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Tiémoko Meyliet KONE : ‘’Notre Banque centrale est reconnue comme une institution moderne, efficace et crédible à l’échelle internationale ’’

 Aujourd'hui, notre Banque centrale est reconnue comme une institution moderne, efficace et crédible à l'échelle internationale et régionale

 C'est sans doute la dernière interview accordée à un média par Tiémoko Meyliet KONE en tant que gouverneur de la BCEAO. Prévu de longue date et réalisé début avril 2022 pour ce numéro, bien avant sa nomination en qualité de Vice-président de la Côte d'Ivoire, cet entretien a permis à cet économiste très respecté d'échanger sur le parcours de l'institution d'émission monétaire qui célèbre cette année son 60ème anniversaire. En fonction depuis 1975, il fait partie de la seconde génération d'Africains qui a pris en main la destinée d'une institution qui aura contribué à aider les économies de l'UEMOA à faire face à de nombreux défis, de la crise des années 1980 à la crise sanitaire de la Covid-19 et les tensions à l'Est de l'Europe, en passant par le tournant de la dévaluation du Franc CFA.

Tiémoko Meyliet KONE avait en outre entamé les réflexions sur l'avenir de la banque centrale qui doit nécessairement tenir compte des évolutions de son temps avec les problématiques du changement climatique, de la digitalisation des économies et de l'émergence des crypto-monnaies. De vastes chantiers qu'il partage ici et qu'il laisse en héritage à la relève.

Interview. 

En 60 ans, la BCEAO a fait du chemin, réussissant à construire une zone de stabilité monétaire.

Quels ont été les faits marquants de ces 6 dernières décennies ?

Parmi la multitude de moments forts qui ont jalonné l'histoire de la BCEAO au cours des dernières décennies, quatre me paraissent particulièrement marquants. Tout d'abord, il y a bien évidemment la création de l'UMOA et de la BCEAO en 1962 par des pays nouvellement indépendants qui voulaient se doter d'une monnaie stable et convertible, en vue de favoriser le développement de leurs économies, attirer les investisseurs et préserver le pouvoir d'achat de leurs populations à travers une certaine stabilité monétaire. Pour donner corps à cette vision, les pères fondateurs ont décidé de se mettre ensemble, dans un élan de solidarité, en créant l'Union Monétaire Ouest Africaine.

 Le deuxième fait marquant a été la première réforme institutionnelle de l'UMOA et de la BCEAO qui s'est traduite en 1973 par la signature d'un nouveau traité. C'était une réforme de souveraineté. Après une décennie de fonctionnement, les pays de l'UMOA ont voulu se réapproprier leur banque centrale et lui donner les moyens de mettre en œuvre une politique monétaire plus favorable au développement de leurs économies. C'est ainsi que le siège de la BCEAO a été transféré du 29 de la rue du Colisée à Paris vers un des pays de l'Union, et Dakar a été choisie pour l'abriter. Un signal fort qui matérialisait alors une étape importante de l'histoire de la Banque.

 Dans la même dynamique voulue par la réforme de 1973, le personnel a été africanisé, un nouveau gouverneur ressortissant de l'Union a été nommé. Il s'agissait de Monsieur Abdoulaye FADIGA, un éminent et ambitieux visionnaire. On lui doit d'ailleurs le Centre Ouest Africain de Formation et d'Etudes Bancaires (le COFEB), qui a été créé afin de promouvoir une élite africaine de qualité, formée suivant les meilleurs standards internationaux. C'est ainsi que plusieurs générations de cadres formés au COFEB ont pu disposer des compétences attendues pour relever les nombreux défis du secteur financier et monétaire.

(…) après plus d'une décennie de politiques d'ajustement structurel infructueuses, les pays de l'Union ont finalement décidé, en janvier 1994, de dévaluer le franc CFA de 50% … Sur le plan de la gestion monétaire justement, la BCEAO s'est vue dotée de nouveaux instruments de politique de la monnaie et du crédit, avec l'arrivée d'Alassane OUATTARA, qui a succédé à Abdoulaye FADIGA après son décès. Ces nouvelles dispositions ont alors permis une utilisation directe de la monnaie centrale pour le financement des économies, dans un cadre administratif de régulation monétaire. Les Etats membres avaient, en effet, affiché leur volonté de mettre en place une politique d'industrialisation, qui devait s'appuyer, entre autres, sur l'utilisation d'instruments de politique monétaire mieux adaptés et susceptibles d'accroître la participation des nationaux à la gestion de l'économie. Le troisième fait marquant est la dévaluation du franc CFA en 1994.  Charles Konan BANNY, est à ce moment, gouverneur de la BCEAO.

Lorsque la dévaluation survient, elle est considérée comme l'épilogue de la grave crise économique, monétaire et financière à laquelle les pays de l'Union ont été confrontés à partir du début des années 1980. La détérioration des termes de l'échange, née de l'effondrement des cours des matières premières exportées, et la hausse des taux d'intérêt internationaux se sont traduits au sein des économies de l'UMOA par de profonds déséquilibres internes et externes et une dette publique insoutenable. De plus, et après plus d'une décennie de politiques d'ajustement structurel infructueuses, les pays de l'Union ont finalement décidé, en janvier 1994, de dévaluer le franc CFA de 50%, afin de rétablir les grands équilibres macroéconomiques. Parallèlement à cette dévaluation, il a été également décidé de la création de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), afin de conforter la base économique de la monnaie. Pour préparer et accompagner ces réformes, la Banque centrale avait décidé, dès 1989, de libéraliser les instruments de politique monétaire, avec un mode de régulation orienté vers les mécanismes de marché.

Aujourd'hui, notre Banque centrale est reconnue comme une institution moderne, efficace et crédible à l'échelle internationale et régionale.

Dans ce nouveau système, les taux d'intérêt débiteurs des banques ne sont plus déterminés administrativement, mais basés sur les règles du marché en vue de mieux préserver les équilibres internes et externes des économies.

Enfin, le quatrième fait majeur que je voudrais mentionner est la grande réforme institutionnelle intervenue en 2007. Autant la réforme de 1973 était une réforme de revendication de souveraineté, autant je pourrais qualifier celle de 2007 de réforme de maturité. Elle avait pour but de moderniser le cadre de gestion de l'UMOA et de mettre aux normes internationales l'ensemble des règles et opérations de la Banque centrale. C'est elle qui a assigné à la politique monétaire de la BCEAO, un objectif explicite et prioritaire de stabilité des prix, puis renforcé l'indépendance de ses organes dans la formulation de la politique monétaire et dans le choix des moyens nécessaires pour lui permettre de réaliser ledit objectif. Enfin, cette réforme a permis de moderniser et de mettre aux normes internationales le mode de fonctionnement, les règles et les procédures de la Banque Centrale. De vastes chantiers de modernisation ont été lancés pour faire évoluer les principales missions de la Banque Centrale, notamment la politique monétaire, la stabilité financière et la supervision bancaire, l'inclusion financière, et les systèmes de paiement.

 Cette longue marche, qui a permis à la BCEAO de garantir la stabilité de notre zone et de réaliser la vision des pères fondateurs, est le fruit du leadership de dirigeants qui se sont succédés à sa tête et en son sein. Aujourd'hui, notre Banque centrale est reconnue comme une institution moderne, efficace et crédible à l'échelle internationale et régionale.

La dévaluation du Franc CFA a été un tournant pour la région UEMOA alors plongée dans une grave crise économique. Pouvez-vous revenir sur le contexte et les raisons d'un tel choix ?

La dévaluation du FCFA est en effet intervenue en 1994, dans un contexte particulièrement difficile pour les pays. Elle a été la dernière séquence d'une série d'ajustements des économies de l'UEMOA, adoptés à partir des années 80, afin de permettre aux pays de la Zone franc de retrouver les grands équilibres macroéconomiques.

 Après les bonnes performances des décennies 60 et 70, les économies ont effectivement connu une période moins favorable. Comme déjà indiqué, elles ont souffert de la détérioration des termes de l'échange, avec l'effondrement des cours des principales matières premières. Ensuite ces économies ont dû endurer la mise en œuvre de politiques budgétaires qui avaient provoqué des déficits publics excessifs. Enfin, l'accroissement du service de la dette n'était pas pour arranger les choses, avec la hausse brutale des taux d'intérêts internationaux qui avaient atteint des niveaux records. Ces trois situations que je viens de décrire sont certainement à l'origine des déséquilibres macroéconomiques qui avaient plongé les économies de nos pays dans une crise profonde.

Pour résorber ces déséquilibres, les Etats ont dans un premier temps, adopté des mesures d'ajustement réel telles que la réduction des dépenses et la restructuration des entreprises publiques qui n'ont malheureusement pas donné les résultats escomptés, comme je l'ai déjà indiqué précédemment. Aussi, face à la persistance des déséquilibres, l'ajustement du taux de change était donc la dernière option susceptible de rétablir la compétitivité interne et externe des économies, de réduire les déficits publics et de relancer la croissance. Cet ajustement du taux de change fut effectif le 11 janvier 1994, par une dévaluation du franc CFA de 50%, décidée par les quatorze chefs d'État et de gouvernement des zones UEMOA et CEMAC. ====== Avec le train de mesures d'accompagnement ayant suivi la dévaluation, le bilan de l'ajustement monétaire ainsi décidé a été globalement positif. Les économies ont renoué par la suite avec la croissance et le changement de parité n'a pas créé la spirale inflationniste tant redoutée.

 Quel est votre regard sur l'évolution de l'agence UMOA-Titres, un organe essentiel dont vous êtes à l'origine, puisque sa création est le fruit d'une réflexion issue de la BCEAO ?

