrement difficile pour celui à qui il est demandé de faire l’éloge de l’illustre disparu.

J’ai cependant accepté de me livrer à ce dur exercice que m’ont confié mes pairs, pour une raison fondamentale; démontrer que : "on peut avoir des divergences politiques, être des adversaires politiques, mais la fraternité doit toujours demeurer au-dessus de tout".

 Avant de continuer mon propos permettez-moi de présenter les condoléances des Députés de la Nation à Madame SOUMAHORO, à ses enfants, à ses parents, aux populations de Séguéla, du Worodougou et du Woroba.

Mesdames et Messieurs

Notre rencontre, Amadou SOUMAHORO et moi, se fait en 1991, quand le Président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, me confie la charge avec des amis de la mise en place de la JPDCI, suite à la dissolution du Mouvement des Étudiants et Élèves de Côte d’Ivoire (MEECI), au 9eCongrès Ordinaire du PDCI-RDA. Amadou SOUMAHORO sera membre de la Coordination de cette activité. Il sera ensuite membre du Bureau Politique du PDCI-RDA, membre du Groupe de la Rénovation avant de rompre les bancs avec le PDCI-RDA, en 1994.

Nos chemins vont se croiser à nouveau à la faveur de la mise en place du Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).

Amadou SOUMAHORO sera mon 1er vice-président en ma qualité de Président du Directoire du RHDP de 2013 au 16 février 2016, date à laquelle, il prendra la présidence du Directoire et moi à mon tour, son 1er vice-président, dans le cadre de la rotation décidée par nos Présidents.

Nous cheminerons ensemble jusqu’en juillet 2018, quand nos chemins vont encore se séparer.

 Oui, j ‘ai cheminé avec Amadou SOUMAHORO, fils de Losseni SOUMAHORO, figure de proue du PDCI-RDA dans le Worodougou et avons vécu des moments intenses de complicité et de fraternité au cours de nos différentes collaborations. Nous avons réalisé de grandes choses. Mon frère Amadou SOUMAHORO avait un caractère trempé et il était souvent impatient. ==== Hommes de fidélité, de conviction et d’engagement que nous sommes, nous avons été loyaux chacun à son chef.

Aussi, voudrais-je présenter les condoléances des Députés de la Nation à SEM Alassane OUATTARA, Président de la République qui perd un grand et fidèle compagnon et à SEM Henri KONAN BEDIE, Président du PDCI-RDA, un jeune frère qu’il estimait bien.

 Mesdames et Messieurs

 Souvent la densité et la qualité des actes posés au cours d’un mandat, valent mieux que la durée de celui-ci.

Amadou SOUMAHORO, Président de l’Assemblée nationale, seulement de 2019 à 2022, a gravé son nom dans les annales de cette Institution par l’adoption et la promulgation de la loi organique portant Statut des Députés dont il a fait l’épine dorsale de sa gouvernance dès son accession à la présidence de notre Institution.

Le choix porté sur ma personne pour rendre cet hommage à notre Président va dans le sens de la consolidation de la fraternité qui doit être au dessus de nos divergences idéologiques et politiques. Peut- on vivre une fraternité quand nos opinions divergent ? C’est la mission d’éducation que doit s’assigner la représentation nationale ; l’Assemblée nationale qui est par essence le lieu de l’expression de la pluralité des idées, le lieu par excellence de la tolérance car tout Député quoique élu d’une circonscription ou soutenu par une obédience politique, demeure Député de la Nation.

Nos comportements, la gouvernance de notre institution dans la convivialité, l’équité doivent transformer la vision des populations par rapport à la démocratie.

Nous qui légiférons, notre ambition doit être de voter des lois dans l’intérêt général des populations dans toutes leurs composantes et diversités.

Enfin, par notre tolérance, notre institution sera le creuset de la démocratie naissante de notre Pays.

Que cette disparition du Président Amadou SOUMAHORO qui nous rassemble, soit le levain de la nouvelle vision de la politique dans notre pays, loin de tout manichéisme. Vas en Paix, cher Ami rencontrer ton géniteur Losseni SOUMAHORO Que la terre de tes ancêtres te soit légère.

ADIEU CHER FRÈRE, CHER AMI !

