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"La Côte d’Ivoire connaît des progrès en matière de paix" Kouadio Konan Bertin, ministre de la Réconciliation

"La Côte d’Ivoire connaît des progrès en matière de paix" Kouadio Konan Bertin, ministre de la Réconciliation

A l’occasion de la célébration de la 25è édition de la Journée nationale de la paix, qui se tiendra le lundi 15 novembre prochain à Yamoussoukro, le ministre de la Réconciliation et de la Cohésion Nationale, Kouadio Konan Bertin, sur le plateau du journal télévisé de 20 heures de RTI 1 du 11 novembre 2021, a donné les orientations en ce qui concerne cette célébration. Forum scientifique et prières sont entre autres des activités qui meubleront cette journée essentiellement dédiée à la Paix en Côte d’Ivoire. Il a profité de l’occasion pour inviter, tous les Ivoiriens à se mobiliser et imposer la paix définitivement dans notre pays, tel que souhaité par feu, le Président Félix Houphouët-Boigny.

Source RTI INFO / Par Fatou Fofana Camara / Constant Cocora Publié le 12-11-2021

20 ANS DE CARRIÈRE DE NASH « J’AI FAILLI ME DONNER LA MORT »

 Nash promet un show haut en couleur pour la célébration de ses 20 ans de carrière musicale. C’est le samedi 20 novembre prochain du côté du palais de la culture de Treichville que Natacha Flora Sonloué, plus connue sous le nom artistique de Nash ou encore la Go cracra du Djassa, va célébrer ses 20 ans de carrière musicale. Entre préparatif de cet évènement et séance de répétition, JDA a pu s’entretenir avec cette ambassadrice de l’UNICEF qui continue de promouvoir l’argot ivoirien, le nouchi.

Anthony NIAMKE

Pour la célébration de tes 20 ans de carrière, à quoi devons-nous nous attendre ?

Pour mes 20 ans de carrière, il y aura un grand concert, un spectacle inédit pour commémorer toutes ces années au service de la musique ivoirienne. Cette célébration coïncide en même temps avec la célébration de la Journée mondiale de l’Enfant et mon anniversaire de naissance. Ça sera donc deux heures de concert live.

On sera aussi avec des associations, des ONG et des enfants. 20 ans de carrière dans la musique, quel peut être ton bilan ?

Mon bilan est positif, même si je reconnais qu’il y a eu des moments de lutte, de souffrance, de déception, de tristesse. Des moments de joie, j’en ai connu également. Même quand je dis aux gens que je totalise 20 ans de carrière, ils ont du mal à me croire parce que Dieu m’a préservé de beaucoup de choses.

Quels ont été tes pires moments au cours de ta carrière musicale ?

Mes pires moments ont été le décès de ma mère, ainsi que celui de Papa Wemba lors du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA), l’échec de la deuxième édition de mon festival qui m’a valu une dépression de deux ans. Et aussi mes 17 ans de carrière, où j’ai failli me donner la mort.

Ambassadrice de l’Unicef depuis quelques années, comment se passe ta mission au niveau des enfants de la rue ?

En tant qu’Ambassadrice de UNICEF tout se passe bien et je peux dire que je me sens bien dans ce rôle qui m’a été assigné. Je mène ma mission pour les enfants avec beaucoup de passion et de joie. Grâce au travail de mon association « 2N PROD » à travers mon festival Hip Hop Enjaillement avec UNICEF, le Ministère de l’enfance, le gouvernement plusieurs enfant de la rue ont regagné leurs familles pour certains, d’autres ont pu être recueillis dans des centres sociaux, beaucoup ont repris goût à la vie. Ces enfants se sentent considérés et aimés.

Mais un gros boulot reste encore à faire pour leur réinsertion. Pensez-vous réellement que tes messages en nouchi trouvent écho favorable ?

Effectivement, mes messages passent et son très bien perçus. Et cela se justifie par les différents messages d’encouragements que je reçois chaque jour et du résultat sur le terrain. Les témoignages sont légion. Beaucoup de jeunes défavorisés se sentent concernés par mes messages en nouchi. J’aide même des universitaires, des étudiants à soutenir leur thèse sur le Nouchi. Ils viennent souvent des quatre coins du monde pour travailler sur ce langage.

Source Le Journal d'Abidjan 

Par Anthony NIAMKE

  • Publié dans Culture

Gervais Boga Sako / Entre politique et défense des droits de l’Homme "Quand débute le procès de Laurent Gbagbo à la Haye, il est de ceux qui multiplient les marches autour de la prison, réclamant une liberté pour Laurent Gbagbo"

Rentré d’exil le 9 juillet 2020, Gervais Boga Sako a été réintégré à la fonction publique là où certains attendent encore. Figure politique lors de la crise postélectorale, il jure de n’être qu’un défenseur des droits humains.

Gervais Boga Sako est catégorique. S’il est allé en exil en 2011, c’est pour ses convictions, notamment son attachement aux valeurs des droits de l’homme, ainsi qu’au respect de la souveraineté et de la Constitution. Né en 1971, (51 ans), cet enseignant à l’université de Bouaké avait alors pris fait et cause pour Laurent Gbagbo après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de 2010

Activiste Dès que la crise éclate après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, il devient très actif aux cotés de Laurent Gbagbo et multiplie les sorties contre le camp d’Alassane Ouattara. Il se révèle au grand public à travers les émissions à la radio-télévision ivoirienne (RTI), Boga Sako accusait directement l’ONU et la France d’avoir violé la souveraineté de la Côte d’Ivoire en soutenant le candidat déclaré élu la commission électorale. Sous le couvert de son organisation des Droits de l’Homme, la FIDHOP, il multiplie ainsi les sorties. En mars 2011, quand le rapport de forces bascule au profit d’Alassane Ouattara, il choisit de s’exiler.