En effet, l'agence UMOA-Titres a été créée à l'initiative de la BCEAO en 2013 pour aider les Etats membres de l'UMOA à mobiliser sur les marchés financiers les ressources nécessaires pour la couverture de leurs besoins de financement, et surtout à des coûts modérés. Après neuf ans d'existence, je me réjouis que UMOA-Titres soit devenu un acteur majeur du marché régional de la dette publique. Au-delà des opérations de structuration et d'émissions de titres publics, UMOA-Titres apporte son assistance aux Etats en matière d'élaboration de Stratégie de Gestion de la Dette à Moyen terme, d'analyse de la viabilité de la dette, de gestion active du portefeuille de dette et de la trésorerie des Etats membres.

Depuis 2013, UMOA-Titres a donc permis aux Etats membres de l'UEMOA de lever des volumes substantiels de ressources sur le marché à des conditions favorables. Depuis 2013, UMOA-Titres a donc permis aux Etats membres de l'UEMOA de lever des volumes substantiels de ressources sur le marché à des conditions favorables. Le stock de la dette publique de marché est ainsi passé de 5 068,8 milliards en 2014 représentant 8% du PIB à 16 997,5 milliards en 2021, soit 17,1% du PIB. Au niveau du coût des émissions, les taux moyens pondérés des titres publics ont significativement baissé entre 2014 et 2021, passant respectivement de 5,2% à 3,1% pour les obligations du trésor et de 6,6% à 5,7% pour les bons du trésor. Enfin, la maturité des émissions s'est allongée. Ainsi, la maturité la plus élevée enregistrée sur les émissions est passée de 8 ans en 2014 à 15 ans en 2021. Ces évolutions, qui contribuent à préserver la viabilité de la dette publique des Etats membres, sont appelées à se renforcer au cours des prochaines années.

Enfin, il faut souligner que UMOA-Titres met à la disposition des acteurs du marché financier régional, acteurs internes comme externes à l'Union, une gamme d'informations utiles pour leurs prises de décisions. Globalement, depuis sa création, et ses résultats parlent d'eux-mêmes, cette agence a permis de développer sensiblement le marché financier régional.

 En 2020, Umoa-Titres lançait les bons sociaux Covid-19 sur le marché des titres publics, une initiative qui a permis de soulager les finances publiques des Etats confrontés à une forte hausse des dépenses. Quelle est l'histoire de cet instrument qui est une vraie innovation en matière d'appui aux économies en temps de crise ? La pandémie de la Covid-19 a entraîné une crise économique profonde au niveau mondial et nos pays n'ont pas été épargnés. Les Etats ont donc dû prendre des mesures pour, à la fois, lutter contre la pandémie et relancer les économies. Bien sûr, ces mesures nécessitaient un financement en urgence dans la mesure où elles n'étaient pas prévues dans les budgets ...

Retrouvez la suite de l'interview dans le dernier numéro du trimestriel Sika Finance à télécharger gratuitement via le lien ou en cliquant sur la une du magazine ci dessous.

Jean Mermoz Konandi Publié le 31/08/22 17:27

Tiémoko Meyliet KONE, Gouverneur de la BCEAO (2011-2021) et Vice-Président de la Côte d'Ivoire :

Au MALI : les nombreux coups d'ÉTAT foireux vous ont avancé à quoi ! Tous les politiciens Maliens ont leurs biens et familles ici, chez nous en COTE d'Ivoire.

Je leur demande donc, la modération quand ils attaquent notre président de La République, Alassane OUATTARA, nos relations doivent dépasser les démagogies politiciennes. 

Mali : 5 coups d'Etat depuis l’indépendance L'ex-Soudan français, actuel Mali, a enregistré 5 coups d’État depuis son indépendance de la colonisation française, le 22 septembre 1960.

Modibo Keita, alors premier président, a mis en place un processus de réformes de l’économie en s’appuyant notamment sur l’agriculture avant de créer en 1962 sa propre monnaie, le franc malien, et rompt avec le franc CFA.

Le 19 novembre 1968, le régime de Modibo Keita est renversé par des jeunes officiers, conduits par le lieutenant Moussa Traoré à la suite d'une grogne populaire. Ainsi le lieutenant Moussa Traoré, héritait d’un pays économiquement à bout et politiquement divisé. Le Comité militaire pour la libération nationale (CMLN) qu’il dirigeait d’une main de fer abandonna dès 1984, le franc malien et retourna au franc CFA.

Les réformes n'ont pas été accompagnées du changement politique tant réclamé par la population.

Après la répression d’une manifestation qui a fait plusieurs dizaine de morts, l’ancien lieutenant devenu général est renversé le 26 mars 1991 par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré.

Amadou Toumani Touré surnommé « ATT » installa un comité transitoire pour le salut du Mali. Il organisa en 1992 les premières élections démocratiques de l'histoire du Mali. Ainsi Alpha Oumar Konaré, enseignant de son état, devient le premier président démocratiquement élu. ATT revenait au pouvoir après les élections de 2002. Une crise sécessionniste s'est installée en 2011 conduit le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) avec le soutien du MUJAO.

Des centaines de soldats maliens ont été égorgés à Aguelhoc en 2012. Le renversement du régime d'Amadou Toumani Touré interviendra le 22 mars 2012 par le capitaine Amadou Aya Sanogo.

Arrivé au pouvoir en 2013, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) a promis de relever le pays en luttant contre la corruption et en ramenant la paix. Sept ans après ces promesses, l'insécurité et la corruption se sont généralisées dans le pays. Le 18 août 2020, un coup d'état est intervenu, mené par le colonel Assimi Goïta, après de nombreuses manifestations organisées par le Mouvement du 5 Juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Bah N’Daw, colonel à la retraite et ancien ministre de la Défense est désigné président de la transition, alors que le Colonel Assimi Goïta, meneur du coup d'Etat est désigné vice-président chargé des questions de défense et de sécurité.

Un changement de gouvernement a conduit à un second cop d’Etat dit aussi « coup de force », le 25 mai 2021, le colonel Assimi Goïta déposa Bah N’Daw président de la Transition et prit la tête de la présidence.

Mali : 5 coups d'Etat depuis l’indépendance 

>À lire aussi :Idriss Dagnogo · PUTSCHS À RÉPÉTITIONS AU MALI / À QUAND LA PRISE DE CONSCIENCE ?

19 Novembre 1968 : Coup d'Etat de la junte militaire dirigée par le Lieutenant Moussa TRAORÉ en 1968 contre le Président Modibo KEÏTA père de l’indépendance. Le Président Modibo KEÏTA a su sauvegarder de par son génie politique l’intégrité du territoire malien nonobstant le soulèvement des Touaregs, qu'il a d'ailleurs maté avec rudesse en 1964 Causes du coup d'Etat : difficultés économiques et financières aggravées par une sécheresse accrue en 1968 qui a engendré l’antipathie de la population contre le gouvernement. Le coup d'Etat est bien accueilli par les populations.

Les jours suivant le coup d’État, le nouvel homme fort, Moussa Traoré, promet un régime démocratique avec libertés individuelles, organisations syndicales, multipartisme et élections libres…Des promesses hélas jamais tenues. Devenu président, il fait adopter par référendum en 1969 une Constitution et ne tolère qu’un seul parti, le sien : l’Union démocratique du peuple malien (UDPM).

Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le Mali s’enfonce dans la dictature. Moussa TRAORÉ est frappé par les mêmes maux que son prédécesseur. Les mêmes graves crises économiques et financières réapparaissent, résultante de sécheresses successives. La contestation s'intensifie et la soif de démocratie en 1990 dans un contexte de multipartisme en accentuent la révolte. Des grèves syndicales et estudiantines paralysent le Mali. Le régime militaire de parti unique réprime dans le sang toutes velléités démocratiques.

Un groupe de militaire mené par le lieutenant-colonel Amadou Toumani TOURÉ renverse le général président le 26 mars 1991. Celui-ci contrairement à Moussa TRAORÉ mettra en place une transition et procède aux élections présidentielles le 26 Avril 1992 qui verront la victoire de Alpha Oumar KONARÉ. Ce dernier engage le Mali sur la voie de la démocratie et est réélu en 1997, pour un second mandat qui s'achève en 2002.

Le Président KONARÉ sera remplacé par Amadou Toumani TOURÉ à la suite des élections de 2002. Il faut noter qu'il est redevenu civil après sa retraite anticipée de l'armée en 2001. Il est réélu pour un deuxième mandat en 2007 qu'il n'aura pas le temps de terminer car il sera victime d'un coup d'Etat perpétré par le Capitaine Amadou SANOGO le 22 Mars 2012.

Les raisons avancées par la junte militaire sont donc la mauvaise gestion de la rébellion Touareg. Cette fois la CEDEAO sous l’égide de la présidence de Alassane OUATTARA a réussi à imposer la mise en place d'une transition conformément à la constitution aux militaires, qui a permis donc au Président de l’Assemblée Nationale Dioncounda TRAORÉ d’être le Président de la transition. Il organisa les élections présidentielles qui portèrent à la tête du pays, Ibrahim Boubacar KEÏTA (IBK) le 11 Août 2013. Il sera réélu en 2018.

Un autre Putsch renversa (IBK) le 18 Août 2020. Cette junte militaire est dirigée par le Colonel Assimi GOÏTA. Les raisons de ce coup d'Etat est l'escalade de l’insécurité et mauvaise gouvernance. La CEDEAO est à l'œuvre à nouveau pour trouver des solutions idoines et pérennes pour la stabilité du Mali. Le problème Touareg est une situation sociopolitique que le Mali n'a jamais réussi à résoudre depuis la colonisation jusqu’à nos jours.

Vouloir accuser d'autres Etats responsables de votre incapacité à trouver des solutions entre maliens est irresponsable et lâche.