Par Patrick N'Guessan Le 14/05/22 à 09:49

Tentative de déstabilisation : Pourquoi l’aide de camp de Soro a été arrêté 5 mai 2022 Il s’appelle Abdoulaye Fofana.

Il avait le grade de commandant dans l’armée ivoirienne. Il en a été radié depuis 2019 pour « désertion ». Il prêtait régulièrement son image aux incessantes tentatives de déstabilisation des institutions de la République aux côtés de Guillaume Soro, dont il était l’aide de camp.

Jusqu’à une date récente, il était aux côtés de Soro dans son exil européen. Abdoulaye Fofana a été arrêté le mardi 3 mai 2022 à Abidjan dans le cadre d’une enquête des services de renseignements ivoiriens sur de nouvelles tentatives d’atteinte à la sûreté de l’État.

Les faits. Nos sources établissent que l’homme de main de Guillaume Soro faisait l’objet d’une surveillance étroite de longue date. Les services de renseignements l’ont inscrit sur une grille de priorités dès qu’il est rentré sur le territoire ivoirien le 25 avril 2022, sous une fausse identité. Il avait pris pied avec son patron en Suisse, à Genève. C’est de là, qu’avec de faux documents, il réussit à se faire établir un laissez-passer de voyage au consulat du Burkina Faso à Genève avec sa fausse identité. Désormais, son nouveau nom, c’est Sondé Amadou. Avec cette nouvelle identité, il quitte Genève pour Paris.

Là emprunte un vol à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, le 23 avril, vraisemblablement sur la compagnie Air France, à destination de Casablanca au Maroc. De Casablanca, il prend un autre vol de la Royal Air Maroc (RAM), cette fois, en direction de Ouagadougou. Il atterrit au Burkina Faso à 1 heure du matin le 24 avril. Il fait une pause de quelques heures. Le lendemain, il prend la direction de la Côte d’Ivoire, cette fois, par la route, à bord d’une voiture.

Depuis le 25 avril 2022, Abdoulaye Fofana est en terre ivoirienne. De Ouaga, il met le cap sur Bouaké, la capitale du centre de la Côte d’Ivoire. Après une pause de quelques jours, il rallie Yamoussoukro. Pour une raison inexpliquée pour les enquêteurs, il retourne à Bouaké. De l’ancien fief de la rébellion ivoirienne où il était aux côtés de Guillaume Soro, il remet le cap sur Yamoussoukro. Cette fois, destination finale : Abidjan. Dans la capitale économique ivoirienne, il prend ses quartiers dans plusieurs hôtels. Il se déplace constamment. Pour brouiller les pistes.

Il est si bien suivi par les services de sécurité que dans la journée du mardi 3 mai, il a été appréhendé dans le quartier de la Riviera à bord d’un véhicule de type 4X4 de marque BMW de couleur blanche. Nos sources indiquent qu’il a été pris avec 4 autres individus. Dans son véhicule, les enquêteurs ont retrouvé sa tenue militaire bien apprêtée. Et pas moins de 7 téléphones portables et autant de numéros. Les enquêteurs travaillent à faire parler ses téléphones portables. Les choses ne s’arrêtent pas là : De sources bien introduites, pas moins d’une vingtaine d’arrestations ont été opérées.

Qui sont-ils exactement ? Que préparaient-ils ? Les jours prochains nous situeront. Mais déjà, des sources crédibles proches de l’enquête sont formelles : Guillaume Soro, à travers ses chiens de guerre lancés sur le terrain, voudrait attenter à la vie du Président Alassane Ouattara. Un dessein sinistre, qui plus qu’une menace, ressemble aux derniers soubresauts d’un être désespéré.

 Source / Bakayoko Youssouf du quotidien. Nord sud

Arrestation des barons présumés de la récente saisie de drogue en Côte d’Ivoire

Après la découverte d’une importante cargaison de drogue à Koumassi et à San Pedro, les autorités mettent au jour les ramifications d’un réseau international qui a fait de la Côte d’Ivoire une véritable plaque tournante. les enquêteurs ont pu identifier et interpeller les principaux membres du réseau, dont les Espagnols Picabea Carnes Aitor et Miguel Angel Devesa Mera. C’est au domicile de ce dernier, âgé de 51 ans et officiellement directeur financier, que la saisie de San Pedro a eu lieu. 