Quand débute le procès de Laurent Gbagbo à la Haye, il est de ceux qui multiplient les marches autour de la prison, réclamant une liberté pour Laurent Gbagbo. A juste titre, en 2018, il est membre fondateurs de la plateforme de l’opposition EDS, proche de Laurent Gbagbo. Il en sera désigné 5 ème vice-président. De retour au pays, il fait les yeux doux à l’administration ivoirienne afin d’être réintégré dans l’administration en sa qualité d’enseignant à l’université de Bouaké. C’est chose faite désormais depuis début novembre. Dr Sako reste tout de même sous contrôle judiciaire et la procédure suit son cours. Il a cependant, pris ses distances avec Laurent Gbagbo depuis que ce dernier a annoncé la création du PPA-CI, il décide de démissionner de son poste de 5e viceprésident chargé des questions de démocratie et des Droits de l’homme de la coalition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (Eds) en août dernier.

D’ailleurs au mois d’août, devant Simone Gbagbo, il indiquait que « le retour de Laurent Gbagbo, pour nous, était le summum de l’espoir. J’étais convaincu que, rentré au pays, Laurent Gbagbo nous aiderait à réconcilier toute la Côte d’Ivoire. Hélas, le 17 juin, dès que son avion a atterrit, nos espoirs se sont envolés. » Une prise de position qui lui vaut aujourd’hui des envolées de bois verts de la part de ses anciens compagnons.

Source Le Journal D'Abidjan 

Numéro 280 du 11 au 17 novembre 2021  Par / Yvan AFDAL

Coopération : le système digital coréen de lutte contre la corruption présenté à la délégation ivoirienne en visite en Corée du Sud

Dans le cadre de sa visite de travail et d'imprégnation en République de Corée, la délégation ivoirienne, conduite par le Ministre de la Promotion de la Bonne Gouvernance, du Renforcement des Capacités et de la Lutte contre la Corruption, Zoro Épiphane Ballo, a effectué, ce mardi 09 novembre 2021, une visite au complexe gouvernemental de la Corée situé dans la ville de Sejong, pour une présentation du système digital anticorruption.

Reçu par M. Lee Jung hee, Vice-président de la Commission anticorruption et des Droits Civils de la Corée, l'émissaire du Gouvernement Ivoirien, a signifié que « cette mission s’inscrit dans la dynamique de la célébration des 60 ans de relation d'amitié et de diplomatie entre la Côte d'Ivoire et la Corée », avant de rappeler que son pays a été le premier État africain à reconnaître la Corée comme pays indépendant, il y a de cela 50 ans.

« Le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, a fait de la lutte contre la corruption et de la bonne gouvernance, l'une des priorités de son action gouvernementale. C'est pourquoi, sur instruction du Chef du Gouvernement, Patrick Jérôme Achi, nous effectuons cette visite à l'effet de s'inspirer du modèle coréen en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. "Votre expérience inspire nos actions en Côte d'Ivoire", a-t-il indiqué. 

Enfin, selon le Ministre Zoro Épiphane Ballo, la volonté du Gouvernement Ivoirien, c'est de renverser la tendance et que le développement soit le plus inclusif possible. La Côte d'Ivoire veut atteindre, selon luil, pour les cinq prochaines années, la moyenne de 50/100 dans l'indice de perception de la corruption dans le classement de Transparency International. Saluant les performances économiques de la Côte d’Ivoire, M. Lee Jung hee, a indiqué que son pays a fait beaucoup d’efforts en matière de lutte contre la corruption.

Ce qui le place à la 33ème place sur 180 pays les moins corrompus. Il a en outre, fait savoir que son institution travaille essentiellement sur quatre thématiques majeurs, notamment le système de protection des lanceurs d’alerte, les réformes administratives et la consolidation des droits des usagers. Selon lui, son agence, qui est sous la tutelle du Premier ministre, bénéficie d’une autonomie et met en priorité la formation des fonctionnaires et agents des services publics. Durant la visite, tour à tour, le Directeur de l’Inspection de la Planification de la commission coréenne anticorruption, Oh Jeong Taek; le représentant du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, Son Sung Joo et le chef de l’agence des TIC et de la planification de la douane; ont présenté respectivement le système digital anti corruption, le mécanisme numérique du gouvernement et les procédures digitales douanières.

Tous ont indiqué l’interconnectivité des 346 établissements publics de la République de Corée afin d’arriver à une politique de corruption zéro.

PR

Téné Birahima salué par l’hebdomadaire satirique « L’Eléphant Déchaîné »

Dans son édition hebdomadaire N°723 du mardi 09 au lundi 15 novembre 2021, le journal satirique, « L’Eléphant Déchaîné » titre à sa Une : « la lutte contre la destruction de la forêt ivoirienne » avec la frappe au cœur de ce qu’il qualifie d’ « une mafia chinoise du bois ».

Le journal d’Assalé Tiémoko, qui précise à haute voix être très avare en compliments, a dit son admiration avant de saluer l’action prompte, vigoureuse et salutaire du Ministre d’Etat, Ministre de la Défense M. Téné Birahima Ouattara qui, « contre toute attente et de manière inattendue, est entré en piste, et après avoir eu connaissance du dossier épineux, a immédiatement réagi pour mettre au clair cette histoire qui lui paraissait surréaliste ». Il faut savoir, selon

« L’Eléphant Déchaîné », que « de véritables réseaux mafieux, en l’occurrence d’obédience chinoise, organise un pillage systématique du bois de lingué ». Ce qui occasionne « plus de 40 millards de perte pour l’Etat de Côte d’Ivoire », précise le journal satirique.

#prci #gouvci #rci #civ #LevraiSon #cicg #TBO

Jacques Chirac avait profondément enraciné son parcours en Corrèze, sa première terre d’élection.

Un fief qu’il partageait avec François Hollande, ce qui a contribué à nouer des liens tardifs entre les deux présidents.

"Mes racines plongent dans cette terre", aimait répéter Jacques Chirac en parlant de son ancien fief, la Corrèze. C’est ici qu’enfant il venait passer ses vacances, chez son grand-père instituteur à Sainte-Féréole. Sa mère est née à Noailhac. Son père a joué au rugby sous les couleurs du CA Brive. C’est ici surtout qu’il a fait ses premiers pas d’homme politique. Bien avant de devenir maire de Paris, Premier ministre et président de la République, il est devenu conseiller municipal de Sainte-Féréole en 1965. Puis député, conseiller général, président du conseil général de Corrèze. Une longue histoire d’amour qui débute réellement en 1967.