AFFAIRE LES MALIENS DÉDAIGNENT LES IVOIRIENS À TRAVERS LEUR PRÉSIDENT, ET SI ON EN PARLAIT ? TROP C'EST TROP / Par Moustapha Ben BobI "

MAIS ON VOUS ATTEND CAR UNE FOIS AU MUR L'ON NE PEUT QUE SE DÉFENDRE. NE POUSSER VRAIMENT PAS LES IVOIRIENS À DES REPRÉSAILLES CONTRE LEURS FRÈRES MALIENS"

LE JEU DANGEREUX ET INACCEPTABLE DE L'OPPOSITION IVOIRIENNE

Les Maliens vivants en République du Mali et pro putschistes pensent que le monde se limite qu'à Bamako et environs par conséquent ils peuvent se permettre de tout sans aucune retenue. 

Hier, lors de la fameuse marche contre la Ecowas - Cedeao nous avons eu l'impression que c'était à la vérité une marche contre la Côte d’Ivoire par ricochet contre son excellence Alassane Ouattara. Les Maliens pro putschistes ont finit par nous montrer hier qu'à la vérité ils nourrissent un dédain inouïe et exécrable contre leur voisin d'à côté.

LE COMBLE DE LA BÊTIS

Grand fut notre émoi mais pas étonnant d'entendre l'un des bouffons de la tribune populiste des nouveaux panafricons maliens, de chialer ceci en bambara " que les terroristes attaquent Abidjan et fassent de la CI une base ..." et voir une foule en liesse face à de tels propos. Mais cette foule ignorante oublie que c'est parceque c'est ADO qui est là sinon si c'était leur soutien panafricon GBAGBO LAURENT ,les jeunes patriotes de Blé Goude Charles officiel envahiraient les commerces Maliens et les attaquer dans les différentes communes de Abidjan . Mais, tellement que Ouattara a su bien éduqué son peuple et sa jeunesse en particulier, on continue de garder notre harmonie fraternelle avec les ressortissants maliens résidents chez nous .

La CI est le seul pays qu'un malien peut engager un bras de fer avec un ivoirien sur n'importe quoi et le malien peut avoir gain de cause s'il est dans la vérité. C'est en CI que des secteurs d'activités tel que les WC publics sont la chasse gardée que des Maliens. Même si des ivoiriens s'y invitent nos frères maliens font tout pour l'évincer, il existe plusieurs autres secteurs comme ça.

TROP C'EST TROP

On a beau été pacifique à un moment donné on sera obligé de se faire entendre et cela très bruyanment si la bêtise continue. Ce n'est pas la CI seule qui constitue les 15 autres États de la Cedeao_Ecowas , et nous n'avons rien contre les maliens pour se réjouir de leur malheur en conséquence que ces va-nu-pieds maliens panafricons pro putschistes arrêtent leurs parjures contre notre cher et noble chef d'État car si ça continue, un bon matin on apprendra que les ivoiriens sont entrain d'arracher les biens maliens résidents chez eux et sont entrain de procèder à leur expulsion tout azimut.

LES OPPOSANTS IVOIRIENS DE LA HONTE

Dans leur soucis de diaboliser son excellence Alassane Ouattara à tout prix, les opposants ivoiriens qui selon eux sont des démocrates, ont trouvé à travers la situation malienne pour se faire une ossature afin d'en profiter pour en découdre avec le pouvoir d'Abidjan. Nous avons vu des affiches du P-P-A CI arborant fièrement l'effigie de Laurent Gbagbo officiel lors de la manifestation où des panafricons ont prôné le chaos à Abidjan où koudou et toute sa famille y vivent sans oublier ses partisans. C'est cela la haine sans retenue contre un adversaire même si cela doit nous nuire pourvue que l'autre soit entaché.

LE COMBLE DE LA BÊTISE DES OPPOSANTS IVOIRIENS 

Les soroistes de Générations et Peuples Solidaires-GPS ont fait de la situation au Mali leur choux gras car pour eux c'est une aubaine pour avoir enfin leur base arrière de déstabilisation de la République de Côte d’Ivoire par conséquent toute forme de communication allant dans le sens des éternels transitaires putschistes est élaborée et distillée par les canaux de Chris Yapi Officiel . 

Ainsi, le fameux El Hadj Mamadou Traore a directement sans porter de gants accusé son excellence Alassane Ouattara d'être celui qui en complicité avec l'État français chercherait vaille que vaille à déstabiliser le 1/3 restant de l'état de droit tenu par la junte . À la vérité Christ YAPI Offiel et ses talibets du parjures sont dans une dynamique afin d'avoir l'assentiment des putschistes maliens qui leur permettraient de leur céder leur territoire pour enfin mettre en exécution le vœu du maudit qui a souhaité à la face du monde que les terroristes attaquent Abidjan.

En vrai, ce n'est pas les terroristes mais plutôt la bande à Chris Yapi qui tenterait cet ignoble projet. Tout est une planification bien ficelée et bien mûrie. La femmelette de maimouna camara dite La Guêpe et le taulard proxénète Souley DeParis B-52 sans oublier le camer Franklin Nyamsi ont déjà depuis quelques fait croire aux niais maliens incultes pro putschistes que leur damnation vient d'Abidjan . 

MAIS ON VOUS ATTEND CAR UNE FOIS AU MUR L'ON NE PEUT QUE SE DÉFENDRE. NE POUSSER VRAIMENT PAS LES IVOIRIENS À DES REPRÉSAILLES CONTRE LEURS FRÈRES MALIENS

Nb : le peuple malien silencieux et anti putschistes est celui là même qui incarne la vraie majorité. Le 27 Février prochain date butoire de la transition de 18 mois ceci se fera entendre et pour ceux qui aiment bien les comparaisons populistes auront le temps de faire leur comparaison.

Allah an-dêmin 🙏🙏🙏 Par Moustapha Ben BobI

Se rebeller contre tout le monde comme le font assez bien les autorités maliennes est un nid pour l'instabilité politique économique susceptible d'une impasse lourde de conséquences.un peu de réalisme...pour sauver le Mali

Sortir de la CEDEAO, battre sa propre monnaie, bouter hors du Mali toutes les forces étrangères, appeler les peuples africains, particulièrement maliens à résister contre les sanctions, patati patata....

Ce sont les analyses d'experts politiques improvisés ou patentés des réseaux sociaux, à la suite de la batterie de sanctions infligée à l'Etat du Mali par la CEDEAO lors du sommet des chefs d'Etats tenu à Accra.

Je suis perplexe face à des sorties du genre, non pas celles qui proviennent des internautes ordinaires mais de personnages du net, relativement pointilleux, sensés analyser la situation du Mali avec un peu plus de hauteur de réalisme et de recul. Les propositions faites par ces internautes à vau l'eau et sous le coup, sans doute de l'émotion panafricaniste ou de la colère subite ne me semblent guère réalistes dans la moindre tentative d'exécution.

Aucun pays dans un contexte géopolitique et géostrategique assez sensible comme celui du Mali ne peut se donner le luxe d'engager un bras de fer avec une organisation sous régionale. Aucun !

Aucun n'a cette capacité diplomatique, économique, financière ou militaire pour tenir tête à un collège de Chefs d'états bien ou mal élus et qui réagissent par solidarité entre eux ou par soutien et relai à des puissances "ennemies" au Mali. Si cette tendance d'affranchissement étatique était chose aisée, il y a longtemps que l'Otan aurait cédé sous les menaces de la Chine ou de la Russie, de la Corée du Nord ou des États Unis de Donald Trump ou encore d'autres États allergiques aux respect de lois et décisions inspirées de regroupements.

Il y a longtemps que l'Union Européenne aurait periclité sous les menaces de certains États membres ou non à l'humeur anarchiste et à allure provocatrice.... Il y a longtemps que la Cemac, le regroupement de l'Afrique Centrale, moins structuré et moins organisé que la CEDEAO se serait effondré sous le poids des instabilités politiques en Centrafrique, en RDC, au Burundi.

Il y a longtemps donc que l'ONU elle-même se serait embourbée sous les pressions fantaisistes de certains États voyous de la planète qui ont tendance à résumer le monde à leur biotope stratégique zelateur et narcissique.

Une décision de cette envergure issue de l'unanimité de chefs d'Etats de la CEDEAO ne devrait pas être prise avec autant de légèreté que je constate chez des experts de claviers de smartphones.

Battre sa propre monnaie est un processus plus fastidieux qu'on ne le pense. S'isoler de gré ou de force sur les plans politique, diplomatique, économique , militaire et frontalier pour un pays enclavé comme le Mali en proie à des concerts djihaddistes récurrents est un suicide.

Se rebeller contre tout le monde comme le font assez bien les autorités maliennes est un nid pour l'instabilité politique économique susceptible d'une impasse lourde de conséquences. Pour ma part, j'inviterais les nouveaux patrons du Mali à faire profil bas vis à vis de la CEDEAO, en jouant sur les pays amis qui y restent, tout en maintenant leur attachement aux principes d'intégrité et de sécurité de l'Etat malien, au nom du peuple malien.

Engager très rapidement un dialogue, débarrasser les discours politiques de couleurs et de saveurs trotskystes et rebelles qui n'ont plus droit de cité dans un monde infecté par des jeux d'intérêts même les plus meurtriers et les plus machiavéliques.

Comprendre l'inquiétude de la CEDEAO et partenaires sur le caractère un peu trop barbare d'une transition de cinq ans qui est une porte ouverte sans ambages à une instabilité politique et militaire imminente.

Pour ma part, je pense que Assimi Goita, le Président de la Transition est déjà un héros si c'est ce qu'il voudrait être pour le Mali, mais le temps use le destin des héros, c'est pourquoi la nature d'elle même, par sélection met un terme assez tôt à leur posture en vue de préserver pour longtemps leur image et leur intégrité historique. En ce qui concerne la CEDEAO, j'enrage.

