Quand Macron humilie un pseudo-intellectuel ivoirien.
"Arthur Banga et les autres intellectuels africains gagneraient à ne pas se laisser souvent déborder par leurs émotions et/ou leurs convictions politiques."
Par Saïd PENDA
C’est malheureux que ce soit le président Macron qui apprenne à l’Ivoirien Arthur Banga qu’un intellectuel se reconnaît par sa capacité à analyser, sans émotion, chaque situation et non pas dans la facilité de la généralisation. Ma fierté africaine a pris un coup et j’ai eu honte à la place d’Arthur Banga. Car il faut usurper de la qualité d’intellectuel pour amalgamer le cas des dictateurs déby et alpha condé avec celui du président ivoirien.
Tous les intellectuels qui se respectent savent que le président Ouattara avait déjà désigné le candidat de son parti à la présidentielle de 2020 après avoir annoncé officiellement qu’il ne se présenterait plus alors que la constitution lui offrait pourtant cette possibilité. Si Amadou Gon Coulibaly n'était pas décédé à quelques semaines de la date de dépôt des candidatures, mettant le RHDP dans l'impossibilité de préparer et présenter un autre candidat, la Côte d'Ivoire aurait aujourd'hui un autre président. Il s'appellerait Amadou Gon COULIBALY, henri konan bédié, pascal affi nguessan ou KKB, mais pas Alassane Ouattara.
J’ai souvent ce problème de la généralisation avec certains supporters même de l’actuel régime ivoirien qui, parce qu’ils sont aujourd’hui au pouvoir, condamnent mécaniquement tous les coups d’état.
Or, il suffit de faire un effort de réflexion pour parvenir à la conclusion qu’il y a incontestablement des coups d’état salutaires. Il en est de celui qui a dégagé le tribaliste "ivoiritaire" bédié en 1999, tout comme on ne peut que saluer le renversement de Maïnassara au Niger ou, plus récemment la mise hors d’état de nuire d’Alpha Condé. Par contre, sauf à être d’une incroyable malhonnêteté intellectuelle, on ne peut que condamner le renversement d’IBK démocratiquement réélu en 2018 pour son 2e et dernier mandat, malgré toutes les tares réelles de sa gouvernance unanimement reconnues par la majorité des observateurs. Dans le cas d’IBK, le temps a bien montré que le putsch d’assimi goïta était une très grave bêtise, puisque un an après le putsch des colonels Maliens, il n’y aucune amélioration de la situation et tous les indicateurs sont plutôt passés au rouge.
Arthur Banga et les autres intellectuels africains gagneraient à ne pas se laisser souvent déborder par leurs émotions et/ou leurs convictions politiques. La casquette de "société civile" bien vissée sur la tête alors que la carte d’un parti politique est dissimulée dans la poche, c’est à ce genre d’humiliation que cela conduit.
Ce qui est vrai, est vrai !
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