À l’époque, le cœur de la Corrèze bat à gauche. Georges Pompidou, Premier ministre, décide d’envoyer de jeunes loups sur cette terre de mission. Jacques Chirac, qui envisage un temps d’être suppléant de Jean Charbonnel, se lance finalement en Haute-Corrèze. Jacques Chirac, itinéraire d'un animal politique

Jacques Chirac est mort jeudi à l'âge de 86 ans. La disparition de l'ancien président de la République a déclenché une importante vague d'émotion en France et dans le reste du monde. Retour sur la trajectoire d'un homme d'Etat qui a imprimé sa marque sur la vie politique des dernières décennies.

Président de la République pendant douze ans, deux fois Premier ministre en quarante années de vie politique et maire de Paris pendant dix-huit ans : avec Jacques Chirac, c’est un géant de la vie politique française qui s'est éteint jeudi à l'âge de 86 ans. Un animal politique qui s'est bâti une solide réputation de tueur, plusieurs fois enterré puis ressuscité, mais aussi un homme-caméléon aux convictions changeantes et à la personnalité insaisissable, qui a longtemps caché, derrière une image caricaturale, sa culture iconoclaste.

Croiser Jacques Chirac, c’était d’abord faire l’expérience d’une énergie hors du commun qui, jeune, lui avait valu le surnom de "bulldozer" ou de "fend-la-bise", d’un appétit pantagruélique - longtemps, il cacha un sandwich dans son cartable du Conseil des ministres -, d’une authentique chaleur humaine, aussi, et de ses mains, immenses, qui happaient les vôtres d’autorité. Des femmes aux électeurs en passant par les politiques, beaucoup ont cédé à son charme. "Arrêtez de dire que Chirac est sympa!", s’agaçait l’austère Lionel ­Jospin en pleine cohabitation, devant ses ministres conquis. L’histoire a montré qu’il avait des raisons de se méfier. 

Chirac, c’est peut-être Sarkozy qui en parlait le mieux : "On a toujours dit de [lui] qu’il était con, gentil et généreux. C’est tout le contraire : il est intelligent, complexe et très intéressé." Capable de stopper un cortège officiel pour s’inquiéter de la santé de la mère d’un quidam, il savait aussi flatter ses rivaux d’une main pour mieux les étrangler de l’autre. Sans états d’âme. De toute façon, estimait-il, "il ne faut pas blesser une bête : on la tue ou on la caresse". 

Des saillies devenues des classiques Les Français l’ont aimé parce que ce président-là leur ressemblait : macho, grivois, fâché avec le sport, il préférait la bière au champagne, adorait la tête de veau, était capable de disserter sur les qualités du "cul noir" limousin - une race porcine - et de rétorquer, main déjà tendue, à un homme qui lui lançait un sonore "connard!" en plein bain de foule : "Enchanté, moi, c’est Jacques Chirac!" Il a régalé son entourage de saillies dont certaines sont désormais des classiques : "Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre", "Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille." 

Mais cet homme-là a aussi vécu la plus grande partie de sa vie dans les palais de la République, ­dégagé de toute contingence matérielle, pratiquait le baisemain dans les règles de l’art et vouvoyait son épouse, Bernadette ­Chodron de Courcel, elle-même issue de la haute bourgeoisie. Ses colères les plus noires, il les traduisait d’un : "Ce n’est pas convenable", qui tombait, tranchant.

L’homme, a-t-on longtemps cru, n’aimait que la musique militaire et ne lisait que des romans policiers. Les Français ont découvert sur le tard que s’il aimait les westerns, lui était du côté des Indiens, et que cet amoureux des "arts premiers" - auxquels il offrira un musée à Paris - et de la culture asiatique - au point d’avoir gagné le respect des sourcilleux Chinois - était russophone, amateur de poésie, et appréciait davantage le sumo que le football.

Viré du lycée pour indiscipline Longtemps, le jeune Chirac chercha sa voie, entre un père autoritaire et une mère qui vouait un culte à son fils unique, entre une éducation bourgeoise et l’attirance pour les cultures oubliées, entre l’envie d’aventure et la politique, entre la gauche et la droite, aussi. Né le 29 novembre 1932, il est issu d’une solide lignée corrézienne sur laquelle ce Parisien a construit sa légende. À Brive-la-Gaillarde, son grand-père Louis, instituteur, était une figure de la gauche radicale-socialiste, franc-­maçon et férocement anticlérical. Son père, Abel, à peine moins autoritaire, a fui son emprise pour monter à Paris, où le petit employé de banque est devenu directeur général de l’avionneur Potez et s’est lié d’amitié avec Marcel Dassault.

Enfant gâté, le petit Chirac sera galopin puis rebelle. Sa famille ayant fui la capitale en juin 1940 pour se réfugier au Rayol, près de Toulon, il passe une partie de son enfance à courir les collines et les ravins, et à s’amuser à couper les fils des téléphones de campagne de l’armée allemande, au grand désespoir de ses parents.

Après la guerre, il lui faut pourtant retourner à Paris et réapprendre à porter des chaussures. Élève moyen et indiscipliné, il est exclu du lycée Hoche de Saint-Cloud pour une histoire de boulettes de papier tirées sur un enseignant. Mais dans le même temps, à 15 ans, il annonce qu’il veut apprendre le sanskrit, pour explorer par lui-même ces civilisations anciennes qui le fascinent, lui qui hante déjà les salles du musée Guimet. Ses parents lui dénichent un Russe blanc qui a fui les bolcheviques, Vladimir Delanovitch. Il lui apprendra non pas le sanskrit, mais le russe. "Cela te sera plus utile", décrète le vieux professeur, à l’origine de la passion de l’adolescent pour la littérature russe, la civilisation perse ou l’art chinois. Père spirituel, il marquera le jeune homme d’une telle empreinte que Jacques Chirac avait encore les larmes aux yeux en se recueillant sur sa tombe en 2013.