Parmi ses lieutenants, figurent Gustavo Alberto Valencia Sepulveda, de nationalité colombienne, interpellé à Koumassi et José Maria Muniz Cadabal, un Espagnol de 47 ans. Ce dernier, connu sous le pseudonyme de « Virus » par les services français et espagnols, fut impliqué dans une tentative de transbordement de drogue au large du Golfe de Guinée à bord d’une embarcation dénommée « La civelle », appartenant à la société de Devesa Mera. Helbert Perez Garcia dit « Hector », un autre Colombien, a également été arrêté, ainsi que deux Ivoiriens.

Le premier se nomme Koné Dramane. C’est lui qui a géré la location de l’appartement et de la villa abritant la cocaïne et qui s’est procuré le matériel de conditionnement. Le rôle du second, César Ouattara, est plus flou. Tout juste sait-on qu’il était très proche de Devesa Mera, qu’il était présent sur les lieux à Koumassi et qu’il a fui lors de l’arrestation de ce dernier pour se rendre à San Pedro, où il a été arrêté. Venez par là.

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Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon peuvent-ils devenir Premier ministre ?

Emmanuel Macron tout juste réélu, ses principaux adversaires souhaitent déjà prendre leur revanche aux élections législatives. Mais à quoi ressemblerait une cohabitation avec Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre ? Éléments de réponse.

"Je demande aux Français de m'élire Premier Ministre." Jean-Luc Mélenchon n'a même pas attendu le second tour de l'élection présidentielle pour repasser à l'offensive. Son rêve ? Voir "le bloc populaire" tout rafler aux législatives lui permettant d'obtenir une majorité à l'Assemblée nationale et de contraindre le Président Macron à une cohabitation.

Et même si leurs responsables ne sont pas allés aussi loin que leur homologue des Insoumis, du côté du Rassemblement national aussi tout le monde voit les législatives comme un véritable "troisième tour" de la présidentielle. 

"Le Premier ministre doit avoir la confiance du Parlement" Si elle paraît pour l'heure peu probable, une éventuelle cohabitation pourrait être très houleuse. Comme l'indique à France Info le professeur de droit public à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Dominique Rousseau, Emmanuel Macron n'aurait aucun moyen d'imposer son choix pour la nomination du Premier Ministre. 

"L'article 49 de la Constitution précise que le Premier ministre doit avoir la confiance du Parlement. S'il (Emmanuel Macron) nommait Richard Ferrand, par exemple, ce dernier serait immédiatement renversé par l'Assemblée nationale", via une motion de censure. 

La seule arme présidentielle resterait dans ce cas-là la dissolution de l'Assemblée nationale en espérant que l'issue du nouveau vote lui soit plus favorable. Mais en cas de nouvel échec, "il serait obligé de s'y soumettre ou de se démettre", résume Dominique Rousseau.

Dans l'histoire de la Ve République, la France a connu trois cohabitations : François Mitterrand (PS) avec Jacques Chirac (RPR) de 1986 à 1988 puis François Mitterrand (PS) avec Édouard Balladur (RPR) de 1993 à 1995, et enfin Jacques Chirac (RPR) avec Lionel Jospin (PS) entre 1997 et 2002.

Un président plus effacé aux décisions "court-circuitées" Dans ces cas-là, "le président de la République joue un rôle moins important, plus effacé que lorsqu'il a une majorité parlementaire derrière lui", ont résumé nos confrères de RTL dans un article consacré au sujet. "Le chef de l'État pourrait ainsi voir une partie de ses décisions court-circuitées par son gouvernement."

Ainsi, avec Lionel Jospin à Matignon, Jacques Chirac n'avait pu éviter la mise en place des 35 heures ou de la Couverture maladie universelle (CMU). Car le Président ne peut pas empêcher le gouvernement de gouverner. S'il refusait de promulguer les lois votées, "il pourrait faire l'objet d'une procédure de destitution, pour manquement grave à sa charge", estime Dominique Rousseau.

Pour Emmanuel Macron, la menace semble malgré tout assez lointaine : depuis la mise en place du quinquennat et la programmation des élections législatives dans la foulée de la présidentielle, jamais un Président élu n'a été mis en minorité à l'Assemblée nationale. 