La CEDEAO devrait éviter l'accumulation des PARADOXES, comme elle le réussi dans sa ligne de conduite.

Comment comprendre et tolérer dans une rencontre, des États qui se montrent ouvertement hostiles à la limitation de mandat dans leurs pays, et préférer s'acharner contre des gouvernements qui arrivent à corriger par des coups d'Etat cette dérive atavique de certains hommes qui ont décider de se maintenir au pouvoir contre la volonté des peuples inscrite dans les constitutions ! 

Comment comprendre cette injustice permanente et révoltante ? Les sanctions, les opérations militaires, les mesures d'isolement dans une logique géopolitique saine et responsable devraient d'abord être infligées aux cumulards de mandats, catalyseurs de coups d'Etats.

C'est la première et ultime solution à la prolifération des prises de pouvoir par la force, conséquences des transitions inconfortables.

C'est là où se situe l'inconsequence de la CEDEAO et de ses animateurs de Chefs d'Etats. Quand aux peuples africains, il leur revient tout simplement de prendre leur destin en main en évitant de continuer à déifier leurs gouvernants, anciens comme nouveaux, en veillant de façon active à l'application des textes constitutionnels pour lesquels ils ont mandaté leurs compatriotes, appelés à les sauvegarder dans l'intégrité, le respect et la parole donnée. Ce qui revient à dire avec Barack Obama que les États n'ont pas besoin des hommes forts, mais des institutions fortes, encore que les textes de ces institutions soient solidement sécurisés et respectés.

Un peu de réalisme dans les propositions. Force au Mali et à son peuple.

Source : Carlos KETOHOU

Le 10 janvier 2022

CAN 2021 : Motsepe met fin au suspense ! «Je vous donne rendez-vous le 9 janvier. Je serai là dès le 7 avec ma femme et mes enfants, parce que nous sommes tous Camerounais ! (…) Donc si je suis là à partir du 7

«J’ai confiance en mes frères, je suis impatient, je suis fier, très fier d’eux, du gouvernement, de mon vieux ‘Eto’o-Eto’o-Eto’o’ (rires), du vice-président de la CAF, de ‘mon frère’ Véron (Mosengo-Omba, le secrétaire général de la CAF, ndlr) 

Avant même sa rencontre prévue mardi avec le président de la république camerounais, Paul Biya, le président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe, a mis un terme au débat sur le maintien ou non de la CAN 2021 (9 janvier-6 février 2022). Malgré la pression exercée par la FIFA et les clubs européens pour un report ou une annulation, le patron du football africain a assuré que le tournoi aura bel et bien lieu aux dates prévues !

«Nous serons tous présents au Cameroun dans quelques semaines. Ce tournoi, c’est pour les Camerounais et les Africains. Je suis si fier et excité du travail effectué. On peut se rendre compte de l’ampleur des engagements pris pour que les problèmes évoqués ces derniers jours soient réglés. Mon message est pour l’Afrique et pour le monde : Nous allons organiser cette CAN, en partenariat avec le gouvernement du Cameroun, le peuple du Cameroun, la CAF et le nouveau président de la Fédération camerounaise (Samuel) Eto’o. Nous sommes prêts à montrer au monde le meilleur du football africain, le meilleur de l’hospitalité africaine. Ce sera une CAN réussie, la plus réussie de toutes !», a lancé le Sud-Africain à l’issue d’une visite du stade d’Olembe, qui accueillera le match d’ouverture et la finale.

Motsepe prend rendez-vous 

Relancé par un journaliste pour savoir s’il faisait bien référence à une CAN au mois de janvier, le dirigeant a tenu un discours sans ambiguïtés. «Je vous donne rendez-vous le 9 janvier. Je serai là dès le 7 avec ma femme et mes enfants, parce que nous sommes tous Camerounais ! (…) Donc si je suis là à partir du 7, tout le monde doit être là le 7, pour le coup d’envoi de l’épreuve le 9», a clamé le successeur d’Ahmad Ahmad, avant d’adopter un ton plus grave, qui peut être interprété comme une réponse aux réticences venues d’Europe.

«Nous devons croire en nous, nous devons cesser d’être négatifs et sceptiques sur nos propres capacités. Parfois, nous sommes excessivement critiques vis-à-vis de nous-mêmes. Si nous-mêmes n’avons pas confiance en les Africains, qui aura confiance en eux ?», s’est interrogé l’homme d’affaires. «J’ai confiance en mes frères, je suis impatient, je suis fier, très fier d’eux, du gouvernement, de mon vieux ‘Eto’o-Eto’o-Eto’o’ (rires), du vice-président de la CAF, de ‘mon frère’ Véron (Mosengo-Omba, le secrétaire général de la CAF, ndlr). Notre génération doit être celle qui croit en les Africains. Nous pouvons organiser une compétition de football aussi qualitative que celle organisées en Europe et ailleurs dans le monde.» Enfin le genre de discours que tous les fans de football africain attendaient !

Par Romain Lantheaume - 21 décembre 2021

Possible report de la CAN : le coup de colère de Samuel Eto’o « Pourquoi la Coupe d’Afrique des nations ne se jouerait pas ?

Donnez-moi une seule raison valable ! Ou alors, on est en train de nous traiter, comme on nous a toujours traités : nous sommes des moins que rien et nous devons toujours subir », « Je ne vois pas pourquoi elle n’aurait pas lieu »

« Certains Africains sont encore complices » 

Alors que les rumeurs sur un possible report de la CAN ne cessent d’enfler sous la pression de la Fifa, Samuel Eto’o dit son exaspération. Fraîchement élu à la tête de la Fédération camerounaise de football, l’ancien international affirme qu’il « défendra avec la dernière énergie la tenue de cette Coupe d’Afrique des nations ».

« Nous sommes très clairs en ce qui concerne notre engagement à faire [de la Coupe d’Afrique des nations] un succès au Cameroun. […] Nous serons tous présents au Cameroun dans quelques semaines », a assuré Patrice Motsepe lundi soir. Alors que les rumeurs sur un nouveau report de la CAN, qui doit se tenir au Cameroun du 9 janvier au 6 février, ne cessent d’enfler, le patron de la Confédération africaine de football (CAF) s’est voulu rassurant.

« On peut se rendre compte de l’ampleur des engagements pris pour que les problèmes évoqués ces derniers jours soient réglés, a-t-il ajouté. Nous allons organiser cette CAN, en partenariat avec le gouvernement du Cameroun, le peuple du Cameroun, la CAF et le nouveau président de la Fédération camerounaise, Samuel Eto’o. Ce sera une CAN réussie, la plus réussie de toutes ! » 

Des déclarations qui interviennent alors que Samuel Eto’o, tout récemment élu à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), a poussé un véritable coup de gueule, lundi.

« Je ne vois pas pourquoi elle n’aurait pas lieu », a-t-il lâché, interrogé par nos confrères de Canal+ Sport Afrique sur l’éventualité d’un nouveau report de la CAN. Le ton posé, mais animé d’une colère froide, l’ancien international de football a affirmé que la Fecafoot « défendra avec la dernière énergie la tenue de cette Coupe d’Afrique des nations ».

« Certains Africains sont encore complices »

« Pourquoi la Coupe d’Afrique des nations ne se jouerait pas ? Donnez-moi une seule raison valable ! Ou alors, on est en train de nous traiter, comme on nous a toujours traités : nous sommes des moins que rien et nous devons toujours subir », a-t-il martelé, pointant la différence de traitement entre l’Europe et l’Afrique : « L’Euro s’est joué alors que nous étions en pleine pandémie, avec des stades pleins. Il n’y a pas eu d’incidents, et nous avons joué dans plusieurs villes en Europe. » 

« Que l’on nous dise clairement les choses ! », a-t-il encore insisté, avant de regretter le fait que « dans cette façon de faire, certains Africains [soient] encore complices ».

21 décembre 2021 à 12:07

Mali: Oumar Mariko placé sous mandat de dépôt il restera en prison jusqu’à son procès.

"Car les propos reprochés à Oumar Mariko -il a injurié Choguel Maïga et l’a notamment traité de « menteur »- ont été tenus dans un enregistrement vocal privé qui n’avait pas vocation à se retrouver dans le domaine public. 

 Oumar Mariko restera en prison jusqu’à son procès. Le président du parti Sadi était retenu depuis hier matin dans les locaux de la gendarmerie. En garde-à-vue pendant près de 48 heures, il a finalement été placé sous mandat de dépôt ce mardi après-midi 7 décembre. Ainsi que deux autres personnes accusées avec lui d’avoir tenu et diffusé des propos qualifiés d’injurieux contre le Premier ministre Choguel Maïga. Les trois hommes ont été transférés en début d’après-midi à la Maison centrale d’arrêt de Bamako.

Selon le parquet du tribunal de la Commune IV de Bamako, il est reproché à Oumar Mariko des faits d’injures contre le Premier ministre, « par le biais d’un système d’information et de communication. ». Son co-accusé, Bakary Camara, est poursuivi pour avoir diffusé ces propos sur les réseaux sociaux. Tout comme Boubacar Soumaoro, dit Bouba Fané, prévenu de « violation du secret de la communication ». Car les propos reprochés à Oumar Mariko -il a injurié Choguel Maïga et l’a notamment traité de « menteur »- ont été tenus dans un enregistrement vocal privé qui n’avait pas vocation à se retrouver dans le domaine public.

Or c’est précisément ce qui constitue la ligne de défense d’Oumar Mariko, figure de la contestation qui avait conduit à la chute du dictateur Moussa Traoré en 1991, éternel opposant depuis lors, et de ses deux co-accusés. Leurs avocats « contestent » en effet « le bienfondé et la légalité » de cette procédure, au motif que les enregistrements en question ont été obtenus, selon eux, de manière illégale. 