À Sciences-Po, il vend L'Huma

Mais son vrai père, lui, trouve alors son fils décidément trop désinvolte. Il est vrai qu’en 1950, il l’a vu revenir à la maison entre deux policiers pour avoir distribué devant un commissariat l’appel de Stockholm contre l’armement nucléaire. Abel - rebaptisé François pendant la guerre - exige qu’il prépare Polytechnique, quand le jeune homme rêve de devenir capitaine au long cours. 

À 17 ans, Jacques Chirac se révolte et prend la fuite. Ce sera le premier d’une longue série de coups de force. Il embarque à Dunkerque comme pilotin (élève officier) sur un cargo. Le temps d’acheter une pipe et du tabac, de perdre son pucelage dans un bordel algérien et de passer le concours de lieutenant; mais son père met fin à la parenthèse : un matin, Jacques aperçoit la haute silhouette qui l’attend sur le quai pour le ramener à Paris. Après le savon paternel, il rentre dans le rang. À défaut de grand large, il fera Sciences-Po, puis l'ENA. 

Le rebelle s’y métamorphose en étudiant assidu. Mais quand son ami Michel Rocard le sollicite, il refuse d’adhérer à la SFIO : il trouve les socialistes "trop conservateurs". Pacifiste, il se rapproche des communistes : il vendra L’Humanité pendant deux courtes semaines.

­Physique d’acteur américain, clope au bec, ce tombeur rencontre alors une jeune fille sage et consciencieuse, héritière d’une famille prestigieuse, à laquelle il fait faire ses fiches de lecture, Bernadette Chodron de Courcel.

Souce : www.lejdd.

 

  • Publié dans Monde

LA MOBILITÉ URBAINE DU GRAND ABIDJAN (AMUGA) EN PARTENARIAT AVEC LE MINISTÈRE DE LA SALUBRITÉ A PROCÉDÉ CE VENDREDI, À L'OPÉRATION DE LIBÉRATION DES EMPRISES DE LA VOIE EXPRESS DU 1ER PONT DE YOPOUGON Abidjan

OPÉRATION DE LIBÉRATION DES EMPRISES DE LA VOIE EXPRESS DU 1ER PONT DE YOPOUGON ABIDJAN LE 05 NOVEMBRE 2021.

- L’Autorité de la mobilité urbaine dans le Grand Abidjan (AMUGA) a procédé, vendredi 05 novembre 2021, au déguerpissement des vendeurs ambulants et des occupants des espaces publics de la commune de Yopougon, afin de rétablir une bonne circulation routière. « Nous avons lancé cette opération de libération des emprises des carrefours qui sont anarchiquement occupés par les vendeurs ambulants au premier pont de Yopougon parce que nous avons constaté qu’il y a énormément d’embouteillage qui sont en partie dus aux mauvaises manœuvres dans les carrefours et aux problèmes de stationnement », a expliqué le directeur de la planification des études et des projets de l’AMUGA, Gahié Aristide. Il a rassuré que plusieurs mesures ont été prises pour le suivi de cette opération qui s’étendra aux carrefours de Siporex, du troisième pont et bien, d'autres carrefours Il a également précisé que tous ceux qui occupent les espaces publics du premier pont de Yopougon avaient été informés un mois avant l’opération de déguerpissement.

« Nous avons été effectivement prévenus avant cette opération de déguerpissement, cependant, ne sachant pas où aller, nous sommes restés. Je reconnais le bien qu’ils font mais j’ai mal car j’ai des enfants à nourrir », a réagi une vendeuse d’articles au premier pont, Nicole Amandine. L’adjudant de police à la brigade de l’assainissement, M. M’Betié a quant à lui expliqué aux vendeurs ambulants le bien-fondé de cette opération. L’AMUGA a effectué cette opération en partenariat avec la mairie de Yopougon, le ministère de l’Equipement et de l’Entretien routier et le ministère de la Salubrité. Elle a pour missions d’assurer l’organisation et la coordination des différents modes de transport du périmètre des transports urbains de sa compétence. (AIP)

A LIRE / Une opération de déguerpissement lancée à Yopougon1er pont de Yopougon : les installations anarchiques des emprises de la voie express déguerpies

OPÉRATION DE LIBÉRATION DES EMPRISES DE LA VOIE EXPRESS DU 1ER PONT DE YOPOUGON ABIDJAN LE 05 NOVEMBRE 2021. L'AUTORITÉ DE LA MOBILITÉ URBAINE DU GRAND ABIDJAN (AMUGA) EN PARTENARIAT AVEC LE MINISTÈRE DE LA SALUBRITÉ A PROCÉDÉ CE VENDREDI, À L'OPÉRATION DE LIBÉRATION DES EMPRISES DE LA VOIE EXPRESS DU 1ER PONT DE YOPOUGON

L’Autorité de la mobilité urbaine du Grand Abidjan (AMUGA), avec le soutien du ministère de la salubrité, du ministère de l’équipement et de l’entretien routier et la mairie de Yopougon, a procédé ce vendredi 05 novembre 2021, à l'opération de libération des emprises de la voie express du 1er pont de Yopougon.

«Nous avons constaté qu’il y a énormément d’embouteillages à Abidjan et ces embouteillages sont en partie dûs aux mauvaises manœuvres dans les carrefours et aux problèmes de stationnement à l’approche de ces carrefours », a expliqué Gahié Aristide, directeur de la planification des études et des projets de l’AMUGA.