BORIS BOUTET suivre ce journaliste

https://www.midilibre.fr/2022/04/26/lp> Publié le 27/04/2022 à 06:01

  • Publié dans Monde

Adama Diomandé, (Pdt ADDL) : «Gbagbo démontre chaque jour depuis son retour, qu’il est un revanchard»

L’actualité récente en Côte d’Ivoire marquée par la nomination d’un vice-président de la République ainsi que la reconduction du Premier ministre Patrick Achi, a fait réagir le président de l’Association pour la défense de la démocratie et des libertés (ADDL). Adama Diomandé dont le mouvement est proche du RHDP, a commenté l’actualité dans les colonnes de notre confrère Le Rassemblement.

Vous êtes le président d’un mouvement proche du RHDP. Quelle lecture faîtes-vous des dernières sorties de l’ancien président Laurent Gbagbo qui s’est, entre autres, attaqué au bilan du président Alassane Ouattara en disant que les dispensaires étaient baptisés CHU?

L’ancien président Laurent Gbagbo démontre chaque jour depuis son retour, qu’il est un revanchard. Parce que ses critiques ne sont pas objectives. Personne ne lui a dit que les centres de santé construits étaient considérés comme des CHU. C’est très grave qu’un ancien chef de l’Etat fasse preuve de tant de légèreté. Il roule sur du bitume pour aller dans son village à Mama et voit d’autres réalisations de son successeur, mais cela ne lui inspire rien. Il préfère plutôt amuser la galerie, parce que finalement, c’est ce sentiment qu’on a lorsqu’on l’écoute. Il veut faire plaisir à ses partisans connus pour leur extrémisme et leur manque de discernement, de sorte qu’ils sont dans une logique d’opposition systématique. C’est bien dommage. Je voudrais quand même rappeler que son élection fut la pire chose qui soit arrivée à ce pays. D’ailleurs, il n’a pas manqué de reconnaitre lui-même que son élection a été calamiteuse. Lorsqu’on a été élu dans de telles conditions, on fait tout pour rapprocher ses compatriotes. Mais, au contraire, lui, il a accentué la catégorisation des Ivoiriens en reprenant à son compte le concept de l’ivoirité qui a divisé ce pays. Et il a gouverné comme ça. Lorsque certains lui ont envoyé des signaux pour attirer son attention sur les risques de déflagration qui guettait son pouvoir, il a dit qu’il voyait le dos du nageur. Conséquence, son pouvoir a été attaqué. Il y a tellement d’éléments qui démontrent que ce monsieur n’était pas apte à diriger la Côte d’Ivoire. Ce fut une erreur monumentale qu’il soit arrivé à ce niveau, je le répète. Pour preuve, un autre à sa place, après tout ce qu’il a vécu, serait devenu sage. Mais, il se promène et parle de choses et d’autres qui n’ont aucun rapport avec la vie des Ivoiriens. C’est clair que c’est un revanchard, et notre pays n’a pas besoin de ça.

Le député indépendant et maire de Tiassalé, Assalé Tiémoko a déposé des propositions de lois à l’assemblée nationale, notamment, celle portant limitation à 75 ans, de l’âge des candidats à l’élection présidentielle. Quel commentaire suscite en vous cette proposition de loi? A-t-elle des chances d’être adoptée par le Parlement?

Je crois, pour ma part, que la question de l’âge des candidats n’est pas le vrai problème. Le vrai problème, c’est la volonté de certains hommes politiques à concevoir la vie politique au-delà de leurs intérêts et de leur personne. Cela dit, je ne vois pas d’inconvénient à cette proposition de loi pour ce qui concerne le RHDP, puisque le président du parti l’a dit, il a une demi-douzaine de cadres sous la main pour sa succession. Et la nomination du vice-président Tiémoko Meyliet Koné en est une preuve probante. Quant à savoir si elle sera adoptée par le Parlement, la question reste posée. Cependant, il faut rappeler que lors de la 5ème phase du dialogue politique, tous les partis, pouvoir comme opposition, n’ont pas vu d’inconvénient à ce que le verrou de l’âge soit levé. En clair, la non limitation de l’âge des candidats semble ne gênée personne dans les partis politiques.