« Elle est infondée parce qu’il s’agit d’un enregistrement vocal envoyé à son collaborateur, expliqueMaître Mamadou Ismaila Konaté, l’un des quatre avocats qui se sont regroupés pour défendre collectivement les trois accusés. On ne sait pas les conditions dans lesquelles cet enregistrement s’est retrouvé sur les réseaux sociaux. Est-ce que cet enregistrement a été capté, est-ce qu’un mauvais esprit a pu disposer de cet enregistrement ? On ignore les conditions. »

Maître Mamadou Ismaila Konaté indique ainsi qu’il déposera une plainte contre X- elle vise en fait le parquet du tribunal de la Commune IV- pour « utilisation de moyens de preuve obtenues dans des conditions frauduleuses ». « Les gens qui sont aujourd’hui à la poursuite ont pu disposer d’un enregistrement dont ils ne peuvent ignorer qu’il a été obtenu dans des conditions totalement illégales, explique l'avocat. Et on ne va pas se gêner pour déposer une plainte pour poursuivre toutes les personnes qui ont pu posséder cette preuve obtenue dans des conditions totalement frauduleuses. »

Le parquet a fixé au 15 février prochain la comparution d’Oumar Mariko et de ses deux co-accusés. 

Publié le : 07/12/2021 - 19:43 

Oumar Mariko.Oumar Mariko. www.facebook.com/DrOumarMariko

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20211207-mali-oumar-mariko-plac%C3%A9-sous-mandat-de-d%C3%A9p%C3%B4t?fbclid=IwAR1FvYsAIih31cq2yJVyQYtTrebHlRUafKVUPPrW7Uu7vTRxB74258QIhXg&ref=fb_ip style="text-align: justify;">

Source RFI

La Côte d’Ivoire lance un mandat d’arrêt contre le congolo-malien Oumar Diawara condamné à 20 ans de prison et 50 milliards d’amende

Le tribunal correctionnel d’Abidjan a reconnu ce jeudi 2 décembre 2021 l’homme d’affaires congolo-malien, Oumar Diawara coupable des faits de ‘’complicité d’abus de biens sociaux et blanchiments de capitaux’’, au terme d’un procès qui s’est déroulé en l’absence du prévenu.

 En effet, Oumar Diawara était poursuivi devant les juridictions nationales pour des faits de complicité d’abus de biens sociaux et de blanchiment de capitaux portant sur la somme de 15 milliards de francs CFA.

 Cette procédure est consécutive à une plainte de l’Agent Judiciaire du Trésor (AJT) de Côte d’Ivoire, suite à une transaction réalisée en fraude des intérêts de l’Etat de Côte d’Ivoire, à travers la BNI, société d’Etat, et BNI GESTION, société à participation publique majoritaire, avait expliqué le porte-parole parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly; précisant que le prévenu ne s’était jamais présenté devant le juge « se prévalant d’une qualité, celle de diplomate, qu’il n’a pas » .

Ainsi, le tribunal a lourdement condamné Oumar Diawara entre autres à 20 ans de prison ferme, 50 milliards FCFA d’amende, 25 milliards FCFA de dommages et intérêts à payer à l’Etat de Côte d’Ivoire, la confiscation de ses biens, l’interdiction de séjour sur le territoire ivoirien.

 Un mandat d’arrêt a, également, été lancé contre lui.

Le 22 novembre 2021, un incident est survenu à l’aéroport de Bamako (Mali) , avec la tentative de saisie d’un aéronef de la compagnie AIR Côte d’Ivoire par Oumar Diawara , sur le fondement d’une décision de la Cour de Justice de la CEDEAO condamnant l’Etat de Côte d’ivoire à lui payer la somme d’un milliard deux cent cinquante millions de francs CFA en réparation de la violation de ses droits.

Une décision de la Cour de Justice de la CEDEAO que le gouvernement ivoirien estime avoir été « prise en violation de ses droits » et entend user de toutes les voies de droit pour la contester. Source / Rk/ Abidjan.net News

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 L’homme d’affaire Oumar Diawara sera jugé le 25 novembre prochain pour des faits de complicité d’abus de biens sociaux et blanchiment de capitaux, apprend KOACI de sources proches du dossier.

Il ressort de nos investigations qu'en 2018, sans la vigilance de l‘agent judiciaire du Trésor, il coulerait des jours tranquilles en Côte d’Ivoire. Avec la complicité de cadres de la BNI, dont deux sont poursuivis, Oumar Diawara, Malien né au Congo et de nationalité malienne, congolaise et guinéenne avait failli réaliser un grand coup, gagner frauduleusement 15 milliards d’actifs (terrains, ndlr) de l’Etat au prix d’un investissement d’1,05 milliard. Les faits

Le 10 Aout 2018, Madame l’Agent judiciaire du Trésor, avait saisi le Doyen des Juges d’Instruction d’une plainte avec constitution de partie civile contre le sieur Diawara Oumar, gérant de la Société Ivoirienne des Dépôts (SIDD) pour des faits de complicité d’abus de biens sociaux et blanchiment de capitaux.

Au soutien de sa plainte, l’Agent Judiciaire du Trésor avait expliqué que la BNI-Gestion, est une société à participation financière publique majoritaire (65 % de son capital social) ayant pour objet la gestion d’Organisme de Placement Commun en valeur Mobilière (OPCVM) et dirigée à l’époque des faits de la cause par Madame Fatoumata Konaré.

Conformément à son objet, la BNI-Gestion avait mis sur le marché deux produits dénommés FCP Capital Croissance et FCP Dynamic Savings auxquels avait souscrit largement le public. Dans le cadre de son fonctionnement, cette entité financière, avec les fonds en provenance de ces Fonds Communs de Placement (FCP), avait acquis dans le courant de l’année 2016, par différents actes notariés de multiples terrains non bâtis dans les communes d’Assinie, Cocody et Bingerville pour un montant de treize milliards quatre cent cinquante-huit millions quatre-vingt-quinze mille cinq cent quatre-vingt-neuf (13.458.095.589) de francs CFA. Poursuivant, nous apprenons que la plaignante avait indiqué que suite à ces différentes acquisitions faites par cette structure financière, le Conseil Régional de l’Epargne Publique (CREPMF), l’autorité de régulation du marché financier de la zone UEMOA, avait fait injonction à la BNI Gestion d’avoir à cesser toute opération immobilière car n’étant pas autorisée à gérer des actifs immobiliers conformément à la règlementation bancaire en vigueur.

Pour se conformer à cette injonction du régulateur, la BNI Gestion avait alors choisi de céder tous ses terrains non bâtis à la somme de quinze milliards (15.000.000.000) de francs CFA à la société PERL INVEST SASU.

La plaignante avait précisé que la BNI Gestion était l’associée unique et détenait 100% du capital social de PERL INVEST SASU et les dirigeants étaient les mêmes que ceux de BNI Gestion.

Elle avait ajouté que pour pallier ce déficit causé aux deux Fonds Communs de Placement (FCP), la société PERL INVEST SASU avait sollicité et obtenu un prêt de quinze milliards (15.000.000.000) de francs CFA auprès de la BGFI Bank CI, avec comme garantie le compte principal de la BNI Gestion et les deux sous comptes des Fonds Communs de Placement (FCP), signée par Madame le Directeur Général de la BNI Gestion, sans autorisation préalable du Conseil d’Administration.

L’Autorité de régulation le CREPMF avait elle, dénoncé cette cession, motifs pris de ce que la BNI Gestion étant l’associé unique de la société PERL INVEST SASU, exerçait indirectement la gestion non autorisée d’actif et l’a sommé d’y mette fin. Pour se conformer à cette nouvelle injonction, le 18 Juillet 2017, la BNI Gestion avait cédé la totalité des actions et des actifs immobiliers de PERL INVEST SASU à la Société Ivoirienne de Dépôt de Douane SIDD, société à responsabilité unipersonnelle, avec pour gérant le Nommé Diawara Oumar, à la somme d’un milliard cinquante-neuf millions (1.059.000.000) de francs CFA.

Il ressort de notre enquête, que l’Agent Judiciaire du Trésor avait révélé que sans informer le conseil d’administration, Madame Fatoumata Konaré en même temps qu’elle signait l’acte de cession de la société PERL INVEST avec le transfert de ses passifs et actifs, a procédé également à la signature au profit de la BGFI Bank CI, d’une autorisation de remboursement permettant à celle-ci de se faire rembourser la dette de 15 milliards (15.000.000.000) de francs CFA de la société PERL INVEST par le débit des comptes de Fonds Communs de Placement de la BNI Gestion.

L’Agent Judiciaire du Trésor avait précisé que suite à la cession de PERL INVEST SASU à la SIDD, la BGFI Bank CI a débité effectivement les comptes donnés en garantie de la somme de quatorze milliards quatre cent quatre-vingt-cinq millions trente-trois mille cinq cent cinquante-et-un (14.485.033.551) francs CFA pour se rembourser le prêt consenti à PERL INVEST SASU.

L’Agent Judiciaire du Trésor avait soutenu par ailleurs, que selon ses investigations, les fonds des FCP n’avaient pas été utilisées entièrement à l’achat des terrains comme convenu. Enfin, l’Agent Judiciaire du Trésor a déclaré que Madame Konaré épouse Sakandé Cissé, parmi les deux cadres de la BNI poursuivis, ayant cédé PERL INVEST au prix d’un milliard cinquante-neuf millions (1.059.000.000) de francs CFA alors qu’elle savait que PERL INVEST SASU avait un patrimoine immobilier acquis à quinze milliards (15.000.000.000) de francs CFA, a abusé des biens de la société BNI Gestion.