Cette opération a donc été lancée pour la libération des emprises de tous les carrefours où les commerçants occupent anarchiquement les chaussées. A l’en croire, sa structure avait déjà échangé avec les personnes déguerpies. Après concertation, des mises en demeure ont été remises aux concernés « Aujourd’hui nous procédons effectivement à la libération de ces emprises », a-t-il indiqué. « Cette opération va s’étendre sur l’ensemble du district d’Abidjan. Tous les carrefours où il y a des mauvais stationnements, où les gens se sont installés de manière anarchique, nous allons procéder de manière progressive au déguerpissement de ces personnes pour améliorer les conditions de circulation des personnes et des biens » ,a rassuré M. Gahié. La prochaine étape sera de déguerpir le carrefour Siporex puis le troisième pont, note-t-on 1er pont de Yopougon : les installations anarchiques des emprises de la voie express

OPÉRATION DE LIBÉRATION DES EMPRISES DE LA VOIE EXPRESS DU 1ER PONT DE YOPOUGON ABIDJAN LE 05 NOVEMBRE 2021. L'AUTORITÉ DE LA MOBILITÉ URBAINE DU GRAND ABIDJAN (AMUGA) EN PARTENARIAT AVEC LE MINISTÈRE DE LA SALUBRITÉ A PROCÉDÉ CE VENDREDI, À L'OPÉRATION DE LIBÉRATION DES EMPRISES DE LA VOIE EXPRESS DU 1ER PONT DE YOPOUGON

L’Autorité de la mobilité urbaine du Grand Abidjan (AMUGA), avec le soutien du ministère de la salubrité, du ministère de l’équipement et de l’entretien routier et la mairie de Yopougon, a procédé ce vendredi 05 novembre 2021, à l'opération de libération des emprises de la voie express du 1er pont de Yopougon. «Nous avons constaté qu’il y a énormément d’embouteillages à Abidjan et ces embouteillages sont en partie dûs aux mauvaises manœuvres dans les carrefours et aux problèmes de stationnement à l’approche de ces carrefours », a expliqué Gahié Aristide, directeur de la planification des études et des projets de l’AMUGA. 

1er pont de Yopougon : les installations anarchiques des emprises de la voie express déguerpies

L’Autorité de la mobilité urbaine du Grand Abidjan (AMUGA), avec le soutien du ministère de la salubrité, du ministère de l’équipement et de l’entretien routier et la mairie de Yopougon, a procédé ce vendredi 05 novembre 2021, à l'opération de libération des emprises de la voie express du 1er pont de Yopougon. «Nous avons constaté qu’il y a énormément d’embouteillages à Abidjan et ces embouteillages sont en partie dûs aux mauvaises manœuvres dans les carrefours et aux problèmes de stationnement à l’approche de ces carrefours », a expliqué Gahié Aristide, directeur de la planification des études et des projets de l’AMUGA.

Cette opération a donc été lancée pour la libération des emprises de tous les carrefours où les commerçants occupent anarchiquement les chaussées. A l’en croire, sa structure avait déjà échangé avec les personnes déguerpies. Après concertation, des mises en demeure ont été remises aux concernés « Aujourd’hui nous procédons effectivement à la libération de ces emprises », a-t-il indiqué. « Cette opération va s’étendre sur l’ensemble du district d’Abidjan. Tous les carrefours où il y a des mauvais stationnements, où les gens se sont installés de manière anarchique, nous allons procéder de manière progressive au déguerpissement de ces personnes pour améliorer les conditions de circulation des personnes et des biens » ,a rassuré M. Gahié.

La prochaine étape sera de déguerpir le carrefour Siporex puis le troisième pont, note-t-on. ====== Cette opération a donc été lancée pour la libération des emprises de tous les carrefours où les commerçants occupent anarchiquement les chaussées. A l’en croire, sa structure avait déjà échangé avec les personnes déguerpies. Après concertation, des mises en demeure ont été remises aux concernés « Aujourd’hui nous procédons effectivement à la libération de ces emprises », a-t-il indiqué. « Cette opération va s’étendre sur l’ensemble du district d’Abidjan. Tous les carrefours où il y a des mauvais stationnements, où les gens se sont installés de manière anarchique, nous allons procéder de manière progressive au déguerpissement de ces personnes pour améliorer les conditions de circulation des personnes et des biens » ,a rassuré M. Gahié. La prochaine étape sera de déguerpir le carrefour Siporex puis le troisième pont, note-t-on. =====

  • Publié dans Divers

Par / Venance Konan "Ils ont perdu le nord"

"Apparemment certains vieux démons continuent d’habiter des corps et des esprits au PDCI et au parti du panafricain nouveau. Le vrai danger pour notre république, c’est l’attitude qu’adoptent les partis d’opposition. Ils veulent nous faire croire qu’en créant cette union, le Nord est en train de se mettre à part."

Nous sommes décidément dans un drôle de pays. Jugez-en vous-mêmes. Il y a une association dénommée Association des Cadres du Centre pour le Développement-Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, (ACCD-RHDP) dont je suis membre, qui agit ouvertement, organise des manifestations publiques couvertes par la presse, qui a son siège au Deux-Plateaux, qui ne cache pas ses visées politiques puisqu’elle est affiliée au RHDP, et elle n’a jamais dérangé personne dans ce pays.

Il y a eu aussi une Association des Elus et Cadres du Centre, d’abord présidée par M. Jeannot Ahoussou-Kouadio, puis confiée au docteur Rémi Allah-Kouadio lorsque le premier a rallié le RHDP. Cette association est donc désormais clairement rattachée au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Elle aussi agit au grand jour, et personne ne s’est jamais plaint du caractère régionaliste de ces associations dont les membres sont majoritairement de l’ethnie Baoulé ou d’un quelconque risque qu’elles feraient courir à l’unité nationale.

Il y a aussi, ou tout au moins il y avait, une association du Grand Ouest.

Lors du forum de la réconciliation en 2001, plusieurs associations régionalistes étaient venues s’exprimer et personne n’a poussé le moindre murmure. D’ailleurs, quel village, quel quartier de nos villes n’a pas son association des ressortissants de… ? 

Quel village, quelle ville, quelle ethnie de notre pays n’a pas sa mutuelle de développement, l’association de ses ressortissants résidant à Abidjan, Bouaké, Daoukro, Korhogo, Man, Paris, Nice, New York, Washington, Londres, etc ?