Le mardi 19 avril, le président Alassane Ouattara a reconduit le Premier ministre Patrick Achi tout en nommant un nouveau Vice-président de la République. Vous attendiez vous à ces nominations?

Pour dire la vérité, personne ne s’y attendait. Cependant, pour ce qui me concerne, je puis dire que j’avais le tiercé gagnant mais pas dans l’ordre. Je veux dire que pour moi, le Premier ministre serait nommé vice-président et l’ex-gouverneur de la BCEAO atterrirait à la Primature. Mais ce fut le contraire. Ce n’est pas plus mal. Puisque les deux sont de grands bosseurs et ont déjà fait la preuve de leur sérieux.

Que pensez-vous de la reconduction du Premier ministre, est-elle justifiée, selon vous? 

Elle est amplement justifiée. Il a démontré qu’il est un grand technocrate. Le Premier ministre Patrick Achi est une personne sans histoire qui fait l’unanimité au sein de la classe politique sur ses compétences et son dynamisme. 

Avec la nomination d’un Vice-président, est-il juste de dire que le président Alassane Ouattara prépare sa succession? 

Je serais d’accord si c’était le cas. Il a déjà fait ce qu’il avait à faire. Il a tracé les sillons, il ne serait donc pas mauvais qu’il passe la main comme il en manifeste l’intention sinon la volonté depuis au moins 2018. Cela est d’autant plus souhaitable que le vice-président Tiémoko Meyliet Koné est un homme qui inspire confiance.

Justement, que savez-vous de l’ancien gouverneur de la BCEAO, un homme pas très connu du grand public? 

Je pense que c’est un homme de grande qualité. L’Afrique le connait, le monde de la finance, surtout. Sa détermination à défendre le franc CFA est connue de tous. C’est quelqu’un qui ne fait pas de bruit, mais qui avance. Je l’ai connu depuis Paris. Je pense que d’ici quelques jours, nous le verrons au travail et chacun pourra le juger sur pièce et non sur des on dit ou des préjugés. Il a prêté serment devant la nation et je ne doute pas que sa loyauté sera intacte vis-à-vis du président de la République. Tout ce que celui-ci lui dira de faire, il le fera sans problème. Et cela me rassure.

On a vu au congrès que les députés et les présidents des partis de l’opposition étaient présents dans la salle. Que vous a inspiré ce moment de communion républicaine ?

J’ai apprécié. Lorsque je voyais le député Michel Gbagbo du PPA-CI, Guikahué et les autres députés du PDCI-RDA, j’étais content. Cela prouve que la démocratie marche en Côte d’Ivoire, même si on a des critiques à faire. Il faut donc avoir l’honnêteté de reconnaitre, quand on est opposant et qu’on est sur les chaînes étrangères, que la démocratie ivoirienne marche, mais que nous nous battons pour la parfaire et l’améliorer. Etre opposant, ce n’est pas tout rejeter. Je reviens à Laurent Gbagbo pour dire que lorsqu’il va à l’Ouest et qu’il roule sur du bitume grâce à Alassane Ouattara, il devrait reconnaitre cela. Voilà pourquoi je dis qu’il est déconnecté. Même s’il ne veut pas dire merci à Alassane Ouattara, il peut au moins se réjouir de ce qui est fait pour son pays. 

En 2023, on aura les élections locales qui vont enregistrer la participation de tous les partis politiques, y compris celui de l’ancien président Laurent Gbagbo. Croyez-vous que le Rhdp réussira à conserver son hégémonie sur la scène politique? 

Le RHDP est un parti organisé et tout le démontre. Lorsque le RDR était dans l’opposition, il a remporté de nombreux sièges. Ai-je besoin de vous rappeler que le président de la République qui est le président du RHDP est un homme prévoyant ? Il a décidé d’organiser le parti dans la perspective de ces joutes électorales. Il y a des personnes très au fait des réalités politiques de notre pays qui sont au Directoire et au Secrétariat exécutif. Je veux parler du ministre d’Etat, Gilbert Koné Kafana, des ministres Adama Bictogo, Mamadou Touré, Zoro Bi Ballo dont je suis proche et bien d’autres. Je pense que nous sommes suffisamment outillés pour conserver notre hégémonie. C’est vrai qu’il y a des plaintes en interne au niveau de certains militants qui estiment qu’ils ne sont pas récompensés à la hauteur de leurs sacrifices et d’autres griefs. C’est justement ce qui a amené le président du parti à exhorter les cadres à être proches de la base. Ce sont des torts qui doivent être réparés et alors, je ne doute pas que le RHDP partira à ces joutes avec toutes les chances de son côté.