Selon la plaignante, ce montage financier et ces différentes cessions immobilières ont été effectuées en fraude des intérêts de BNI Gestion. Une information judiciaire était ouverte à l’encontre de Diawara Oumar et autres pour les faits de présomptions graves de complicité d’abus de biens sociaux et de blanchiment de capitaux.

Plusieurs fois convoqué, il avait refusé de comparaitre sous couvert d’être un diplomate avant de s’enfuir. Après investigations, les enquêteurs découvriront qu’à défaut de son épouse, Oumar Diawara n’a jamais été diplomate. Il s'est toujours présenté comme commerçant ou directeur de société, comme en attestent plusieurs documents consultés lors de notre enquête.=

Oumar Diawara jouira néanmoins de l'aide de la représentante de l'Union Africaine en Côte d'Ivoire, la congolaise Joséphine-Charlotte Mayuma Kala, qui n'hésitera pas à s'ingérer dans ce dossier, comme l'attestent des documents consultés. Enfin, à titre conservatoire, le magistrat instructeur prenait le 05 décembre 2018, une ordonnance portant interdiction de toutes transactions immobilières sur les parcelles litigieuses à la requête de l’État de Côte d’Ivoire, représenté par l’Agent Judiciaire du Trésor (AJT).

Une bien sale affaire qui sera donc jugée jeudi à Abidjan. Source Amy Touré  KOACI.COM

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Affaire Oumar Diawara VS BNI Gestion: la Côte d’Ivoire fait fi de la décision de la Cour de justice de la CEDEAO

L’homme d’affaire congolo-malien Oumar Diawara a remporté, le 22 octobre dernier, une bataille judiciaire inédite contre l’Etat de Côte d’Ivoire dans l’affaire qui l’oppose à la BNI Gestion. La plus haute instance judiciaire de la zone CEDEAO lui a donné raison. La cour basée à Abuja condamne la Côte d’Ivoire à payer les dommages et intérêts fixés à un milliard deux cent cinquante millions de Franc CFA (1 250 millions FCFA) en sus d’une restitution des terres dont la valeur est fixée à vingt milliards de francs Cfa.

Genèse d’un imbroglio: quand BNI Gestion a cédé Perl Invest Pour comprendre l’affaire, un bref retour en arrière est nécessaire. En dates du 12 décembre 2016 et du 6 Juin 2017, le régulateur du marché financier (CREPMF) de l’UEMOA a adressé des injonctions à BNI Gestion l’invitant à céder l’ensemble de son actif immobilier détenu par le biais de sa filiale Perl Invest au motif que cela ne répondait pas à l’agrément de gestion qui lui a été accordé.

En exécution de ces injonctions, le Conseil d’Administration de BNI Gestion a décidé de céder ladite filiale. C’est dans ce cadre que la société SIDD dont Oumar Diawara est le patron s’est portée acquéreur de Perl Invest par acte de cession en date du 18 Juillet 2017. Selon le rapport du cabinet d’expertise comptable Excelsior, au moment de sa cession, la société Perl Invest détenait un patrimoine immobilier estimé à 16 milliards de Francs Cfa et une dette de 15 milliards de Francs Cfa dans les livres de BGFI Bank Abidjan. 

En conformité avec le rapport de ce cabinet d’expertise comptable, l’homme d’affaire Oumar Diawara a à cet effet procédé à l’opération de l’acquisition de la société Perl Invest en déboursant la somme de 2 472 535 103 de Francs Cfa repartie comme suit : 1 059 000 000 (un milliard cinquante-neuf millions de francs CFA) payés cash; 1 413 535 103 FCFA (un milliard quatre cent treize millions cinq cent trente-cinq mille cent trois francs CFA) par compensation des fonds payés à BNI Gestion par les souscripteurs des programmes immobiliers.

A la suite de cette acquisition, Oumar Diawara a adressé deux courriers à la BGFI Bank pour discuter des modalités de remboursement de la dette de la société Perl Invest dans ses livres. Malheureusement, les deux courriers sont restés sans suite. Ce n’est qu’à postériori que l’homme d’affaire a été informé par BNI Gestion que Madame Sakandé Cissé Fatoumata, son ex Directrice Générale, licenciée pour abus de biens sociaux et contre qui une plainte au pénal a été portée, avait, le jour même de la cession de Perl Invest, donné autorisation écrite à BGFI Bank pour se faire rembourser sa créance détenue sur Perl Invest par l’utilisation des avoirs de BNI Gestion domiciliés dans ses livres.

Par ailleurs, BNI Gestion a saisi le Tribunal de Commerce pour voir BGFI Bank être condamnée à rétrocéder ses avoirs utilisés pour le remboursement de la dette de Perl Invest. 

C’est ainsi que le 28 décembre 2017, par un courrier, Oumar Diawara saisit la BNI Gestion pour proposer de lui rétrocéder les terres qui ne faisaient pas l’objet d’investissement et de faire le point sur la balance des dettes. Cette énième tentative est restée infructueuse.

Après avoir épuisé toutes les voies administratives, l’homme d’affaire congolo-malien a décidé de déposer une plainte avec constitution de partie civile contre BNI Gestion et Madame Sakande Cissé Fatoumata (Directrice générale de la BNI) pour escroquerie, car la superficie réelle des terres du patrimoine immobilier de Perl Invest était largement en deçà de la superficie indiquée lors de l’acquisition.

Envoyée au Gnouf, la DG de BNI Gestion libérée contre caution. Puis grosse surprise Les différentes plaintes de Oumar Diawara ont eu pour conséquence l’emprisonnement de la directrice générale de la BNI Gestion pour une durée de trois semaines avant que des interventions de tierces personnes ne permettent son élargissement contre paiement d’une caution de 100 millions de FCFA et la levée de son interdiction de sortie du territoire pour une affaire dont le préjudice est estimé à 8 milliards FCFA. C’est dans ce contexte pour le moins rocambolesque que le juge du 9 éme cabinet d’instruction auprès de qui l’affaire avait été confiée a commandité une expertise immobilière qui a conduit à la production d’un rapport de constat sans équivoque sur la superficie réelle des terres. Mais, au plus grand étonnement des conseils de l’homme d’affaire Oumar Diawara, le dossier pénal suivi contre Madame Sakandé Cissé Fatoumata (Directrice de la BNI ) a disparu du 9 éme Cabinet pour se retrouver au 5ème Cabinet sans que les avocats de Monsieur Oumar Diawara ne soient informés. 

Selon les informations, l’actuel ministre des finances de la Côte d’ivoire, Adama Coulibaly, qui fut administrateur à la BNI, n’a menagé aucun effort pour bloquer cette affaire pendante devant la justice. Parallèlement à la procédure engagée par Oumar Diawara, une plainte contre l’argentier a été déposée courant août 2018 par l’Agent Judiciaire du Trésor, la nommée Kadiatou Ly avec constitution de partie civile, pour complicité d’abus de biens sociaux et blanchiment de capitaux. Puis c’est la surprise. 

Comment en une nuit, passer du statut privé au public Par un mystère connu d’elle seule, Madame Kadiatou Ly a tenté d’attribuer à Perl Invest un statut de société à participation financière publique.

 C’est dans cette confusion et sans même auditionner une des parties, en l’occurrence Monsieur Oumar Diawara, que la juge du 5ème Cabinet d’instruction a procédé à la saisie des terrains appartenant à Perl Invest, le 17 décembre 2018, en violation de toutes les procédures, estime le conseil de l’homme d’affaires. Lequel a fait appel de l’ensemble des ordonnances émises par le juge d’instruction du cabinet.

19 mois d’obstruction plus tard Durant plus de 19 mois en appel, la juge d’instruction du 5 ème cabinet en charge de l’affaire a manifestement fait obstruction de transmettre le dossier au second degré afin que les juges d’appel puissent statuer. C’est face à cet état de faits que le conseil de l’homme d’affaire Oumar Diawara a fini par saisir la Cour de Cassation pour demander le dessaisissement du juge du 5 ème Cabinet en la personne de Madame Blanche Abanet Esso. Suite à la requête du conseil de l’homme d’affaire Oumar Diawara, la Cour de Cassation a donné droit à cette requête par décision rendue le 27 Octobre 2020. Dans l’intervalle, le 20 Octobre 2020, BNI Gestion a définitivement remporté son procès contre BGFI Bank qui s’est vue condamner à lui rembourser les fonds (FCFA 14,4 milliards ) indument utilisés pour l’apurement de la dette de Perl Invest. Ainsi, après le dessaisissement du juge du 5ème Cabinet par la cour de cassation, Madame blanche Abanet Esso aurait, selon nos sources, usé de son influence auprès du Ministre de la justice Sassan Kambilé qui aurait exercé une pression sur les juges de la Cour de Cassation afin que cette haute institution puisse par conséquent annuler sa décision de dessaisissement du juge du 5eme cabinet.

La médiation avortée du ministre des Finances de l’époque Face à la tournure des événements, le Ministère de l’Économie et des Finances de l’époque, Adama Koné, avait proposé sa médiation et un accord avait même été trouvé avant que BNI Gestion ne fasse volte-face et ne refuse de signer le protocole d’accord validé par toutes les parties. Ainsi cette tentative de règlement à l’amiable initiée par le ministre des Finances a échoué, laissant la place à un acharnement judiciaire contre l’homme d’affaire Oumar Diawara à travers l’Agent Judiciaire du Trésor en charge de la défense des intérêts de l’Etat, en complicité avec la juge d’instruction du 5ème Cabinet, Mme Abanet Esso Blanche. Cette magistrate avait pourtant été dessaisie du dossier par la Cour de Cassation qui l’avait sanctionnée et réaffectée du fait des nombreuses irrégularités dont elle s’était rendue coupable dans l’instruction de l’affaire. Mais en dépit de cette sanction, elle avait été néanmoins autorisée par la Présidente de cette même instance de cassation à garder son dossier.