Mon ami Patrice qui vit aux Etats Unis depuis plus de trente ans, qui a la nationalité de ce pays, fut pendant longtemps le chef des Baoulé de Washington. De même il existe dans notre pays des associations de Togolais, de Bukinabè, de Maliens, de Français (dans cette association j’avais connu une association des Toulousains et une autre des Alsaciens) de Libanais, etc.

Au Etats Unis, les citoyens d’origine italienne, irlandaise, chinoise, juive, africaine, cubaine, haïtienne ou toute autre sont regroupés dans diverses associations sans que personne ne voie cela comme une menace à l’unité du pays.

Rien de toutes les associations qui existent déjà dans notre pays n’a jamais dérangé qui que ce soit. Et voici que, parce que les ressortissants du nord de notre pays ont décidé de créer à leur tour une Union du Grand Nord, nous assistons à une incroyable levée de boucliers de la part de nos opposants, singulièrement de la part du PDCI.

Il ne se passe pas un seul jour sans que le Nouveau Réveil, l’organe de presse de ce parti ne fasse sa grande « une » sur cette union, qualifiée de « grand danger pour la République » dans son édition du jeudi 4 novembre. Et l’auteur de l’article d’écrire : « en effet, chacun se demande le pourquoi de ce repli régionaliste que l’on tente d’imposer au moment même où l’on parle de réconciliation nationale, de cohésion et de renforcement de l’esprit d’appartenance à une nation unie. » 

Plus loin, il se demande « si tout est politique comme il (Koné Kafana Gilbert) le dit si bien, et donc la politique a sa place dans l’union du grand Nord en gestation, n’y a-t-il pas raison de s’inquiéter relativement à la cohésion nationale ? === Puisque partant de ce constat, les ressortissants des autres régions seront en droit d’emboiter le pas au grand Nord ? »

Les bras m’en tombent. Ce journaliste sait-il que c’est plutôt le Nord qui emboite le pas au Centre, le bastion du PDCI, et que c’est l’un des très hauts responsables du PDCI qui préside l’une des deux associations de cette région ?

Il n’a jamais entendu parler de l’Association des élus et cadres du grand centre ?

Ni de l’Association des cadres du centre pour le développement dont le siège fut inauguré par le ministre Adama Bictogo ? 

Quant à Koné Katinan, porte-parole du parti de Laurent Gbagbo le panafricain nouveau, il dit dans le Nouveau Réveil du vendredi 5 novembre : « j’ai été surpris ce matin de voir une liste de cadres du Nord unis en association. Et ils disent que ce n’est pas à but politique. C’est honteux et c’est dangereux.

J’ai dit aux cadres du Nord que cette fois-ci, si on se tait que cette forfaiture prospère, que des gens ne viennent pas dire qu’ils se sont trompés. » Katinan ignore-t-il lui aussi l’existence des autres associations ou unions de cadres et élus originaires de telle ou telle région de la Côte d’Ivoire ?

Pourquoi une telle mauvaise foi ? Visiblement ils ont perdu le nord.

Pourquoi donc tous les ressortissants de toutes les régions de ce pays auraient le droit de se constituer en union ou association sans que cela ne constitue un danger pour la République, et ce danger apparaitrait lorsque ce sont les ressortissants du Nord à leur tour qui se regroupent ?

Apparemment certains vieux démons continuent d’habiter des corps et des esprits au PDCI et au parti du panafricain nouveau. Le vrai danger pour notre république, c’est l’attitude qu’adoptent les partis d’opposition. Ils veulent nous faire croire qu’en créant cette union, le Nord est en train de se mettre à part.

Or, c’est justement en refusant au Nord de s’organiser comme d’autres régions l’ont déjà fait que l’on l’ostracise et que l’on crée le sentiment de rejet. Nous savons aujourd’hui où cela peut nous conduire.

Par : Venance Konan

Ministère Bonne Gouvernance / COMMUNIQUE DE PRESSE / Le Ministre ZORO Epiphane en visite de travail en République de Corée

Le Ministre de la Promotion de la Bonne Gouvernance, du Renforcement des Capacités et de la Lutte contre la Corruption, Monsieur ZORO Epiphane Ballo, entame une visite de travail en République de Corée du 6 au 13 novembre. Une visite qui permettra à la Côte d’Ivoire de s’inspirer de l’exemple de la Corée du Sud en matière de lutte contre la corruption et de promotion de la bonne gouvernance.

La visite débutera par la ville de Busan et au Comité de candidature Expo Busan 2030. Après cette étape, la délégation ministérielle mettra le cap sur la ville de Séoul où elle sera reçue par l’Agence Coréenne de Coopération Internationale, plus connue sous son nom anglais (KOICA), l’institution gouvernementale chargée des programmes d’aide pour la réduction de la pauvreté et le développement socio-économique. Ensuite, le Ministre ZORO Epiphane se rendra dans la ville de Sejong qui pour une visite à la Commission de l’anticorruption et des droits ; civils suivie d’une rencontre de travail d’abord au Ministère de l’Administration et de la Sécurité, ensuite avec la Korea Customs Service (Service de douane).

Un dîner est également prévue avec des entrepreneurs et des experts ivoiriens et coréens, et ce à l’initiative de l’Association coréenne du commerce international (KITA), une faîtière qui regroupe plus de 70 000 entreprises membres, représentant la quasi-totalité de la communauté commerciale internationale de la Corée avec pour principales activités, le soutien au marketing et aux investissements à l’étranger, la promotion de la coopération internationale, la fourniture d’informations et de recherches commerciales, la formation de spécialistes du commerce international et le conseil lié au commerce.

Au cours de cette rencontre avec les opérateurs économiques Sud- Coréens, le Ministre ZORO Epiphane fera un exposé portant sur le thème : « La Zone de Libre Echange Continentale Africain (ZLECA) et la Côte d’Ivoire » pour présenter toutes les opportunités d’affaires avec l’ensemble du continent africain, mais surtout le cadre juridique mis en place pour faciliter le libre-échange.

Le séjour ministériel sera également ponctué par une visite au Centre National de Médecine pour se rendre compte des progrès réalisées en matière de santé. Des visites de musées permettront au Ministre de découvrir le riche patrimoine culturel coréen.