Ne pensez-vous pas que le plus grand adversaire du RHDP, c’est le RHDP lui-même, puisque la cohésion semble ne pas y être de mise lorsqu’on voit certaines choses, notamment les querelles entre cadres du même parti?

Les bisbilles et les inimitiés font partie du fonctionnement de toutes les structures et des partis politiques. C’est donc humain. L’essentiel étant que les uns et les autres sachent qu’ils appartiennent à un même ensemble qui ne doit pas pâtir de leurs querelles. C’est ce qu’on appelle l’intérêt général. Et je pense qu’au RHDP, tout le monde en est conscient. Même dans nos familles, il y a quelques mésententes, mais lorsqu’il s’agit de défendre cette famille, tous les membres font bloc autour du père. Je sais que vous faites allusion aux candidatures indépendantes qu’on a connues dans un passé récent. Mais d’une certaine façon, on peut comprendre ceux qui ont porté ces candidatures, puisque pour la plupart, ce sont des militants de la première heure qui ont consenti beaucoup de sacrifices pour le parti et lorsqu’il s’agit de désigner des candidats, ils sont parfois ignorés au profit de cadres souvent inconnus de la base. Il est vrai que les indépendants vont au scrutin en se disant qu’ils sont plus légitimes, mais après, qu’ils gagnent ou qu’ils perdent, ils reviennent à la maison. Ce ne sont donc pas des situations si alarmantes, tout compte fait. Cette fois-ci, nous devons tout faire pour garder la cohésion et la discipline, puisque 2025, c’est un moment important pour la vie de la nation et pour notre parti.

On parle de plus en plus de la succession de Ouattara, croyez-vous que c’est une bonne chose au moment où Bédié et Gbagbo n’entendent pas prendre leur retraite avant 2025?

Alassane Ouattara a tout donné à son pays. C’est un être humain et il peut être fatigué. Je pense donc que si en 2025, il dit qu’il se retire, je n’y verrais aucun inconvénient. Mais pour lui rendre hommage et honneur, nous devons tout faire, quelle que soit la personne qu’il va désigner pour sa succession, pour conserver le pouvoir. En revanche, si c’est avec le président lui-même, il n’y aura pas de problème. Si les présidents Bédié et Gbagbo veulent rebeloter, je pense que, dans leurs partis respectifs, si ces derniers fonctionnent normalement, on devrait leur dire stop ! Ce serait plus sage.

Quel message pouvez-vous lancer aux Ivoiriens, singulièrement, aux militants du parti présidentiel à ce stade la vie de la nation? 

Avant de lancer un message, je voudrais prendre l’exemple du Ghana. Ce pays compte des anciens présidents qui sont dans l’opposition, mais jamais vous ne les entendrez tourner en dérision le bilan de l’actuel président. Au Nigéria, c’est pareil. Chacun respecte les autorités en place. Les opposants ivoiriens devraient prendre l’exemple des Ghanéens. Et surtout, nous avons un problème, c’est que trois de nos voisins connaissent des situations d’exception puisqu’ils sont dirigés par des juntes militaires. J’invite donc les Ivoiriens à rester unis pour conjurer le mauvais sort et donner force à nos autorités. La Côte d’Ivoire est au-dessus de tout le monde. Je souhaiterais, pour finir, que mes compatriotes prennent conscience de l’évolution du pays sous Alassane Ouattara.

Source : Le Rassemblement Adama Diomandé, (Pdt ADDL) : «Gbagbo démontre chaque jour depuis son retour, qu’il est un revanchard» Avr 25, 2022 Adama Diomandé, Président de l'ADDL @informateur-

Lisa Cook, première femme noire pressentie pour devenir gouverneure de la Fed / Un parcours brillant et engagé

Lisa DeNell Cook a été nominée par Joe Biden pour devenir gouverneure de la Réserve fédérale des États-Unis, ici à Washington le 3 février 2022. © AFP / BILL CLARK Lisa Cook a passé sa vie à démontrer combien le racisme, la haine et la violence peuvent réduire le niveau de vie et la croissance aux États-Unis. Elle s’exprime récemment au Centre de développement équitable (Washington Center for Equitable Growth) de Washington.