Le recours à la justice communautaire Au terme de quatre années de batailles judiciaires et après avoir épuisé toutes les voies de recours ordinaires et extraordinaires, l’homme d’affaire Oumar Diawara s’ est finalement résolu à saisir la cour de justice de la communauté qui a tranché, le 22 octobre 2021 dernier.

Les juges indépendants de cette juridiction ont annulé tous les actes judiciaires délivrés par la justice de l’Etat de Côte d’Ivoire contre l’opérateur économique congolo-malien. L’affaire Oumar Diawara vs BNI Gestion s’est donc soldée par la condamnation de l’Etat ivoirien par la Cour de justice de la CEDEAO, au paiement de la somme de « un milliard deux cent cinquante millions (1. 250. 000.000) de francs CFA en réparation de la violation des droits du requérant », plus un franc symbolique pour le préjudice moral. ==== Les fausses déclarations à l’actif et au passif de Perl Invest, faites sur des surfaces fictives, des biens immobiliers et le détournement de plusieurs milliards dont se sont rendus coupables les administrateurs de la Banque Nationale Ivoirienne, à travers leur filiale BNI Gestion, ont été mises à nu par la justice communautaire. L’affaire fait ressortir nettement l’implication de hauts responsables de l’Etat ivoirien, en l’occurrence l’Agent Judiciaire du Trésor et les magistrats, dont la Présidente de la Cour de Cassation ainsi que la magistrate en charge du dossier au 5ème cabinet qui aux dernières nouvelles a été nommée au 11 éme cabinet.

 La BNI Gestion est une entreprise privée que les magistrats ivoiriens, en violation du traité de l’OHADA, ont voulu faire passer pour une entreprise publique sans le moindre début de preuve. L’arrêt de la Cour de la CEDEAO met en évidence le spectaculaire revirement de la présidente de la Cour de Cassation de Côte d’Ivoire, qui avait pris un arrêt contre la juge du 5ème cabinet avec «pour conséquence de lui retirer tous ses pouvoirs sur les affaires de la 5ème chambre d’où elle a été transférée et de les confier au nouveau juge qui lui succède». Néanmoins, la juge en question a gardé le dossier par devers elle et continué à instruire l’affaire.

 Pour la Cour de la CEDEAO, le fait qu’elle ait continué à retenir le dossier après l’ordre de transfert jetait un doute légitime sur sa partialité.

La Cour de la CEDEAO estime donc que les actes de la juge de la 5ème chambre, Madame Blanche Ananet Esso , constituent des atteintes graves au droit de l’homme d’affaires Oumar Diawara à un procès équitable. Le constat des juges de la cour de justice de la CEDEAO est clair : «sur la base des faits qui lui sont présentés, la Cour constate que la procédure conduisant à l’extinction des droits du requérant sur le bien est illégale, car elle n’est pas conforme à la loi et qu’elle a violé le droit à un procès équitable… ».

La Cour de Justice de la CEDEAO conclut donc que «l a violation du principe du procès équitable, dans le cadre d’un tribunal, d’une procédure ou d’une décision rend les décisions qui peuvent en découler nulles et non avenues et sans effet».

 Dans leur épilogue, les juges de la CEDEAO arguent que l’opérateur économique Oumar Diawara avait fourni des preuves irréfutables de ses droits de propriété sur Perl Invest et qu’il avait donc légalement acquis la société.

Dernière minute …

Au moment où nous mettions sous presse, une information de dernière minute fait état du renvoi du dossier suscité en jugement pénal mais l’audience, fixée initialement le 11 novembre, a été renvoyée au 25 novembre, le conseil de monsieur Diawara évoquant le fait qu’il ne pouvait pas assister à une audience pour laquelle il n’avait pas été informé. Pour les avocats de l’homme d’affaire, c’est une guerre de clochers qui commence après le revers d’Abuja. Les avocats comptent désormais lancer les procédures de saisies du patrimoine de la Côte d’Ivoire à l’étranger au cas où le pays refuserait d’exécuter la décision rendue par la cour de justice de la CEDEAO dont il est membre.

Source https://www.financialafrik.com Par Rodrigue Fenelon Massala, grand reporter.

Côte d’Ivoire, Ghana : réveillez-vous ! La Chine exporte du cacao vers la Belgique

Premiers fournisseurs mondiaux, les exportateurs africains de cacao ne touchent que 5 % des revenus de l’industrie du chocolat, sur un total annuel mondial de 130 milliards de dollars. Ils doivent maintenant faire face à l’arrivée de la Chine sur le marché.

 Agroalimentaire : le défi de la transformation Côte d’Ivoire, Congo, Tchad : les sucriers, Somdiaa en tête, repassent à l’offensive Sucre : comment la Côte d’Ivoire veut devenir autosuffisante en cinq ans En 2013, Mondelez, la société mère de Cadbury Australia, avait annoncé qu’elle allait investir 59 millions de dollars dans des essais de culture de cacaotiers le long de son usine de Hobart, en Tasmanie, au nord de l’Australie. Le but était d’augmenter la production annuelle de fèves.

Cela aurait dû être un premier signal d’alarme pour les producteurs africains. C’est désormais la Chine qui se lance dans la production de cacao, avec des projets expérimentaux qui ont déjà permis l’exportation de fèves vers la Belgique.

L’Afrique subsaharienne fournit aujourd’hui 86 % de la production mondiale de fèves de cacao, les 14 % restants étant apportés par le Brésil (12 %) et Trinidad-et-Tobago (2 %), mais elle ne touche que 5,35 % des revenus générés par l’ensemble de l’industrie (de la fève brute aux tablettes de chocolat).

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 Pourquoi ? Pour certains, cela tient au fait que l’Afrique consomme elle-même peu de ses produits dérivés, avec seulement 1 % de la consommation mondiale.

 D’autres estiment que l’Afrique, contrairement à l’Europe, n’a pas encore la capacité technique de construire des modèles intégrés pour transformer la matière première en produits finis et gérer la chaîne d’approvisionnement.

D’aucuns mettent en avant le manque d’investisseurs industriels, dû à des conditions d’emprunt difficiles (taux trop élevés, garanties exigées trop strictes), d’une préférence pour la liquidité et plus globalement d’un manque de confiance dans l’économie.

Une vision trop réduite des choses Ces trois arguments sont tout à fait recevables. Mais si nous ne parvenons pas à capter plus de la valeur de la chaîne d’approvisionnement c’est parce que nos petits exploitants agricoles, nos coopératives, nos organismes de réglementation et les gouvernements en place ne voient pas assez grand.

Ils laissent l’ensemble de l’industrie locale planter les fèves, les récolter et les vendre à des courtiers internationaux à des prix inférieurs à ceux acceptés sur les marchés internationaux des matières premières.

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La chaîne de valeur est donc biaisée, au détriment des pays qui dépendent de la production primaire. En effet, l’agriculture comprend quatre socles : la production primaire, le stockage, la transformation et la distribution, mais ces différents niveaux ne sont pas rémunérés de la même manière. Plus on avance dans la chaîne d’approvisionnement, plus on gagne.

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Menace chinoise C’est dans ce contexte inquiétant qu’il faut placer l’arrivée de la Chine sur le marché du cacao. L’Académie chinoise des sciences agricoles tropicales (CATAS) a travaillé à la culture du cacao dans la province de Haina et a récemment exporté 500 kg de fèves de cacao vers la Belgique, pour une valeur dérisoire de 3 044 euros (pour l’instant).

NOUS DEVONS CHANGER AU PLUS VITE LA FAÇON DONT NOUS PRODUISONS LE CACAO

Alors que le Cocobod du Ghana (l’organisme paraétatique qui organise la production de cacao du pays) a assuré que cette exportation chinoise n’avait rien d’inquiétant, le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs agricoles du Ghana, Edward Kareweh, s’est montré lui beaucoup plus préoccupé. « Nous devons changer au plus vite la façon dont nous produisons le cacao dans ce pays. Nous utilisons des pioches et des couteaux dans nos exploitations depuis plus de 100 ans », a-t-il déclaré.

La Chine a compris qu’elle pouvait tirer parti de la fragilité du modèle africain en produisant suffisamment de fèves pour le vendre à l’Europe, dans le but de réduire sa balance commerciale due à l’importation de chocolat.

Elle songe même à développer ses propres industries pour fabriquer des barres de chocolat et d’autres produits dérivés qui serviront à nourrir 1,4 milliard de Chinois. La fève de cacao est riche, et peut être utilisée dans les barres de chocolat donc, mais aussi dans les préparations pour gâteaux, les aliments pour le petit-déjeuner, les boissons, la crème glacée.

Des solutions malgré tout Pour tenter de s’emparer d’une plus grande partie de la chaîne de valeur le Ghana et la Côte d’Ivoire ont créé un « Chocopec », avec un prix plancher en dessous duquel les agriculteurs ne peuvent pas vendre leurs matières premières.

Mais la décision du Cocobod au Ghana et du gouvernement ivoirien de fixer un prix plancher pour la fève est en réalité contre-productive. Car si l’Afrique subsaharienne contrôle 86 % de la chaîne d’approvisionnement mondiale en intrants primaires, elle ne contrôle pas la division « achat » des produits dérivés, ni les sections secondaire (autrement dit la fabrication) et tertiaire (la logistique et la distribution) de la chaîne de valeur ajoutée.

La réponse se situe en partie dans l’intégration en amont, c’est-à-dire par la substitution des importations.

 Certains pays comme la Côte d’Ivoire ont déjà entamé ce processus. Mais la plupart des additifs primaires nécessaires à la transformation du beurre de cacao en chocolat, comme le lait et le sucre, sont encore importés d’Europe.