Le Président de la Fondation Corée-Afrique recevra également le Ministre de la Promotion de la Bonne Gouvernance, du Renforcement des Capacités et de la Lutte contre la Corruption pour des échanges portant sur la promotion d’un partenariat avec le continent africain dans les domaines politique, économique, culturel, universitaire et autres.

Enfin, la visite d’immersion en République de Corée prendra fin avec une conférence, à l’initiative de l’ONG Africa Insight, et animée par le Ministre ZORO Epiphane Ballo sur le thème : « Moyens pour la lutte contre la corruption et pour l’amélioration de la transparence des pays africains ».

DIR’COM MPBGRCLC

Existe-t-il une pensée juridique ivoirienne ? WODIE vs OBLE

L’Université des Lagunes-CIDD a organisé, ce Mercredi 15 février 2017, une matinée d’étude autour de la question « Existe-t-il une pensée juridique ivoirienne ? ». Etaient invités, pour en débattre, les doyens Francis Vangah WODIE et Jacqueline LOHOUES-OBLE. Si l’ ‘’affrontement’’ annoncé par Nord-Sud Quotidien n’a évidemment pas eu lieu sur le plan physique, l’on a eu droit à une partie de taï-chi intellectuel.

C’est en effet à des raisonnements diamétralement opposées (du moins a priori) que se sont livrés « les deux plus grands professeurs de Côte d’Ivoire, voire au-delà, en droit public (Wodié) et en droit privé (Lohoues-Oble) », comme les a qualifiés le Dr François KOMOIN, Président de l’Université des Lagunes-CIDD, arbitre (modérateur) de la rencontre. Les contributions des autres professeurs de droit et juristes présents ont enrichi un débat de haute portée scientifique. Les réflexions servies à l’occasion méritent d’être partagées. Nous en retranscrivons ici les morceaux essentiels. Lisez et donnez éventuellement votre avis.

 Pr. Francis WODIE : « Comme vous le constatez, j’ai oublié mes notes à la maison [sourire] (…) La pensée juridique. Qu’est-ce que c’est ? Jusqu’à présent, je n’ai pas de réponse. La pensée, est-ce que c’est le fait de penser ? Non, pour moi, le fait de penser, c’est le penser. La pensée, c’est le produit de la pensée, de la manière de conduire un raisonnement. C’est le mouvement de l’esprit, ou de manière abstraite (la pensée spéculative) ou de manière concrète (portant sur une matière, ici la matière du droit). La pensée juridique m’apparaît comme la réflexion portant sur le droit. Existe-t-il une pensée juridique ivoirienne ? C’est une question qui m’a embarrassé. Quand est-ce qu’une pensée devient une pensée ivoirienne ? Que Wodié, l’Ivoirien que je suis, pense ; est-ce qu’on peut ériger ma pensée en pensée ivoirienne ? Ma définition doit pouvoir s’appuyer sur deux éléments essentiels, selon moi : la matière sur laquelle porte la pensée. Est-ce qu’elle est assez autonome, assez spécifique pour se détacher de l’ensemble ? La pensée juridique ivoirienne suppose un droit ivoirien. Elle suppose également des penseurs ivoiriens. Sur le droit ivoirien, peut-être que matériellement on peut discuter, mais formellement, organiquement, il existe. Alors est-ce que la pensée de Wodié peut être considérée comme une pensée ivoirienne ? Oui, peut-être une pensée ivoirienne, mais pas la pensée ivoirienne. Alors quand est-ce que du singulier j’en arrive au pluriel ? Je n’ai pas été capable d’en fournir la démonstration… Je conclus qu’il n’y a pas de pensée juridique ivoirienne. Je prends le risque. Vous pourrez me démontrez le contraire tout à l’heure… » 

Pr. Jacqueline LOHOUES-OBLE : « Nord-Sud a titré qu’il y aurait un combat [sourire]. J’ai dit qu’il n’y aurait pas de combat, mais une confrontation. Et la confrontation des idées vient de commencer. Puisque mon collègue a dit qu’il n’y avait pas de pensée juridique ivoirienne. Mais moi je pense qu’il y en a une. Peut-être que pour les publicistes il n’y en a pas, mais pour la privatiste que je suis, il y en a une. Je m’adosse sur une vieille formule latine qui dit : « ubi societas, ibi jus ». C’est_à_dire que toutes les sociétés ont partout et toujours été dotées d’un ordre juridique. Sans doute cet ordre juridique est-il très divers selon les organisations sociales, les époques, les systèmes de pensée qui peuvent être différents selon les peuples.

Donc les ivoiriens et africains que nous sommes, moi je dis que nous avons une pensée juridique. C’est pourquoi je pense que la question qui nous est ici posée est celle de savoir quelles sont les principales tendances de la philosophie du droit qui ont inspiré les choix fondamentaux du système juridique ivoirien (...) Si nous avons une pensée juridique originelle (I), celle-ci a été mise en contact avec d’autres pensées, de sorte qu’il devrait pouvoir y avoir une symbiose entre ces différentes pensées (II). I- En ce qui concerne la pensée juridique originelle, elle résulte de la conception que les populations ivoiriennes se font de la société dans laquelle elles vivent (...)