« Vous n’intégrez pas toute la population, vous n’utilisez pas toutes les ressources de l'économie. Vous ne gérez pas bien l’économie. Nous estimons que le produit intérieur brut par habitant serait de 0,6 à 4,5 % plus élevé s'il y avait plus de femmes et plus d'Afro-Américains inclus dans le processus d'innovation. C’est beaucoup d’argent perdu. »

 Un parcours brillant et engagé

Les convictions de Lisa Cook ont été façonnées par son enfance à Milledgeville, dans l’État de Géorgie. « C’était le sud deségrégationiste », dit-elle, « et mes parents se battaient contre la non-violence aux côtés d’un ami de la famille, le pasteur Martin Luther King ».

 Fille d’un aumônier baptiste et d’une professeure en école d’infirmières, c’est une des premières enfants noires à intégrer une école publique, autrefois réservée aux élèves blancs. Le climat est violent et elle garde sous l’œil droit la cicatrice des agressions racistes qu’elle a subi.

Lisa Cook surmonte toutes les épreuves et suit de longues études brillantes en économie et en philosophie dans de prestigieuses universités. À Atlanta d’abord, puis à Oxford, en Angleterre, à l’université Cheikh Anta Diop à Dakar, et enfin à Berkeley, en Californie. Sylvie Matelli, directrice adjointe à l’IRIS, l’Institut de relations internationales et stratégiques. 

« C’est un haut potentiel, si vous me permettez l’expression, parce que docteure en économie, très engagée sur différentes questions, qui parle 5 langues dont le russe. Ce n’est pas n’importe qui. » Une spécialiste des effets du racisme sur l'économie  Lisa Cook est, un temps, enseignante au Centre international de développement de Harvard, avant de devenir professeure d’économie et de relations internationales à l’université du Michigan. Un parcours qui impressionne le président Joe Biden, comme l'explique Sylvie Matelli. « C’est une économiste mais ce n’est pas du tout une spécialiste de l’économie financière ou de la politique monétaire. C’est une spécialiste des effets pervers sur l’économie du racisme, donc il y a vraiment un engagement très fort, non seulement il (Biden) fait entrer une femme, mais une femme noire, je trouve qu’on est vraiment sur cette question des inégalités. »

 Lisa Cook devrait donc apporter une dimension nouvelle qui n’existe pas à la Fed. Georges Ugeux, président de Galileo Global Advisors.

« C’est vraiment une personne qui est académique. Donc ce qu’elle va apporter, c’est un angle différent qui n’existait pas à la Fed. Elle va par exemple s’assurer que quand la Réserve fédérale fait des investissements ou bien soutient un certain nombre d’institutions financières, tout n’aille pas dans une seule direction et que l’on prenne en considération l’égalité des chances dans la politique de la Fed en matière d’emploi. »

Mettre à profit son expérience de conseillère en développement pour Obama  

Le taux de chômage aux États-Unis est de 3,6 %, presque son niveau d’avant pandémie. Mais il est de 7 % pour la population noire.  En dehors de la lutte contre les inégalités raciales et de genre, Lisa Cook espère mettre à profit son expérience de conseillère en développement international dans l’administration de Barack Obama et son soutien dans l’équipe de transition de Joe Biden, explique Sylvie Matelli.

« Elle a beaucoup travaillé sur le développement économique donc ça c’est pas mal, parce que le durcissement de la politique américaine pour lutter contre l’inflation peut avoir des conséquences sur les pays du sud qui sont aujourd’hui très endettés, ce sont eux les plus vulnérables face à cette dette et le fait qu’elle soit spécialiste de ce développement économique, ce n’est probablement pas anodin. Elle avait beaucoup travaillé sur la reprise économique au Rwanda après le génocide de 1994. Donc voilà quelqu’un de plutôt empathique, ouverte sur le monde. »

La nomination de Lisa Cook fait toutefois grincer des dents dans les rangs des Républicains. Ils la jugent trop peu qualifiée en macroéconomie pour entrer à la Fed. Mais Lisa Cook n’en est pas à un combat près.

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