 Cacao Cacao © Flickr/Licence CC

Pour que la Côte d’Ivoire puisse tirer pleinement profit de sa production primaire de fèves de cacao, elle doit en outre trouver des marchés dans son pays et sur le continent, car elle ne peut pas construire une chaîne d’approvisionnement sans acheteurs.

 Une solution envisageable serait de veiller à ce que le Nigeria développe son plan national de transformation de l’élevage (NLTP) dans le cadre de son programme de développement laitier. Cela lui permettrait de fournir à ses voisins les matières premières et les additifs nécessaires à la transformation du cacao, sans avoir à aller les chercher en Amérique du Sud.

 Autre possibilité, la construction au Ghana de fermes d’élevage entièrement mécanisées pour la production de lait, ou encore la mise en place de modèles verticalement intégrés pour pouvoir transformer la canne à sucre.

À LIRE Côte d’Ivoire-Ghana : bras de fer entre « l’Opep du cacao » et les négociants Ces projets doivent être débattus au niveau régional, par exemple lors des sommets économiques organisés par les dirigeants politiques du continent.

L’Institut de recherche sur le cacao du Ghana (CRIG) a de son côté produit des échantillons de produits issus de ses recherches sur les utilisations futures du cacao. Les usages futurs sont nombreux : cosmétiques, produits de toilette, engrais, boissons, biocarburants etc. La commercialisation des résultats de cette étude pourrait être très intéressante, à condition toutefois de trouver un financement privé.

Read this article in english on The Africa Report logo Repenser le modèle de financement Or les projets qui émergent ont en effet souvent du mal à se financer.

Aujourd’hui les entrepreneurs ne peuvent pas obtenir un prêt sans fournir aux banques des actifs physiques en garantie car il n’existe pas de système conçu pour analyser la solvabilité des emprunteurs. Autrement dit, il est impossible d’avoir accès au capital de long terme avec des garanties moins exigeantes.

Le cas d’Edmond Poky l’illustre bien. Cet homme d’affaires ghanéen, qui a obtenu un MBA à Columbia, a décidé de quitter son emploi chez Goldman Sachs pour créer son entreprise. Mais au moment du lancement de son projet, il n’a pu lever au Ghana que 2 millions de dollars sur les 40 qu’il espérait obtenir et a finalement dû se financer sur les marchés américains. Son entreprise, Niche Cocoa Processing Limited, a engrangé l’an dernier 120 millions de dollars de revenu.

 À LIRE Le renouveau attendu des banques agricoles en Afrique

 Seul un fonds d’investissement dédié aux entreprises aux entreprises ayant des modèles commerciaux et financiers bancables de transformer la fève de cacao en produits finis permettrait de lever ces obstacles au financement.

Les gouvernements, en partenariat avec la Banque africaine de développement, la Banque africaine d’import-export (Afrexim) et la Société financière africaine, ainsi que les banques de dépôt, doivent s’unir pour fournir des capitaux « patients », au coût raisonnable aux entrepreneurs ayant des projets intéressants.

 Comme le dit un célèbre proverbe chinois : « Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 20 ans, le deuxième meilleur moment est maintenant ». C’est aujourd’hui l’occasion pour le continent africain de récupérer sa part du gâteau.

source  https://www.jeuneafrique.com/1219115/economie/cote-divoire-ghana-reveillez-vous-la-chine-exporte-du-cacao-vers-la-belgique/

Mis à jour le 9 octobre 2021 à 10:24 Kelvin Ayebaefie Emmanuel Par Kelvin Ayebaefie Emmanuel

Kelvin Ayebaefie Emmanuel est le co-fondateur et le DG de Dairy Hills Séchage des fèves de cacao au Ghana © Nyani QUARMYNE/PANOS-REA

Par Venance Konan (Le temps des réformes)"Ma conviction est que le jour où nous libèrerons nos femmes et nos paysans du pilon, de la machette et de la daba, nous ferons un grand bond en avant.

Dans une récente chronique, j’avais parlé de la nécessité pour nous de changer de logiciel si nous voulions sortir de notre situation de pays sous-développé cherchant à émerger. Permettez-moi de continuer de partager avec vous mes réflexions sur le sujet. A mon avis, dans le même mouvement de changement de logiciel, qui consiste surtout à inculquer le goût du travail et de l’effort à nos populations, nous devrions procéder à deux importantes réformes. Celles de l’école et de l’agriculture. 

L’école, telle que nous la connaissons, nous est arrivée avec la colonisation. Son objectif premier était de faire de nous de bons agents subalternes au service des maîtres blancs. A cette époque l’idée ne traversait la tête de personne que nous pourrions un jour avoir la responsabilité de nos pays. On nous a donc plaqué l’enseignement tel qu’il était fait en France, pour nous pays colonisés par la France, étant entendu que nous ne pourrions pas dépasser un certain niveau. Au Congo dit belge d’avant l’indépendance, il n’était pas question pour un Africain d’entrer à l’université et le lycée était réservé à une petite élite.

Dans un pays comme la Côte d’Ivoire l’université est venue après l’indépendance. Houphouët-Boigny avait dû payer de sa poche pour envoyer des jeunes Ivoiriens étudier en France en 1946. Ainsi donc, pour prendre quelques exemples, au niveau des langues, nous étudions l’anglais, l’espagnol et l’Allemand, et nos enfants prennent leurs grandes vacances aux mois de juin, juillet et août. Pourquoi ? Parce que c’est le système en France. Les trois langues citées sont enseignées aux petits Français parce que ce sont les langues des pays voisins de la France. Et les mois de grandes vacances correspondent aux mois de l’été. 

Pendant longtemps la majorité de nos enseignants furent des Français pour qui les mois de vacances d’été étaient sacrés.

L’étude de ces langues-là correspond-elle à nos besoins d’aujourd’hui ?

Avons-nous besoin, nous, de prendre des vacances à la même période qu’en France ?

Quand nous autres étions à l’école primaire, l’histoire que l’on nous enseignait était essentiellement celle de la France. Enseigne-t-on aujourd’hui l’histoire de notre pays ou de notre continent à nos enfants ? 

A mon avis, nous devrions nous asseoir et réfléchir sérieusement à l’enseignement que nous devrions donner à nos enfants, en tenant compte de nos réalités et de nos besoins. Aujourd’hui dans une grande partie de l’Afrique, nos femmes passent des heures et des heures à piler le riz, le mil, le foutou, le maïs...

Nos paysans ont pour uniques outils de travail la machette et la daba. Ma conviction est que le jour où nous libèrerons nos femmes et nos paysans du pilon, de la machette et de la daba, nous ferons un grand bond en avant. Et je me demande s’il est vraiment impossible aux ingénieurs que nous formons à grands frais de trouver des machines peu coûteuses qui permettraient cette libération.

Pourquoi la femme africaine doit-elle se muscler tous les jours les bras pour faire à manger à sa famille ?

Pourquoi le paysan africain est-il le seul au monde à ne pas utiliser de machine ?

Sans doute parce que les Africains attendent que ce soit les autres qui répondent à ces questions. Or elles ne sont plus celles des autres peuples qui ont d’autres problèmes propres à eux à résoudre. Notre école doit d’abord servir à nous aider à trouver des réponses à nos problèmes. Réfléchissons à tout cela, calmement, tranquillement. Et dans le même élan, nous pourrions aussi réfléchir à notre agriculture. Tout comme l’école, l’agriculture que nous pratiquons n’a pas été conçue pour répondre à nos besoins, mais plutôt à ceux de ce que l’on appelait la métropole. Chaque pays colonisé a été spécialisé dans certaines cultures en fonction de son climat et de son sol, mais uniquement pour répondre aux besoins du colonisateur. C’est ainsi donc que nous consommons très peu de ce que nous produisons, tandis que nous sommes obligés d’importer pratiquement tout ce que nous consommons. Nous consommons par exemple du pain de blé, et pourtant nous ne produisons pas un seul épi de blé. Par contre nous consommons très peu de cacao, de café, d’anacarde, d’hévéa.

Houphouët-Boigny disait qu’un homme qui a faim n’est pas un homme libre. On peut dire la même chose d’un pays. Un pays qui n’arrive pas à se nourrir n’est pas un pays libre. Nous n’avons aucun mot à dire sur les prix de ce que nous produisons et ce que nous consommons.

Parfois, lorsque l’on veut faire tomber un régime, on s’arrange simplement à ce que le prix du pain augmente. N’oublions pas que les grands pays industriels sont avant tout des pays agricoles qui produisent d’abord ce qui leur permet de se nourrir. L’Inde et la Chine qui ont plus d’un milliard d’habitants chacun arrivent à les nourrir et à exporter même de la nourriture vers l’Afrique dont on dit pourtant qu’elle a les dernières terres arables. N’oublions pas non plus que le souci premier des pays qui consomment ce que nous produisons est de les avoir aux prix les plus bas. Et le mécanisme est tout simple. Il suffit d’augmenter l’offre. C’est ainsi que lorsque les prix du cacao avaient commencé à flamber à une certaine époque, on a incité les pays asiatiques à produire aussi du cacao, ce qui a fait chuter les prix.

Et un pays comme le nôtre en a énormément souffert. Il en a été de même pour l’hévéa. Il fut un moment où dans ce pays, tout le monde chercha à faire de l’hévéa. Certains paysans détruisirent leurs plantations de cacao ou de café pour faire de l’hévéa à la place. Et lorsque leurs plantations entrèrent en production, les prix s’effondrèrent. Parce qu’il y avait trop d’offres. Et les consommateurs se frottèrent les mains.

Un pays comme la Côte d’Ivoire a largement les moyens de produire de quoi nourrir toute l’Afrique de l’ouest en riz, banane ou mil, sans forcément cesser de produire du cacao ou de l’anacarde. Réfléchissons-y.

Venance Konan

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