Dans le domaine de la famille par exemple, la notion de parenté est spécifique aux sociétés ivoiriennes, aux sociétés africaines, parce que dans ces sociétés traditionnelles, la parenté résulte de la reconnaissance d’une relation sociale entre parents et enfants, différente de la relation physique et qui peut ou non coïncider avec celle-ci. Ce qui veut dire que la parenté n’est pas seulement une communauté de sang, mais résulte aussi de l’alliance et de l’adoption. Elle est sociale et donc plus large. C’est ce qui fait parler de lignage et qui comprend tous ceux qui descendent d’un ancêtre commun. Et selon que la société en question accorde plus d’importance à la mère ou au père, on parle de matrilignage ou de patrilignage. Venons-en au mariage. L’idée que les Ivoiriens, les Africains s’en font est singulière. Le mariage est plus qu’un contrat entre deux individus ; c’est un contrat entre deux familles, deux lignages (…)

Si nous prenons les successions, là encore nous en avons une notion particulière (…) II-La pensée juridique ivoirienne résulte aujourd’hui à la fois de la pensée originelle, de celle qui ressort du droit français (système romano-germanique) et de celle issue de la mondialisation (…) Qu’on ne nous dise pas toujours que nous n’avons pas de pensée juridique [sourire]. On en a une. Et cette pensée juridique doit être maintenant la symbiose entre plusieurs pensées. C’est ainsi qu’on pourrait légaliser le mariage coutumier à certaines conditions. Les exemples sénégalais et togolais sont intéressants à plus d’un titre… »

Pr. Martin BLEOU : « Ma question se rapporte à l’appréhension ou à la compréhension du thème lui-même. On peut la rattacher à l’opération définitoire. Je m’interroge et je voudrais pouvoir destiner mes préoccupations aux deux intervenants. Je me demande si on peut poser comme interchangeables ou comme synonymiques la conception du droit (en d’autres termes, les sources du droit) et la pensée juridique. Est-ce que c’est la même chose ? Si oui, en quoi ? Si non, en quoi ? [rires] D’autre part, relativement à la pensée juridique, je m’interroge sur la part ou la place de la doctrine. Est-ce que la doctrine y a sa place ? J’en ai fini ». [applaudissements] 

Pr. ASSI Bénié : « Tout à l’heure, le Professeur OBLE disait qu’il y avait une confrontation par rapport à la thèse défendue par le Professeur WODIE. A bien regarder, il me semble qu’il n’y a pas de confrontation. Parce que la pensée dont il est question ce matin ici, développée par le Professeur WODIE, c’est la pensée juridique telle que présentée jusqu’alors. Parce que jusqu’alors la pensée juridique est universelle. Il n’y a pas de pensée juridique ivoirienne et il (le Professeur WODIE) est logique dans sa présentation. Pourquoi ? Mais tout simplement parce que, il l’a dit lui-même, le droit n’a pas besoin d’objet, de contenu. Peu importe l’objet pour le droit (…)

Maintenant, ce que le Professeur LOHOUES-OBLE a proposé, c’est la nouvelle vision de la pensée juridique, qui est souhaitable, qui est souhaitée. Parce qu’on veut que le droit ait un contenu et c’est ce que le Professeur OBLE a démontré tout à l’heure : le droit peut avoir un contenu. Et dans ce cadre-là, il peut y avoir une pensée juridique ivoirienne. Donc je ne pense pas que les deux positions soient confrontables. Mais le Professeur WODIE a présenté les choses en l’état ; le Professeur OBLE souhaite qu’on aille vers tel état… »

Dr KABRAN Appiah : « Je voudrais d’abord dire mon admiration pour les deux Professeurs éminents qui sont là et, sous leur contrôle, je pense que nous avons le devoir, les universitaires, d’éclairer les autres qui sont parfois si ignorants de nos coutumes. ‘’Le Doyen’’ n’est pas un titre, une fonction ; c’est une particule. Ainsi, lorsque l’on dit ‘’Le Doyen WODIE’’, c’est en référence à l’immensité de son talent et de ses mérites et quand on dira ‘’Le Doyen OBLE’’, c’est en rapport aussi avec ses mérites immenses que reconnaissent les universitaires qui ne s’autorisent plus à l’appeler Professeur ou Ancien Doyen. Mais que tous les doyens ne s’avisent pas de réclamer qu’on les appelle ‘’Monsieur le Doyen’’, sans le justifier ! Vous voyez ce que je veux dire… [rires].

C’est en raison de cela que je voudrais les remercier de la profondeur de leurs études. Qui se terminent toutes deux d’ailleurs par des questions. En tant qu’étudiant et élève du Professeur WODIE, j’ai perçu dans sa contribution, la constance (qui ne m’étonne pas d’ailleurs de lui) de la subtilité qui parfois a du mal à se faire comprendre. Lorsque le Professeur WODIE dit qu’il n’y a pas de pensée juridique ivoirienne, il faut bien comprendre. Il dit qu’il n’y a pas de pensée juridique ivoirienne comme il ne devrait pas y avoir de pensée juridique nationale. Car la pensée juridique n’est pas susceptible d’être nationalisée.

Elle ne peut pas être ivoirienne pas plus qu’elle ne doive être française ou quoi que ce soit d’autre. Pourquoi ? En réalité, quand on réfléchit bien, l’histoire nous l’enseigne. Ce code civil dont le Président du Sénat (français) est si fier, comme vous le disiez Madame OBLE, est si pourtant ressemblant des Institutes de Gaïus écrits au IIème siècle et des compilations justiniennes du VIème siècle. C’est exactement la structure des Institutes de Gaïus. Il est vrai que le code civil a été écrit en quatre jours par quatre juristes. Oui c’est un exploit. Mais c’est une copie… ordinaire ! Il a été précédé, comme je dis, de Gaïus, de Justinien, de la Loi des XII tables, du Code d’Hammourabi, etc. Car le droit, la pensée juridique, la conception que l’homme a des règles sociétales, est, comme la science, ainsi que l’enseignait Thomas Kuhn, un processus d’accumulations successives dans le temps. Forcément.

Donc le Professeur WODIE a voulu dire cela dans sa langue si particulière. Mais les élèves fidèles n’ont rien compris. [rires] Cela n’enlève rien au mérite de ce que le Professeur OBLE, peut-être dans un premier temps, a cru être une divergence. Car ce que j’ai compris de ce que le Professeur WODIE a dit, c’est que si nous avions une pensée juridique, elle aurait le mérite de l’autonomie. Or où est-elle cette autonomie ? On ne la voit nulle part dans un monde où le moindre avocat, le moindre consultant, le moindre impétrant à l’agrégation souhaite sa conformité avec les codes européens. Et les jurislateurs d’ailleurs, quand ils récitent les leçons et les concepts à l’envie…

Source Roch Rivero https://www.facebook.com/profile.php?id=100011197682991

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